« Disparu dans l’enfer des voies de triage de Rennes, le 17 juin 1940 » : différence entre les versions

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Ces réserves conduisent, le 22 octobre 1940, à une enquête contradictoire sur l’accident survenu à M. Nouyou René, mle 170.315, présumé tué lors du bombardement de la gare  de triage St-Hélier le 17 juin  1940.
Ces réserves conduisent, le 22 octobre 1940, à une enquête contradictoire sur l’accident survenu à M. Nouyou René, mle 170.315, présumé tué lors du bombardement de la gare  de triage St-Hélier le 17 juin  1940.
Le procès-verbal donne les renseignements suivants constatés par M. Legoubey, chef de gare, service de l’exploitation, M. Ferment, chef de dépôt principal, service du matériel et de la traction, M. Le Boul, sous-ingénieur, chef de section service voie et bâtiments. Ces agents viennent à la rescousse pour la validation du témoignage du mécanicien Famechon.
Le procès-verbal donne les renseignements suivants constatés par M. Legoubey, chef de gare, service de l’exploitation, M. Ferment, chef de dépôt principal, service du matériel et de la traction, M. Le Boul, sous-ingénieur, chef de section service voie et bâtiments. Ces agents viennent à la rescousse pour la validation du témoignage du mécanicien Famechon.
La machine 140.349 monté par le mécanicien Famechon et le chauffeur Nouyou, suivie d’un wagon dortoir où se trouvait la seconde équipe (Leroux et Patry),  train en cours d’opération, venant du Mans, rentrait au dépôt de Rennes, tender en avant. Le convoi se trouvait gare du triage St-Hélier lorsqu’il fut surpris par le bombardement des voies de triage. On remarque qu’il a trouvé sa voie dans un triage pourtant très encombré.
La machine 140.349 monté par le mécanicien Famechon et le chauffeur Nouyou, suivie d’un wagon dortoir où se trouvait la seconde équipe (Leroux et Patry),  train en cours d’opération, venant du Mans, rentrait au dépôt de Rennes, tender en avant. Le convoi se trouvait gare du triage St-Hélier lorsqu’il fut surpris par le bombardement des voies de triage.(''Ndlr : On remarque qu’il disposait d'une voie dans un triage pourtant très encombré.'')


Le chauffeur Patry s’échappe du wagon dès les premières explosions. Il ne fut pas atteint. Le corps du mécanicien Leroux fut retrouvé carbonisé à l’emplacement même où il se trouvait dans le wagon-dortoir. ( d’après les déclarations de son chauffeur Patry ).
Le chauffeur Patry s’échappe du wagon dès les premières explosions. Il ne fut pas atteint. Le corps du mécanicien Leroux fut retrouvé carbonisé à l’emplacement même où il se trouvait dans le wagon-dortoir. ( d’après les déclarations de son chauffeur Patry ).
Le mécanicien Famechon, après s’être couché sous l’abri est « tombé dans le coma ». Lorsqu’il revint à lui, il n’aperçut pas son chauffeur. Il réussit ensuite à s’échapper.
Le mécanicien Famechon, après s’être couché sous l’abri est « tombé dans le coma ». Lorsqu’il revint à lui, il n’aperçut pas son chauffeur. Il réussit ensuite à s’échapper.
M. Famechon, mécanicien de route à Amiens, replié à Rennes, témoigne :
M. Famechon, mécanicien de route à Amiens, replié à Rennes, témoigne :
En rentrant au dépôt à allure très réduite, en face de la gare de triage plaine de St-Hélier, mon chauffeur et moi apercevant au-dessus de nous des avions allemands qui lançaient 4 torpilles, j’arrêtai ma machine et le chauffeur Nouyou descendit rapidement sur le côté droit de la machine ; tender avant pour se mettre à l’abri, sur ce, les torpilles explosèrent et un train de munitions à proximité de la machine sauta [… ] Lorsque je revins à moi, je ne revis plus Nouyou. Sans aucun doute, il a été tué lors de l’explosion du train de munitions ou par une des quatre torpilles lancées sur nous.
En rentrant au dépôt à allure très réduite, en face de la gare de triage plaine de St-Hélier, mon chauffeur et moi apercevant au-dessus de nous des avions allemands qui lançaient 4 torpilles, j’arrêtai ma machine et le chauffeur Nouyou descendit rapidement sur le côté droit de la machine ; tender avant pour se mettre à l’abri, sur ce, les torpilles explosèrent et un train de munitions à proximité de la machine sauta [… ] Lorsque je revins à moi, je ne revis plus Nouyou. Sans aucun doute, il a été tué lors de l’explosion du train de munitions ou par une des quatre torpilles lancées sur nous.  
 
Le rapport constate que, si le wagon-dortoir ayant brûlé est hors de service, la machine et le tender sont réparables pour un coût de  101 621 F. (''Ndlr : 39 000 €'')


Le rapport spécial du chef de gare principal conservé aux Archives nationales expose que « du fait que les plus violentes explosions se sont produites vers le milieu des plateaux, le personnel SNCF occupé en tête des faisceaux n'a pas été atteint. » La SNCF enregistre trois agents tués, trois blessés et deux agents de traction portés disparus. Elle constata que 12 000 mètres de voies étaient détruits au triage de Baud et 8000 à celui de Saint-Hélier. L'explosion du train  chargé de cheddite avait ravagé le site : ''Dans le plateau de Saint-Hélier, au centre du "faisceau" avait été creusée par des bombes une tranchée de 100 mètres de long, de 4 mètres de large et de 4 mètres de profondeur, tranchée que la rupture des conduites remplit d'eau. Aux environs de cette mare se dressaient des amoncellements de ferrailles enchevêtrées représentants les débris des wagons et des voies.'' <ref> Ouest-Eclair, 29 août 1940</ref>
Le rapport spécial du chef de gare principal conservé aux Archives nationales expose que « du fait que les plus violentes explosions se sont produites vers le milieu des plateaux, le personnel SNCF occupé en tête des faisceaux n'a pas été atteint. » La SNCF enregistre trois agents tués, trois blessés et deux agents de traction portés disparus. Elle constata que 12 000 mètres de voies étaient détruits au triage de Baud et 8000 à celui de Saint-Hélier. L'explosion du train  chargé de cheddite avait ravagé le site : ''Dans le plateau de Saint-Hélier, au centre du "faisceau" avait été creusée par des bombes une tranchée de 100 mètres de long, de 4 mètres de large et de 4 mètres de profondeur, tranchée que la rupture des conduites remplit d'eau. Aux environs de cette mare se dressaient des amoncellements de ferrailles enchevêtrées représentants les débris des wagons et des voies.'' <ref> Ouest-Eclair, 29 août 1940</ref>
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