« Les Juifs de Rennes sous l'occupation » : différence entre les versions

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Comme partout, des Rennais furent des délateurs, agissant en bons citoyens du régime de l'État français et estimaient bien faire en dénonçant la présence indésirable de voisins juifs, ainsi le 3 juillet: « Le Juif L. Raymond, qui tient une agence, Galerie du théâtre à Rennes, ne porterait pas l’étoile jaune. J’ai l’honneur de vous demander de faire procéder à une enquête pour établir le bien fondé de cette information .»   
Comme partout, des Rennais furent des délateurs, agissant en bons citoyens du régime de l'État français et estimaient bien faire en dénonçant la présence indésirable de voisins juifs, ainsi le 3 juillet: « Le Juif L. Raymond, qui tient une agence, Galerie du théâtre à Rennes, ne porterait pas l’étoile jaune. J’ai l’honneur de vous demander de faire procéder à une enquête pour établir le bien fondé de cette information .»   


À l'inverse, au 70 bis [[rue de Paris]], habita une famille Nerson (en fait Nersum) de cinq personnes, Alice, 38 ans, Marcel , 48 ans et leur fils Claude, 15 ans, Français.
À l'inverse, au 70 bis [[rue de Paris]], habita une famille Nerson (en fait Nersum) de cinq personnes, Alice, 38 ans, Marcel , 48 ans et leur fils Claude, 15 ans, français.
Jeannette Nersum, 80 ans, française, qui quitta Rennes fin août 1942. M. et Mme André Tesson, leurs voisins de pallier, reçurent d'eux, fin septembre, une lettre du camp de Pithiviers et les habitants de l'immeuble - qui savaient bien leur confession israélite - envoyèrent un colis puis reçurent une brève carte indiquant que la famille partait pour une destination inconnue : en fait un camp d'extermination. La famille NERSUM, arrêtée en tentant de franchir la ligne de démarcation, est embarquée par le convoi n° 35 parti de Pithiviers le 21 septembre 1942. Une autre famille rennaise, les Schklarewski, fut arrêtée à Rennes en dépit de démarches faites par le père, dentiste, visant à démontrer qu'ils n'étaient pas de confession israëlite.<ref> ''Les Juifs en Bretagne''. Ch 4 Le temps des rafles et des déportations. Claude Toczé, Annie Lambert. Presses Universitaires de Rennes </ref>
Jeannette Nersum, 80 ans, française, qui quitta Rennes fin août 1942. M. et Mme André Tesson, leurs voisins de pallier, reçurent d'eux, fin septembre, une lettre du camp de Pithiviers et les habitants de l'immeuble - qui savaient bien leur confession israélite - envoyèrent un colis puis reçurent une brève carte indiquant que la famille partait pour une destination inconnue : en fait un camp d'extermination. La famille Nersum, arrêtée en tentant de franchir la ligne de démarcation, est embarquée par le convoi n° 35 parti de Pithiviers le 21 septembre 1942. Une autre famille rennaise, les Schklarewski, fut arrêtée à Rennes en dépit de démarches faites par le père, dentiste, visant à démontrer qu'ils n'étaient pas de confession israëlite.<ref> ''Les Juifs en Bretagne''. Ch 4 Le temps des rafles et des déportations. Claude Toczé, Annie Lambert. Presses Universitaires de Rennes </ref>


Certains Juifs furent secourus efficacement par des gens compatissants et courageux, telle la Rennaise {{w|Marie-Louise Charpentier}}, 30 ans, qui cacha et sauva une partie d'une famille juive de la [[rue Saint-Louis]] en novembre 1943<ref>''Rennes pendant la guerre'', par Etienne Maignen, p.111, éditions Ouest-France - 2013</ref>. Telle cette jeune femme mariée, née Rosa Rubinstein, employée aux ''Nouvelles Galeries'', ne se déclara pas juive à la préfecture (division 1), avec la complicité de son employeur qui avait prévu son évacuation du magasin en cas de contrôle et elle obtint la carte d'alimentation au [[palais Saint-Georges]] sans qu'on relevât l'observation d'une employée " Tu as vu ce nom ? "<ref>''Rennes 1939-1944'', Le Rennais, supplément au N° 245 - juin 1994</ref>. On avait fait la sourde oreille à la spécificité de son patronyme alors qu'elle présentait une carte d'identité non frappée du stigmatisant tampon rouge "Juif".
Certains Juifs furent secourus efficacement par des gens compatissants et courageux, telle la Rennaise {{w|Marie-Louise Charpentier}}, 30 ans, qui cacha et sauva une partie d'une famille juive de la [[rue Saint-Louis]] en novembre 1943<ref>''Rennes pendant la guerre'', par Etienne Maignen, p.111, éditions Ouest-France - 2013</ref>. Telle cette jeune femme mariée, née Rosa Rubinstein, employée aux ''Nouvelles Galeries'', ne se déclara pas juive à la préfecture (division 1), avec la complicité de son employeur qui avait prévu son évacuation du magasin en cas de contrôle et elle obtint la carte d'alimentation au [[palais Saint-Georges]] sans qu'on relevât l'observation d'une employée " Tu as vu ce nom ? "<ref>''Rennes 1939-1944'', Le Rennais, supplément au N° 245 - juin 1994</ref>. On avait fait la sourde oreille à la spécificité de son patronyme alors qu'elle présentait une carte d'identité non frappée du stigmatisant tampon rouge "Juif".
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