« L’avant dernier guillotiné à Rennes, en 1922 : un parricide » : différence entre les versions

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Le journal ''L'Ouest-Eclair'' annonce que l'exécution aura lieu le samedi matin et "comme d'habitude, des personnes qui recherchent les émotions fortes, espérant assister au petit jour à cette exécution, se trouvaient depuis minuit devant la porte de la prison départementale" ([[Prison Jacques-Cartier]]). Et le journal de rappeler la dernière exécution, celle du 18 juillet 1892, où l'assassin d'une jeune fille expia son crime, au coin du [[Champ de Mars]] situé entre le [[boulevard Magenta]] et le [[boulevard de la Liberté]].
Le journal ''L'Ouest-Eclair'' annonce que l'exécution aura lieu le samedi matin et "comme d'habitude, des personnes qui recherchent les émotions fortes, espérant assister au petit jour à cette exécution, se trouvaient depuis minuit devant la porte de la prison départementale" ([[Prison Jacques-Cartier]]). Et le journal de rappeler la dernière exécution, celle du 18 juillet 1892, où l'assassin d'une jeune fille expia son crime, au coin du [[Champ de Mars]] situé entre le [[boulevard Magenta]] et le [[boulevard de la Liberté]].


Deux colonnes du journal relatent les préparatifs et l'exécution avec moult détails.
Deux colonnes du journal relatent les préparatifs et l'exécution avec moult détails. Deux aides en cotte bleue posent des cales et un quart d'heure est nécessaire pour le nivelage avec un niveau d'eau, puis ce sont  les deux montants  hauts de 4 mètres 50, à environ 3 mètres 50 de la porte de la prison, puis le couperet sorti de sa gaine avec la poulie, et le panier dans lequel tombera la tête du condamné est placé devant la lunette. et la bascule, verticale, haute d'un mètre.
Devant la prison, à la sortie des cinémas, des personnes s'assemblent, bientôt une centaine. "Un bec de gaz au coin de la [[rue Alain Bouchart]] éclaire le petit espace où se déroulera dans quatre heures la scène brève et tragique. "À 1 heure et demi, 500 personnes sont massées devant la prison. Les curieux en seront chassés énergiquement à 150 mètres en arrière. Les gendarmes forment des barrages à 150 mètres à hauteur de la [[rue Marcellin Berthelot]] et de la [[rue Lobineau]]. "Grosse désillusion pour les très nombreux curieux qui, fait d'exécution, ne verront décidément que les casques des poilus et les croupes des chevaux des gendarmes. Une petite pluie fine ajoute encore au caractère lugubre de cette cérémonie". L'arrivée et le montage de la guillotine sont décrits par le menu.
 
Devant la prison, à la sortie des cinémas, des personnes s'assemblent, bientôt une centaine. "Un bec de gaz au coin de la [[rue Alain Bouchart]] éclaire le petit espace où se déroulera dans quatre heures la scène brève et tragique. "À 1 heure et demi, 500 personnes sont massées devant la prison. Les curieux en seront chassés énergiquement à 150 mètres en arrière. Les gendarmes forment des barrages à 150 mètres à hauteur de la [[rue Marcellin Berthelot]] et de la [[rue Lobineau]]. "Grosse désillusion pour les très nombreux curieux qui, fait d'exécution, ne verront décidément que les casques des poilus et les croupes des chevaux des gendarmes. Une petite pluie fine ajoute encore au caractère lugubre de cette cérémonie". L'arrivée et le montage de la guillotine sont décrits par le menu. Deux aides en cotes bleues. Il est 3 heures et demie.


===Un luxe de détails pour les lecteurs===
===Un luxe de détails pour les lecteurs===
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Réveillé à 3h50, Lagadec dormait profondément. Hébété, il reprend vite ses esprits et répond au substitut qui lui dit : "Votre recours en grâce est rejeté... Ayez du courage !" - "Du courage, j'en ai toujours eu jusqu'ici, j'en aurai encore." Il s'habille, et passe une paire de sandales, car, parricide, il doit avoir les pieds nus dans des chaussures de toile. Il entend la messe qui dure une vingtaine de minutes, communie, accepte un verre de rhum et une cigarette. On lui passe une grande blouse blanche et un voile noir est placé devant ses yeux.
Réveillé à 3h50, Lagadec dormait profondément. Hébété, il reprend vite ses esprits et répond au substitut qui lui dit : "Votre recours en grâce est rejeté... Ayez du courage !" - "Du courage, j'en ai toujours eu jusqu'ici, j'en aurai encore." Il s'habille, et passe une paire de sandales, car, parricide, il doit avoir les pieds nus dans des chaussures de toile. Il entend la messe qui dure une vingtaine de minutes, communie, accepte un verre de rhum et une cigarette. On lui passe une grande blouse blanche et un voile noir est placé devant ses yeux.


À 4 heures cinquante les deux battants de la porte de la prison s'ouvrent et Lagadec, les mains liées derrière le dos, s'avance à petits pas à peine soutenu par les aides devant l'aumônier qui marche à reculons, lui présentant la croix par les aides.
À 4 heures 50 les deux battants de la porte de la prison s'ouvrent et Lagadec, les mains liées derrière le dos, s'avance à petits pas à peine soutenu par les aides devant l'aumônier qui marche à reculons, lui présentant la croix par les aides.
[[Fichier:Expiation.png|250px|right|thumb|Ouest-Eclair du 20 mai 1922]]
[[Fichier:Expiation.png|250px|right|thumb|Ouest-Eclair du 20 mai 1922]]


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