« Bombardement du 17 juin 1940 : témoignages » : différence entre les versions

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"Nous étions sur un quai non couvert de la gare, descendus d'un train provenant de Paris, ma mère avec ma petite sœur de 6 mois, mon frère Claude et moi tenant la main de ma mère lorsque j'ai vu '''cinq avions''' arrivant sur nous, quatre au ras du pont, '''*''' un autre passant dessous ! et ils mitraillèrent les quais de la gare. La glace de la librairie de quai descendit en morceaux tandis que des soldats sautaient du train de blessés stationné à côté. Nous nous sommes engouffrés par l'escalier d'un souterrain parmi la foule affolée. En bas, ma mère hurla "Claude ! Claude !", ce qui occasionna un grand silence et nous entendîmes heureusement mon frère qui était descendu par une autre entrée crier :"Maman, je suis là !". Après, nous sommes partis dans une camionnette et on a entendu de nouveaux bombardements au loin sur Rennes; nous sommes descendus jusqu'à Confolens et un paysan voulut faire payer l'eau, faute de lait, pour abreuver le bébé."
"Nous étions sur un quai non couvert de la gare, descendus d'un train provenant de Paris, ma mère avec ma petite sœur de 6 mois, mon frère Claude et moi tenant la main de ma mère lorsque j'ai vu '''cinq avions''' arrivant sur nous, quatre au ras du pont, '''*''' un autre passant dessous ! et ils mitraillèrent les quais de la gare. La glace de la librairie de quai descendit en morceaux tandis que des soldats sautaient du train de blessés stationné à côté. Nous nous sommes engouffrés par l'escalier d'un souterrain parmi la foule affolée. En bas, ma mère hurla "Claude ! Claude !", ce qui occasionna un grand silence et nous entendîmes heureusement mon frère qui était descendu par une autre entrée crier : "Maman, je suis là !". Après, nous sommes partis dans une camionnette et on a entendu de nouveaux bombardements au loin sur Rennes; nous sommes descendus jusqu'à Confolens et un paysan voulut faire payer l'eau, faute de lait, pour abreuver le bébé."


'''''François Choel''''', 7 ans en juin 1940 <ref>témoignage oral recueilli par Etienne Maignen le 11 février 2013</ref>
'''''François Choel''''', 7 ans en juin 1940 <ref>témoignage oral recueilli par Etienne Maignen le 11 février 2013</ref>
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"Je me rendis immédiatement, conformément aux ordres, vers la plaine St. Hélier, les destructions et les incendies augmentaient à mesure que nous approchions du sinistre. mais je n'osais entrer dans la fournaise, des wagons de munitions explosant sans arrêt, ey qui semblaient interdire tout secours aux blessés allongés sur le ballast et dans la prairie de la ferme du général Lefort. A ma grande stupéfaction, j'ai vu le lieutenant Lebastard de la Cie des sapeurs-pompiers, sortant seul de la fumée et des flammes en portant un blessé dans ses bras et marchant tranquillement sous des avalanches de portières de wagons et de ferrailles. Il m'a entraîné avec mes quatre brancardiers, portant lui-même un brancard sur chaque épaule.
"Je me rendis immédiatement, conformément aux ordres, vers la plaine St. Hélier, les destructions et les incendies augmentaient à mesure que nous approchions du sinistre. Mais je n'osais entrer dans la fournaise, des wagons de munitions explosant sans arrêt, et qui semblaient interdire tout secours aux blessés allongés sur le ballast et dans la prairie de la ferme du général Lefort. A ma grande stupéfaction, j'ai vu le lieutenant Lebastard de la Cie des sapeurs-pompiers, sortant seul de la fumée et des flammes en portant un blessé dans ses bras et marchant tranquillement sous des avalanches de portières de wagons et de ferrailles. Il m'a entraîné avec mes quatre brancardiers, portant lui-même un brancard sur chaque épaule.


