Rue Baudrairie

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Le n°3 rue Baudrairie a été abattu à l'entre-deux guerres (L'Ouest-Eclair du 21 août 1940)
Le n°5 rue Baudrairie sur la gauche, avec sa façade en bois, et l'emplacement de l'ancien n°3, abattu à partir de juin 1940, où devaient s'élever "des bâtiments plus confortables et d'allure plus ... moderne"[1]. Aujourd'hui, l'endroit est devenu une placette occupée par la Tête de muse endormie, fontaine réalisée par le plasticien italien Parmiggiani (@Google Streetview, novembre 2016)

La rue Baudrairie est une rue du centre ville de Rennes d'orientation est-ouest qui, un peu au sud de la place de la Mairie, relie la rue d'Orléans à la rue Jean Jaurès, avec un tracé coudé. Elle tient son nom des baudroyeurs, ouvriers et marchands du cuir.

Avant l'incendie de 1720, on parlait de la rue Basse Baudrairie (l'actuelle) et de rue Haute Baudrairie qui, à l'ouest se prolongeait vers la place du Cartage. La rue Basse Baudrairie fut en partie détruite en 1657 par des incendies les 5 janvier et 5 juillet, et reconstruite : « Le vendredy 5e janvier 1657, le feu a pris au logeix ou estoit l'enseigne de St Armel, près la Basse Bauldrairye ou demeuroit la Commune, et fut bruslé plusieurs maisons, et dura le feu depuis les neuf heures du soir jusques au lendemain. « Le jeudy 5 juillet 1657, le feu a pris environ les dix heures du matin en la demeurance de Desbrosses Gernigon marchand de canevaux, rue de la Basse Bauldrairye, de lautre costé doù il avoit pris precedemment, et continua si viollemment que Mr le Recteur de Toussaints y porta le Très Saint Sacrement en solemnité, ce qui feist appaiser la viollance du feu qui avoit bruslé plusieurs maisons et en plus grand nombre quil navoit faict la derniere fois."'' [2] Son côté nord subit l'incendie de 1720 ! À son extrémité est, en côté de l'actuelle placette avec la fontaine de Claudio Parmiggiari Wikipedia-logo-v2.svg, existait au moins depuis la fin du XVIe siècle (cité dès 1598 par Villeneuve[3]) le jeu de paume du Pigeon avec façade sur la rue Baudrairie. Le bâtiment de 32 m x 13 m s'étendait jusqu'à l'angle sud-est des galeries du Théâtre. Il servit aussi de salle de spectacle jusqu'en 1720, puis de halle à viande, puis de manège d'équitation, jusqu'à sa démolition vers 1789 pour percer la rue de Coëtquen.

Cette voie fut dénommée par délibération du conseil municipal de la Ville de Rennes le 12 décembre 1726.

Une partie du côté sud, constituant les arrières des immeubles du quai Chateaubriand, fut reconstruite après les destructions de 1944. Côté nord, au n° 1, on voit sur cour, l'hôtel de Lys construit après l'incendie de 1720 et on admire aussi plus loin un bâtiment avec loggias superposées à montures de bois sculpté.

Au début du 18e siècle , un cirque rue Baudrairie

Texte d'un surprenant prospectus[4] :

PAR PERMISSION DU ROY

Et de Messieurs les Magistrats de cette Ville.


MESSIEURS ET DAMES.

Vous êtes avertis que le Sieur Antonio DESANGKS, Romain, nouvellement arrivé en cette Ville, lequel a passé dans plusieurs Cours de l' Europe, et dernièrement en celle de France où il a eu l'honneur de divertir Sa Majesté et toute la famille Royale, avec beaucoup d'applaudissemens, aura l'honneur de vous donner, en passant par cette Ville pour aller en Angleterre, cinq à six représentations avec sa Troupe, composée d'Enfans si renommés dans les Royaumes les plus considérables de l'Europe, qu'on leur a donné le nom d'Enfans seuls sans pareils. Leurs différens Tours et Exercices consistent en plusieurs Sauts de toutes façons. Ils font l'équilibre sur la pointe d'une épée, tout le corps étant en l'air; un autre aussi sur une bouteille de verre, en tenant une bouteille de chaque main et tout le corps en l'air, avec un grand nombre d'équilibres de différentes façons, qu'il est impossible de croire sans les voir. Ils font ensuite cent quatre-vingt postures, tant Italiennes qu'Angloises, Chinoises et Turques qui surprendront les Spectateurs, voyant des Enfans faire des Tours de force que l'homme le plus robuste et le plus dispos ne sçauroit faire, et jamais personne ne les a surpassés dans ces Exercices. 11 y a un Enfant âgé de trois ans et quatre mois qui fera des Tours de force les plus surprenans qu'on ait jamais vu. L'on voit un Garçon de douze ans danser en équilibre sans corde, faire l'Exercice du Drapeau, et tenir un Enfant en équilibre sur ses épaules, et de plus tenir une Pyramide sur le bout du nez, chargée de douze verres de vin, battre la caisse, le tout en l'air comme sur la terre, sans aucunes machines, et dont les jambes seules lui servent de corde et de contre-poids. Cette Troupe espère mériter, par ces nouveaux Exercices singuliers, l'applaudissement général de tous ceux qui voudront bien les honorer de leur présence.

Ledit Exercice sera suivi de la grande Académie brillante des Chiens et des Singes qui viennent actuellement des Boulevards de Paris, sans oublier l'incomparable Brotietteur. On prendra au Théâtre et premières Loges 36 sous. A l'Amphithéâtre 24 sous. Au Parterre 12 sous. Aux secondes Loges 6 sous. — Une Loge entière 1 livre.

Ceux qui voudront avoir des billets, ou faire retenir des Loges, s'adresseront au Directeur, demeurant chez le Sieur Bonneau, Maître Tailleur, Rue Baudrairie.

C'est au jeu de paume de la baudrairie. Défenses sont faites aux gens de livrée d*y entrer même en payant.

Sur la carte

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Références

  1. L'Ouest-Eclair du 13 juin 1940, page 3
  2. Journal d'un bourgeois de Rennes au XVIIe siècle
  3. "Histoire de Rennes", par Émile Ducrest de Villeneuve, 1845, page 282
  4. Spectacle acrobatique donné à Rennes au 18e siècle. (Communication de M. le comte de Palys du 9 février 1897. Bulletin et mémoires de la société archéologique d'Ille-et-Vilaine, tome XXVII)