« Disparu dans l’enfer des voies de triage de Rennes, le 17 juin 1940 » : différence entre les versions

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Le chauffeur Patry s’échappe du wagon dès les premières explosions. Il ne fut pas atteint. Le corps du mécanicien Leroux fut retrouvé carbonisé à l’emplacement même où il se trouvait dans le wagon-dortoir. ( d’après les déclarations de son chauffeur Patry ).
Le chauffeur Patry s’échappe du wagon dès les premières explosions. Il ne fut pas atteint. Le corps du mécanicien Leroux fut retrouvé carbonisé à l’emplacement même où il se trouvait dans le wagon-dortoir. ( d’après les déclarations de son chauffeur Patry ).
Le mécanicien Famechon, après s’être couché sous l’abri est « tombé dans le coma ». Lorsqu’il revint à lui, il n’aperçut pas son chauffeur. Il réussit ensuite à s’échapper.
Le mécanicien Famechon, après s’être couché sous l’abri est « tombé dans le coma ». Lorsqu’il revint à lui, il n’aperçut pas son chauffeur. Il réussit ensuite à s’échapper.
M. Famechon, mécanicien de route à Amiens, replié à Rennes, témoigne :
M. Famechon, mécanicien de route à Amiens, replié à Rennes, témoigne :
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Le rapport constate que, si le wagon-dortoir ayant brûlé est hors de service, la machine et le tender sont réparables pour un coût de  101 621 F. (''Ndlr : 39 000 €'')
Le rapport constate que, si le wagon-dortoir ayant brûlé est hors de service, la machine et le tender sont réparables pour un coût de  101 621 F. (''Ndlr : 39 000 €'')
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Le rapport spécial du chef de gare principal conservé aux Archives nationales expose que « du fait que les plus violentes explosions se sont produites vers le milieu des plateaux, le personnel SNCF occupé en tête des faisceaux n'a pas été atteint. » La SNCF enregistre trois agents tués, trois blessés et deux agents de traction portés disparus. Elle constata que 12 000 mètres de voies étaient détruits au triage de Baud et 8000 à celui de Saint-Hélier. L'explosion du train  chargé de cheddite avait ravagé le site : ''Dans le plateau de Saint-Hélier, au centre du "faisceau" avait été creusée par des bombes une tranchée de 100 mètres de long, de 4 mètres de large et de 4 mètres de profondeur, tranchée que la rupture des conduites remplit d'eau. Aux environs de cette mare se dressaient des amoncellements de ferrailles enchevêtrées représentants les débris des wagons et des voies.'' <ref> Ouest-Eclair, 29 août 1940</ref>
Le rapport spécial du chef de gare principal conservé aux Archives nationales expose que « du fait que les plus violentes explosions se sont produites vers le milieu des plateaux, le personnel SNCF occupé en tête des faisceaux n'a pas été atteint. » La SNCF enregistre trois agents tués, trois blessés et deux agents de traction portés disparus. Elle constata que 12 000 mètres de voies étaient détruits au triage de Baud et 8000 à celui de Saint-Hélier. L'explosion du train  chargé de cheddite avait ravagé le site : ''Dans le plateau de Saint-Hélier, au centre du "faisceau" avait été creusée par des bombes une tranchée de 100 mètres de long, de 4 mètres de large et de 4 mètres de profondeur, tranchée que la rupture des conduites remplit d'eau. Aux environs de cette mare se dressaient des amoncellements de ferrailles enchevêtrées représentants les débris des wagons et des voies.'' <ref> Ouest-Eclair, 29 août 1940</ref>
 
