« Les Gayeulles : août 1944, le champ de courses devenu hôpital militaire de campagne » : différence entre les versions

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Avant le coucher du soleil nous arrivâmes sur une grande prairie verte, protégée à un bout par un petit bois. Les camions s’alignèrent dans le champ mais l’ordre de débarquer ne suivit pas. On vit l’officier commandant (le colonel James E. Yarbrough) en discussion avec un lieutenant d’infanterie énervé. Bientôt on se retira dans les camions qui démarrèrent. L’officier d’infanterie avait aménagé des nids de mitrailleuse camouflés au bord du champ pour piéger un groupe d’Allemands qu’on s’attendait à voir sortir du bois cette nuit. Le site proposé pour l’hôpital était dans sa ligne de tir.
Avant le coucher du soleil nous arrivâmes sur une grande prairie verte, protégée à un bout par un petit bois. Les camions s’alignèrent dans le champ mais l’ordre de débarquer ne suivit pas. On vit l’officier commandant (le colonel James E. Yarbrough) en discussion avec un lieutenant d’infanterie énervé. Bientôt on se retira dans les camions qui démarrèrent. L’officier d’infanterie avait aménagé des nids de mitrailleuse camouflés au bord du champ pour piéger un groupe d’Allemands qu’on s’attendait à voir sortir du bois cette nuit. Le site proposé pour l’hôpital était dans sa ligne de tir.
[[Fichier:2015-05-19_133619.png|200px|right|thumb|Une employée américaine de la Croix-Rouge au centre d'accueil, allume la cigarette d'un soldat français blessé.]]
[[Fichier:2015-05-19_133619.png|200px|right|thumb|Une employée américaine de la Croix-Rouge au centre d'accueil, allume la cigarette d'un soldat français blessé. Au premier plan un képi de gendarme]]
Notre site potentiel était un hippodrome avec tribune, gazon,  barrières pour les steeplechase. Nous plantâmes les tentes communes sur le gazon central entouré par la piste. Quelques-uns se dirigèrent par habitude vers les guichets des paris mais découvrirent qu’ils étaient devenus des salles de stockage. Il semblait bien que les seuls à courir aujourd’hui, c’était nous. Nous nous dispersâmes sur place, traînant tentes, piquets et cordes tandis que d’autres creusaient des trous de tirailleur. Ils s’avérèrent utiles la première nuit et même toutes les nuits de notre séjour. Chaque soir à 22 heures un avion allemand solitaire survolait la zone. Il était assuré d’un accueil chaleureux des mitrailleuses qui entouraient le champ mais de gros éclats de DCA tombaient aussi sur la piste. Le rugissement de son moteur, les aboiements des canons et les chutes de la DCA  tombant alentour nous faisaient courir vers les trous. On n’a jamais vu  déplacements aussi rapides. On l’appela « Charlie dodo » (''Bed check Charlie'') pour sa ponctualité nocturne à venir nous border.
Notre site potentiel était un hippodrome avec tribune, gazon,  barrières pour les steeplechase. Nous plantâmes les tentes communes sur le gazon central entouré par la piste. Quelques-uns se dirigèrent par habitude vers les guichets des paris mais découvrirent qu’ils étaient devenus des salles de stockage. Il semblait bien que les seuls à courir aujourd’hui, c’était nous. Nous nous dispersâmes sur place, traînant tentes, piquets et cordes tandis que d’autres creusaient des trous de tirailleur. Ils s’avérèrent utiles la première nuit et même toutes les nuits de notre séjour. Chaque soir à 22 heures un avion allemand solitaire survolait la zone. Il était assuré d’un accueil chaleureux des mitrailleuses qui entouraient le champ mais de gros éclats de DCA tombaient aussi sur la piste. Le rugissement de son moteur, les aboiements des canons et les chutes de la DCA  tombant alentour nous faisaient courir vers les trous. On n’a jamais vu  déplacements aussi rapides. On l’appela « Charlie dodo » (''Bed check Charlie'') pour sa ponctualité nocturne à venir nous border.


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