« Rue Jean-Claude Camors » : différence entre les versions

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Le lundi 11 octobre vers 16 heures [[1943]], Camors est à Rennes au ''café de l'Époque'' , 16 [[rue du Pré-Botté]], tenu par Franz Nouët, agent de renseignement du {{w|Mouvement de Libération Nationale}}. Camors est attablé avec trois  membres de son réseau auxquels il avait donné rendez-vous, mangeant des fruits achetés dans une épicerie voisine, ils sont rejoints par une agente de liaison, Claude Paulette Defesme, alias ''Jeannette'' ou ''Françoise''. À un moment elle se retire aux toilettes. D'un cabriolet Renault décapotable descend Roger Le Neveu, surnommé "le légionnaire" qui demande à la serveuse si elle a vu Guy Vissault. Le Neveu travaillait alors pour la Gestapo après avoir été arrêté pour passage de juifs en zone libre et mis à la disposition de Guy Vissault en septembre<ref>[[Un Rennais, agent actif de la Gestapo, Guy Vissault]]</ref>.  Sur sa réponse négative, il s'apprête à sortir et, marquant quelque surprise, tend la main à l'un des quatre attablés et interroge, à voix basse: "Dis-donc ! Tes amis, ce sont ceux qui convoient les parachutistes ?"  L'homme hoche affirmativement et l'invite à prendre un verre mais Le Neveu braque un pistolet et crie :"Police allemande ! Haut les mains ! Vous êtes faits !" Les hommes se lèvent et obtempèrent. Le Neveu ordonne au patron du café, Frantz Nouët, de téléphoner à la Gestapo ou à la Feldgendarmerie ; celui-ci finit par faire semblant après avoir fait le 18. Le Neveu veut alors fouiller les interpellés, l'un deux cherche à lui faire lâcher son arme mais trois coups de feu partent, attirant l'attention d'un passant, un sergent aviateur allemand, camarade de le Neveu, qui se précipite, arme au poing. Les résistants courent vers la sortie sous ses tirs et ceux de l'aviateur allemand qui touchent le journaliste {{w|Rémy Roure}}, parti à gauche vers la [[rue Jules Simon]] tandis que ses camarades couraient à droite vers la [[rue Maréchal Joffre]]<ref>''Le Livre noir de la trahison. Histoire de la Gestapo en France''. pp. 218 à 222. Philippe Aziz. Éditions Ramsay - 1984 </ref>. Le Neveu alerte la Gestapo et le quartier est cerné par un détachement allemand conduit par Vissault, les maisons sont perquisitionnées, le ''café de l'Époque'' envahi par les policiers allemands mais la jeune femme a pu s'esquiver. Les fugitifs se sont réfugiés sur le toit d'un immeuble, 2 rue Maréchal Joffre, au dessus-de la bijouterie ''L'anneau d'or'' mais Jean-Claude Camors, touché, a une hémorragie, donne l'ordre à André Poirier, aviateur français dont l'appareil a été abattu et désire regagner Londres, et à Pierre Dumont de rester planqués sur le toit tandis qu'il va s'éloigner, détruit les documents qu'il portait et ses papiers d'identité et descend des greniers vers le palier où il s'allonge, pensant ainsi arrêter les recherches des Allemands s'ils parviennent ici. Au petit jour ils découvrent le cadavre de Camors et, convaincus que le résistant avait avalé des documents, ils feront autopsier le corps. Après 36 heures de confinement, ses deux camarades purent s'échapper<ref> Memoiredeguerre[http://memoiredeguerre.free.fr/fusilles/fusilles35-alpha.htm#deb]</ref>.
