« Les Rennais maréchalistes » : différence entre les versions

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[[Fichier:Slogan.png|250px|left|thumb|Dans le journal, un placard de slogan incitatif]]
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[[Fichier:Foule_devant_le_Royal.png|300px|right|thumb|Des jeunes devant le cinéma Le Royal (''Ouest-Eclair'' du 29 mai 1941)]]  
[[Fichier:Foule_devant_le_Royal.png|300px|right|thumb|Des jeunes devant le cinéma Le Royal (''Ouest-Eclair'' du 29 mai 1941)]]  
[[Fichier:Conf%C3%A9rence_collaboration.png|300px|left|thumb|''Ouest-Eclair'', 17 novembre 1941]]
 
Le 26 décembre 1941, dix écoliers d’Ille-et-Vilaine, à l’instar d'élèves des autres départements,  partent pour Vichy, et ces « ambassadeurs de la Jeunesse » d’Ille-et-Vilaine sont salués à leur départ en gare de Rennes par les plus hautes personnalités du département, préfet en tête. Le 31 décembre l’[[Ouest-Eclair]], qui avait copieusement relaté le départ, rapporte les impressions des jeunes à leur retour : certains sont enroués d’avoir trop chanté « Maréchal, nous voilà ! », le maréchal  leur paraît bien moins vieux que son image. Une petite fille relate :  «  le Maréchal est venu nous parler, il nous a montré le soleil qui brillait et il a dit :  « Dites à vos parents que c’est le soleil du Maréchal » et en nous quittant il a déclaré :  « Je suis obligé de m’en aller, comme vous partirez vous-mêmes bientôt, parce que, comme vous aussi, j’ai un programme à remplir, celui de sauver la France. »
Le 26 décembre 1941, dix écoliers d’Ille-et-Vilaine, à l’instar d'élèves des autres départements,  partent pour Vichy, et ces « ambassadeurs de la Jeunesse » d’Ille-et-Vilaine sont salués à leur départ en gare de Rennes par les plus hautes personnalités du département, préfet en tête. Le 31 décembre l’[[Ouest-Eclair]], qui avait copieusement relaté le départ, rapporte les impressions des jeunes à leur retour : certains sont enroués d’avoir trop chanté « Maréchal, nous voilà ! », le maréchal  leur paraît bien moins vieux que son image. Une petite fille relate :  «  le Maréchal est venu nous parler, il nous a montré le soleil qui brillait et il a dit :  « Dites à vos parents que c’est le soleil du Maréchal » et en nous quittant il a déclaré :  « Je suis obligé de m’en aller, comme vous partirez vous-mêmes bientôt, parce que, comme vous aussi, j’ai un programme à remplir, celui de sauver la France. »




[[Fichier:Ode_a_la_france.jpeg|300px|right|thumb|Une belle ode à la France se termine en 1941 par l'image du maréchal, une louange et un souhait]]
[[Fichier:Ode_a_la_france.jpeg|300px|left|thumb|Une belle ode à la France se termine en 1941 par l'image du maréchal, une louange et un souhait]]


Ce comportement des enfants dûment conditionnés est le fait des parents et de l’encadrement. Les propos des enfants, béats, pour ne pas dire benêts, sont à n’en pas douter ceux de l’opinion majoritaire. Il n'est pas jusqu'au haut clergé catholique qui ne prenne ouvertement parti pour le gouvernement de Vichy. Mgr Roques, archevêque de Rennes incite les prêtres et les fidèles à être "dociles à la voix des chefs légitimes" pour accomplir la tâche qui conditionne et garantit le relèvement du pays. <ref> Semaine religieuse du diocèse de Rennes, 4 janvier 1941, p. 1 </ref>  Ce n’est qu’au fil du temps, et surtout après l’invasion de la zone « nono » (non occupée), par les Allemands fin novembre 1942, que l’impression d’un maréchal qui n’a pas de liberté s’accroît et le S.T.O. organisé par Laval va largement entamer sa popularité sans toutefois la faire disparaître totalement. Le Dr Marquis, comme beaucoup d'anciens de la  Grande guerre  était un maréchaliste convaincu, puis, selon un rapport du 14 septembre 1944, rédigé par le Commissaire Divisionnaire des RG : « Ce sentiment d’admiration pour le chef de l’État et de son gouvernement s’atténua progressivement, au cours de l’année 1943, notamment lorsque le Maréchal fit appel à Darnand, et Déat, il se montra adversaire des méthodes de la Milice et, en juin 1944, il soignera de nombreux soldats anglais et américains, amenés par les Allemands à l’EPS de la rue Jean Macé. <ref> ''L'état d'esprit des Rennais en 1941, vu par un médecin collaborationniste''.  Blog de Kristian Hamon. - 29 juillet 2017</ref>  <ref> [[L'hôpital pour prisonniers Jean Macé au temps de la libération]]</ref>
Ce comportement des enfants dûment conditionnés est le fait des parents et de l’encadrement. Les propos des enfants, béats, pour ne pas dire benêts, sont à n’en pas douter ceux de l’opinion majoritaire. Il n'est pas jusqu'au haut clergé catholique qui ne prenne ouvertement parti pour le gouvernement de Vichy. Mgr Roques, archevêque de Rennes incite les prêtres et les fidèles à être "dociles à la voix des chefs légitimes" pour accomplir la tâche qui conditionne et garantit le relèvement du pays. <ref> Semaine religieuse du diocèse de Rennes, 4 janvier 1941, p. 1 </ref>  Ce n’est qu’au fil du temps, et surtout après l’invasion de la zone « nono » (non occupée), par les Allemands fin novembre 1942, que l’impression d’un maréchal qui n’a pas de liberté s’accroît et le S.T.O. organisé par Laval va largement entamer sa popularité sans toutefois la faire disparaître totalement. Le Dr Marquis, comme beaucoup d'anciens de la  Grande guerre  était un maréchaliste convaincu, puis, selon un rapport du 14 septembre 1944, rédigé par le Commissaire Divisionnaire des RG : « Ce sentiment d’admiration pour le chef de l’État et de son gouvernement s’atténua progressivement, au cours de l’année 1943, notamment lorsque le Maréchal fit appel à Darnand, et Déat, il se montra adversaire des méthodes de la Milice et, en juin 1944, il soignera de nombreux soldats anglais et américains, amenés par les Allemands à l’EPS de la rue Jean Macé. <ref> ''L'état d'esprit des Rennais en 1941, vu par un médecin collaborationniste''.  Blog de Kristian Hamon. - 29 juillet 2017</ref>  <ref> [[L'hôpital pour prisonniers Jean Macé au temps de la libération]]</ref>
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