Alain Hélou

De WikiRennes
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Alain Hélou est metteur en scène et fait partie des ateliers du vent, c'est également un de ceux qui ont essuyé les plâtres du projet en 2007...


Correspondance de Louise

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Correspondance d'Alain

Ma correspondance, à proprement parler, ce n'est pas l'appréciation du dispositif auquel j'ai eu énormément de plaisir à me conformer, ni le récit de la façon dont j'ai tenté de passer ses 10 jours, comme un voyage. Je suis prêt à le raconter ailleurs et à en souligner à certains interlocuteurs ce que j'y trouve de rare et de précieux, d'impertinent et d'indispensable. Comment c'est compliqué de sortir de soi, ici comme ailleurs, plus qu'ailleurs (?), dans quel jeu de miroir on se trouve...*

Le plaisir et l'incertitude de trouver, ne serait ce que deux personnes qui jouent avec vous au jeu des correspondances.

Tout cela je ne pourrai le dire, ni ne saurais mais j'essaierai.

Ailleurs.

Ici donc je laisse se coucher des passages. Des mots amorces peut-être d'un échange d'impressions avec tous ceux que je rencontre sur ce projet.


Matin frais de janvier Italie Rêvez réalisez le bonheur d'être chez soi commence là

Comme le voyage commence pour d'autres il se poursuit le Blosne station de métro Triangle Poterie Italie

Le Blosne ruisseau court vers Bréquigny le Blosne ruisseau inaudible mêlé de milliers de voix le Blosne ruisseau invisible ZUP ZUP SUD Landrel, Thorigné, Sofia Pragues hautes ourmes, Bosnie Périmêtre invisible où l'on se sait chez soi

la ville beaucoup de fenêtres et de chemins un tracé contourné des porches pour portes des bas de tours des passants, des poussettes, un but isolé un décor diurne préparé pour l'usage usité plus qu'usé vision horizontale d'un paysage vertical vert et gris presque bleuté

quartier 11 découpé se livrer aux hasards zoner

bars discrets presque effacés où les paroles solitaires parfois s'entrechoquent où l'on se reconnaît plus souvent qu'on se découvre où échappe le parfum discret de l'ennui

Sagement les camionettes attendent le réveil matinal des ouvriers du bâtiment

Thé noir sur nappe tachetée du Firat le patron chantonne et les cousins turcs tapent le carton

l'air s'est asséché l'ouest avale des nuages matériels les enfants frottent la balle au sol bétonné l'allée de Moldavie sombre est douce la tête d'un oiseau mouillé

les chats traversent les voitures bruissent l'espace est public un scooter trace une poubelle brûle

un hamam Non j'vois pas pourquoi ?

les portes s'ouvrent

je pars

je m'échappe je remercie j'ai pleuré

je reviendrai

je parle

je redirai

et ce banal, ce "ah ben oui c'est comme ça" qui collerait à la lunette qu'on se dépêche tous de chausser alors même qu'on en a pas. Et qu'on cherche à retirer, pour écouter l'autre, lui parler à l'autre qu'on voit et à qui parfois on dit des banalités ?

La nuit seule collectif en demi cube assemble hauteur et intimité familles, hommes, femmes espaces rationnels voitures -isolés vis à vis calculés et disperse les enfants volonté la nuit remarquable calme et morose ? jamais délaissée