« Les Gayeulles : août 1944, le champ de courses devenu hôpital militaire de campagne » : différence entre les versions

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« Le dimanche matin, 6 août 1944, « Ça y est » se formula dans nos esprits alors que nos véhicules se formaient en convoi à l’aube. Les participants firent une pause et s’agenouillèrent au bord de la route pour un bref office célébré par l’aumônier. La plupart d’entre nous se sentaient l’âme fortifiée à l’embarquement à bord des camions, direction le sud vers Rennes.
« Le dimanche matin, 6 août 1944, « Ça y est » se formula dans nos esprits alors que nos véhicules se formaient en convoi à l’aube. Les participants firent une pause et s’agenouillèrent au bord de la route pour un bref office célébré par l’aumônier. La plupart d’entre nous se sentaient l’âme fortifiée à l’embarquement à bord des camions, direction le sud vers Rennes.
 
[[Fichier:Tribune_des_Gayeulles.png|left|350px|thumb|Les tribunes de l'hippodrome]]
La plupart d’entre nous n’oubliront pas la descente de la péninsule du Cotentin en vue de cette première installation à Rennes. Nous étions naturellement excités à la perspective de mettre en pratique les cours et manœuvres suivis dans le Tennessee. Le soleil brillait ce dimanche matin et la route était bordée de gens heureux qui nous acclamaient. Cela faisait tout juste  deux jours que les chars de  la 3e Armée avaient parcouru ce territoire et les paysans dans les quelques habits du dimanche qui leur restaient étaient sortis en force pour célébrer leur premier dimanche de liberté depuis quatre ans. Les femmes et les filles riaient, agitaient la main et offraient de jolis bouquets de fleurs. Chaque fois que le convoi ralentissait, les hommes sortaient avec des bouteilles de cidre et de cognac. Nous commencions à penser que  la descente de la Route de la Gloire par Sherman n’était pas vraie.<ref> Allusion à un épisode de la guerre de Sécession au cours duquel l'armée de Sherman descendit vers Vicksburg</ref> Cette affaire de guerre n’était pas si terrible. On comprit bien vite notre erreur.
La plupart d’entre nous n’oubliront pas la descente de la péninsule du Cotentin en vue de cette première installation à Rennes. Nous étions naturellement excités à la perspective de mettre en pratique les cours et manœuvres suivis dans le Tennessee. Le soleil brillait ce dimanche matin et la route était bordée de gens heureux qui nous acclamaient. Cela faisait tout juste  deux jours que les chars de  la 3e Armée avaient parcouru ce territoire et les paysans dans les quelques habits du dimanche qui leur restaient étaient sortis en force pour célébrer leur premier dimanche de liberté depuis quatre ans. Les femmes et les filles riaient, agitaient la main et offraient de jolis bouquets de fleurs. Chaque fois que le convoi ralentissait, les hommes sortaient avec des bouteilles de cidre et de cognac. Nous commencions à penser que  la descente de la Route de la Gloire par Sherman n’était pas vraie.<ref> Allusion à un épisode de la guerre de Sécession au cours duquel l'armée de Sherman descendit vers Vicksburg</ref> Cette affaire de guerre n’était pas si terrible. On comprit bien vite notre erreur.


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