Le lundi 11 octobre vers 16 heures [[1943]], Camors est à Rennes au ''café de l'Époque'' , 16 [[rue du Pré-Botté]], tenu par Franz Nouët, agent de renseignement du {{w|Mouvement de Libération Nationale}}. Camors est attablé avec trois  membres de son réseau auxquels il avait donné rendez-vous, mangeant des fruits achetés dans une épicerie voisine, ils sont rejoints par une agente de liaison, Claude Paulette Defesme, alias ''Jeannette'' ou ''Françoise''. À un moment elle se retire aux toilettes. D'un cabriolet Renault décapotable descend Roger Le Neveu, surnommé "le légionnaire" qui demande à la serveuse si elle a vu Guy Vissault. Le Neveu travaillait alors pour la Gestapo après avoir été arrêté pour passage de juifs en zone libre et mis à la disposition de Guy Vissault en septembre<ref>[[Un Rennais, agent actif de la Gestapo, Guy Vissault]]</ref>.  Sur sa réponse négative, il s'apprête à sortir et, marquant quelque surprise, tend la main à l'un des quatre attablés et interroge, à voix basse: "Dis-donc ! Tes amis, ce sont ceux qui convoient les parachutistes ?"  L'homme hoche affirmativement et l'invite à prendre un verre mais Le Neveu braque un pistolet et crie :"Police allemande ! Haut les mains ! Vous êtes faits !" Les hommes se lèvent et obtempèrent. Le Neveu ordonne au patron du café, Frantz Nouët, de téléphoner à la Gestapo ou à la Feldgendarmerie ; celui-ci finit par faire semblant après avoir fait le 18. Le Neveu veut alors fouiller les interpellés, l'un deux cherche à lui faire lâcher son arme mais trois coups de feu partent, attirant l'attention d'un passant, un sergent aviateur allemand, camarade de le Neveu, qui se précipite, arme au poing. Les résistants courent vers la sortie sous ses tirs et ceux de l'aviateur allemand qui touchent le journaliste {{w|Rémy Roure}}, parti à gauche vers la [[rue Jules Simon]] tandis que ses camarades couraient à droite vers la [[rue Maréchal Joffre]]<ref>''Le Livre noir de la trahison. Histoire de la Gestapo en France''. pp. 218 à 222. Philippe Aziz. Éditions Ramsay - 1984 </ref>. Le Neveu alerte la Gestapo et le quartier est cerné par un détachement allemand conduit par Vissault, les maisons sont perquisitionnées, le ''café de l'Époque'' envahi par les policiers allemands mais la jeune femme a pu s'esquiver. Les fugitifs se sont réfugiés sur le toit d'un immeuble, 2 rue Maréchal Joffre, au dessus-de la bijouterie ''L'anneau d'or'' mais Jean-Claude Camors, touché, a une hémorragie, donne l'ordre à André Poirier, aviateur français dont l'appareil a été abattu et désire regagner Londres, et à Pierre Dumont de rester planqués sur le toit tandis qu'il va s'éloigner, détruit les documents qu'il portait et ses papiers d'identité et descend des greniers vers le palier où il s'allonge, pensant ainsi arrêter les recherches des Allemands s'ils parviennent ici. Au petit jour ils découvrent le cadavre de Camors et, convaincus que le résistant avait avalé des documents, ils feront autopsier le corps. Après 36 heures de confinement, ses deux camarades purent s'échapper<ref> Memoiredeguerre[http://memoiredeguerre.free.fr/fusilles/fusilles35-alpha.htm#deb]</ref>.
[[Fichier:Plaque_J-Cl_Camors.png|left|350px|thumb|Plaque à la mémoire de Jean-Claude Camors apposée au 18, [[rue du Pré-Botté]] ]]
[[Fichier:Plaque_J-Cl_Camors.png|left|350px|thumb|Plaque à la mémoire de Jean-Claude Camors apposée au 18, [[rue du Pré-Botté]] ]]
Rémy Roure, artère fémorale sectionnée, fut opéré par le professeur Marquis, puis transporté à la [[prison Jacques-Cartier]] et torturé par la Gestapo qui ne parvint pas à le faire parler et fut transféré de la prison de Fresnes au camp de Buchenwald.
Rémy Roure, artère fémorale sectionnée, fut opéré par le professeur [[Eugène Marquis]], puis transporté à la [[prison Jacques-Cartier]] et torturé par la Gestapo qui ne parvint pas à le faire parler et fut transféré de la prison de Fresnes au camp de Buchenwald.


L'Ouest-Eclair du 13 octobre comporte un petit article sur un terroriste abattu par un inspecteur à Agen, mais rien ne paraîtra sur le drame du ''café de l'Époque''.
L'Ouest-Eclair du 13 octobre comporte un petit article sur un terroriste abattu par un inspecteur à Agen, mais rien ne paraîtra sur le drame du ''café de l'Époque''.
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