Sur place, il a rassemblé les bonnes volontés et organisé les secours, encourageant sans cesse les hommes par des paroles que je n'ounlierai jamais. "Quand on fait cela, on est protégé". A ceux qui n'en pouvaient plus de fatigue et de peur, il demandait encore ub peu de courage. Depuis 10 heures le matin jusqu'à minuit, sans aucun ravitaillement, sans aucun secours des forces armées consignées dans les casernes, et avec seulement une dizaine de volontaires, le lieutenant Lebastard a procédé, au milieu des explosions et des incendies au sauvetage de tous les hommes et les femmes vivavants, perdus dans les monceaux de ferraille des wagons retournés, et qui étaient transportés à la ferme du général Lefort. […] Je ne saurais citer les noms des volontaires de cette journée fantastique, mais le lieutenant Lebastard les a noté sur un carnet à minuit, lors du départ,. Il y avait là, notamment, un marin (Boittiaux), un scout (Cadiot), un étudiant en médecine, un jeune homme de Brest, etc...
Sur place, il a rassemblé les bonnes volontés et organisé les secours, encourageant sans cesse les hommes par des paroles que je n'oublierai jamais. "Quand on fait cela, on est protégé". A ceux qui n'en pouvaient plus de fatigue et de peur, il demandait encore un peu de courage. Depuis 10 heures le matin jusqu'à minuit, sans aucun ravitaillement, sans aucun secours des forces armées consignées dans les casernes, et avec seulement une dizaine de volontaires, le lieutenant Lebastard a procédé, au milieu des explosions et des incendies au sauvetage de tous les hommes et les femmes vivants, perdus dans les monceaux de ferraille des wagons retournés, et qui étaient transportés à la ferme du général Lefort. […] Je ne saurais citer les noms des volontaires de cette journée fantastique, mais le lieutenant Lebastard les a noté sur un carnet à minuit, lors du départ. Il y avait là, notamment, un marin (Boittiaux), un scout (Cadiot), un étudiant en médecine, un jeune homme de Brest, etc...


Rennes, le 18 septembre 1945"
Rennes, le 18 septembre 1945"
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" Nous habitions à 1500 m. Les explosions ont duré des heures. Je me souviens de soldats anglais traversant à pied la cour de la ferme, surtout deux qui en portaient un troisième auquel il manquait un membre. Je pense qu'ils voulaient rejoindre leur cantonnement de Vaux."  ( N.B. L'armée anglaise y avait avait des troupes cantonnées dans des baraquements entre la ferme et le château de Vaux, route de Fougères, à [[Cesson-Sévigné]], au sud de l'actuelle porte des Longchamps.)
" Nous habitions à 1500 m. Les explosions ont duré des heures. Je me souviens de soldats anglais traversant à pied la cour de la ferme, surtout deux qui en portaient un troisième auquel il manquait un membre. Je pense qu'ils voulaient rejoindre leur cantonnement de Vaux."  ( N.B. L'armée anglaise y avait avait des troupes cantonnées dans des baraquements entre la ferme et le château de Vaux, route de Fougères, à [[Cesson-Sévigné]], au sud de l'actuelle porte des Longchamps.)


'''''Lucien Colleu''''', à peine 8 ans en 1940 <ref> Ouest-France, 4 juin 2018</ref>
'''''Lucien Colleu''''', à peine 8 ans en 1940 <ref> Ouest-France, 4 juin 2018</ref>
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Joseph Le Borgne, 38 ans, habitant à Kerdivez, gendarme de carrière, blessé en Belgique, devait être évacué évacué sanitaire par train sur Lorient. Le train étant à l'arrêt en gare
Joseph Le Borgne, 38 ans, habitant à Kerdivez, gendarme de carrière, blessé en Belgique, devait être évacué évacué sanitaire par train sur Lorient. Le train étant à l'arrêt en gare de Rennes, à proximité d'un autre train transportant des munitions, les voyageurs, tous des blessés de guerre, vu le danger au moment du bombardement, prirent l'initiative de quitter le train et de sortir des voies ferrées.
de Rennes, à proximité d'un autre train transportant des munitions, les voyageurs,
Joseph Le Borgne, ne pouvant marcher, se traîna hors de la gare mais, en traversant une rue, fut percuté par un véhicule ''allemand'' '''*''' et tué sur le coup.
tous des blessés de guerre, vu le danger au moment du bombardement, prirent l'initiative de quitter le train et de sortir des voies ferrées.
Joseph Le Borgne, ne pouvant marcher, se traîna hors de la gare mais, en traversant une rue, fut percuté par
un véhicule ''allemand'' '''*''' et tué sur le coup.


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