[[Fichier:Plaque_comm%C3%A9morative_cheminots.jpg|300px|left|Sur la plaque commémorative]]
Dans la longue liste des décès du 18 au 24 juin parue dans le ''bulletin d'informations d'Ille-et-Vilaine'' du 28, on lit  à l'état civil du 22, "Gabriel Le Roux, 45 ans, marié, mécanicien à la SNCF, plaine de Baud" (22 juin : ce qui laisse supposer que son corps n'avait pa été  identifié sur le champ). Mais ce n'est que le 30 janvier 1941, plus de sept mois après la disparition de son mari, sans doute après un jugement de décès mettant fin au régime d'absence, que Mme Nouyou avec ses trois enfants put célébrer un service à sa mémoire, en l'absence de son corps et publia des remerciements le 1er février.
Dans la longue liste des décès du 18 au 24 juin parue dans le ''bulletin d'informations d'Ille-et-Vilaine'' du 28, on lit  à l'état civil du 22, "Gabriel Le Roux, 45 ans, marié, mécanicien à la SNCF, plaine de Baud" (22 juin : ce qui laisse supposer que son corps n'avait pa été  identifié sur le champ). Mais ce n'est que le 30 janvier 1941, plus de sept mois après la disparition de son mari, sans doute après un jugement de décès mettant fin au régime d'absence, que Mme Nouyou avec ses trois enfants put célébrer un service à sa mémoire, en l'absence de son corps et publia des remerciements le 1er février.
[[Fichier:M%C3%A9daille_f%C3%AAte_du_travail.jpg|250px|right]]
Le 1er mai 1944, à l'occasion de la fête du travail, le gouvernement de Vichy fait honorer les cheminots qui ont servi avec sang froid malgré les attaques et les bombardements des gares et des triages. Le préfet d'Ille-et-Vilaine, M. Bouché-Leclercq distribue, lors d'une cérémonie en gare de Rennes, une belle médaille à l'effigie du maréchal Pétain, aux cheminots vivants ou morts et René Nouyou est dans la liste des récipiendaires. Après la guerre,
les noms de R.Nouyou , ouvrier et G. Le Roux, mécanicien, sont gravés  sur la plaque à la mémoire des 80 cheminots de Rennes  tués par faits de guerre 1939-1945.


Le 1er mai 1944, à l'occasion de la fête du travail, le gouvernement de Vichy fait honorer les cheminots qui ont servi pendant la guerre. le préfet d'Ille-et-Vilaine, M. Bouché-Leclercq distribue, lors d'une cérémonie en gare de Rennes une belle médaille à l'effigie du maréchal Pétain, aux cheminots vivants ou morts et René Nouyou est dans la liste des récipiendaires.
Les noms de R.Nouyou , ouvrier et G. Le Roux, mécanicien, sont gravés  sur le monument à la mémoire des 80 cheminots de Rennes  tués par faits de guerre 1939-1945.
Mais la disparition de Nouyou est un cas de décès parmi tant d’autres ce 17 juin 1940.  C’est le désastre humain d’un millier de tués et de plusieurs centaines de blessés qui marque ce bombardement effectué par trois ou cinq avions allemands, sur les deux triages de Rennes où stationnaient deux trains de munitions parmi les trains de voyageurs.
Mais la disparition de Nouyou est un cas de décès parmi tant d’autres ce 17 juin 1940.  C’est le désastre humain d’un millier de tués et de plusieurs centaines de blessés qui marque ce bombardement effectué par trois ou cinq avions allemands, sur les deux triages de Rennes où stationnaient deux trains de munitions parmi les trains de voyageurs.


[[Fichier:Plaine_de_Baud_17_juin_40.png|500px|left|thumb|Photo du triage de Saint-Hélier prise du sud-est vers le nord-ouest le 21 juin, avec à l'horizon, à gauche clocher de Notre-Dame, puis à droite, clocher de la chapelle du collège Saint-Vincent, et à droite, celui de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Légende : "Vingt à trente trains de transports pleins de soldats et de matériel stationnent en gare de Rennes. Tous les wagons sont détruits par une seule formation de combat" (Photo datée du 21 juin 1940 d'un album d'un soldat autrichien)]]
[[Fichier:Plaine_de_Baud_17_juin_40.png|500px|left|thumb|Photo du triage de Saint-Hélier prise du sud-est vers le nord-ouest le 21 juin, avec à l'horizon, à gauche clocher de Notre-Dame, puis à droite, clocher de la chapelle du collège Saint-Vincent, et à droite, celui de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. Légende : "Vingt à trente trains de transports pleins de soldats et de matériel stationnent en gare de Rennes. Tous les wagons sont détruits par une seule formation de combat" (Photo datée du 21 juin 1940 d'un album d'un soldat autrichien)]]
=== Qui sont les responsables de l’ampleur du désastre ? ===
=== Qui sont les responsables de l’ampleur du désastre ? ===
===== Un chef de gare compétent=====
===== Un chef de gare compétent=====
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