« Maurice Prestaut » : différence entre les versions

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Nommé délégué régional, il œuvre pour réaliser l’unification de la Résistance non communiste. Il occupe le bureau de l'assistante médicale scolaire de la ville de Rennes, Mme Martin (Pierrette dans la Résistance).
Nommé délégué régional, il œuvre pour réaliser l’unification de la Résistance non communiste. Il occupe le bureau de l'assistante médicale scolaire de la ville de Rennes, Mme Martin (Pierrette dans la Résistance).
[[Fichier:Prestaut.jpg|150px|right|thumb|Maurice Prestaut]]
[[Fichier:Prestaut.jpg|150px|right|thumb|Maurice Prestaut]]
Il crée, dans toute la Bretagne, des réseaux de renseignements et de liaison et notamment dans les secteurs de Rennes, de Saint-Brieuc et du nord Finistère. alias Le Bras, est de retour de Paris. Il est rapporteur d’ordres importants et surtout d’une bonne nouvelle : il a les derniers renseignements concernant un débarquement imminent de troupes alliées quelque part sur le territoire français. Il faut donc s’organiser au plus vite pour que tout se déroule au mieux.
Il crée, dans toute la Bretagne, des réseaux de renseignements et de liaison et notamment dans les secteurs de Rennes, de Saint-Brieuc et du nord Finistère. Alias Le Bras, il est de retour de Paris. Il est rapporteur d’ordres importants et surtout d’une bonne nouvelle : il a les derniers renseignements concernant un débarquement imminent de troupes alliées quelque part sur le territoire français. Il faut donc s’organiser au plus vite pour que tout se déroule au mieux.


Le 9 mai 1944, vers 18 h ou 18h30, Maurice Prestaut s’était rendu dans une maison au n° 12 de la [[rue de Châteaudun]], chez les époux Ladoumègue <ref>[[Maurice Ladoumègue]]</ref> dont le domicile servait de boîte aux lettres pour la Résistance. Or la Gestapo les avait arrêtés la veille et avait tendu une souricière dans leur appartement. Prestaut, qui avait été "donné" par son agent de liaison, Claude Jussieu, a été découvert, ses cheveux ayant deux teintes, et arrêté, il s’est défendu contre ces hommes en uniforme allemand, membres du Bezen Perrot, sortant de son béret un pistolet, il tue Auguste Le Deuff, alias ''Verdier'' et a  blessé ''Le Maout'' à l’épaule et lui enleva deux doigts de la main gauche..
Le 9 mai 1944, vers 18 h ou 18h30, Maurice Prestaut s’était rendu dans une maison au n° 12 de la [[rue de Châteaudun]], chez les époux Ladoumègue<ref>[[Maurice Ladoumègue]]</ref> dont le domicile servait de boîte aux lettres pour la Résistance. Or la Gestapo les avait arrêtés la veille et avait tendu une souricière dans leur appartement. Prestaut, qui avait été "donné" par son agent de liaison, Claude Jussieu, a été découvert, ses cheveux ayant deux teintes, et arrêté, il s’est défendu contre ces hommes en uniforme allemand, membres du Bezen Perrot, sortant de son béret un pistolet, il tue Auguste Le Deuff, alias ''Verdier'' et blesse ''Le Maout'' à l’épaule en lui enlevant deux doigts de la main gauche.


" Le 10 mai à 1 heure du matin, un groupe d’Allemands en civils et en uniformes s’est présenté à mon domicile et ils ont demandé la demoiselle Coupa, ils ont arrêté celle-ci et m’ont arrêtée également, me prenant pour la secrétaire particulière de Prestaut[...]  
" Le 10 mai à 1 heure du matin, un groupe d’Allemands en civils et en uniformes s’est présenté à mon domicile et ils ont demandé la demoiselle Coupa, ils ont arrêté celle-ci et m’ont arrêtée également, me prenant pour la secrétaire particulière de Prestaut [...] Parmi ces Allemands, se trouvaient deux Français en civil que je ne peux identifier. Nous avons été envoyées à la Gestapo, cité des étudiantes. Nous avons été mises dans une salle au rez-de-chaussée où se trouvait déjà Prestaut, celui-ci avait déjà été affreusement torturé et ne pouvait tenir debout. Il nous apprit que lors de son arrestation tout son courrier et les documents importants avaient été saisis. Au cours de l’après-midi, pendant un interrogatoire, nous avons vu Prestaut dans un état effrayant avec du sang partout, il pouvait à peine tenir debout. À un moment donné, alors que Prestaut tourné vers le mur réajustait ses vêtements, les menottes aux mains, un milicien en uniforme allemand est entré, en passant derrière Prestaut, il a regardé ce que celui-ci faisait et l’a poussé brutalement contre le mur, de telle façon que la tête de Prestaut a heurté violemment le mur et il est resté à demi-assommé. En sortant de l’interrogatoire, ce milicien dans le couloir a parlé en excellent français à la demoiselle Coupa en lui demandant si elle était de Loctudy. Sur sa réponse affirmative il a ajouté «Je connais bien ce pays là, j’en suis». La demoiselle Coupa lui a reproché de faire un tel métier. Il a répondu: «Chacun sert son pays comme il l’entend.» Il s’agissait d’un individu grand avec une figure de rouquin (Lors d'une confrontation ultérieure en 1945, Mlle Macé reconnaîtra formellement Corentin Faou, du Bezen Perrot). Au cours de l’interrogatoire de Prestaut, alors que nous étions présentes, le chef de la Gestapo a dit à celui-ci: «Nous allons t’abandonner aux SS français» (milice Perrot)<ref>[[Le Bezen Perrot à Rennes]]</ref>. "J’ai su après que Prestaut avait été torturé pendant plusieurs jours par les miliciens Perrot."<ref>Déposition d'[[Anne Macé]], 35 ans, 83 avenue du Mail, Rennes, en date du 9 octobre 1945 sur l'arrestation de Maurice Prestaut</ref>. Anne Macé été déportée en Allemagne ainsi que Mlle Coupa, morte le 10 mai 1945, alors qu’elle était en voie de rapatriement.
Parmi ces Allemands, se trouvaient deux Français en civil que je ne peux identifier. Nous avons été envoyées à la Gestapo, cité des étudiantes. Nous avons été mises dans une salle au rez-de-chaussée où se trouvait déjà Prestaut, celui-ci avait déjà été affreusement torturé et ne pouvait tenir debout. Il nous apprit que lors de son arrestation tout son courrier et les documents importants avaient été saisis. Au cours de l’après-midi, pendant un interrogatoire, nous avons vu Prestaut dans un état effrayant avec du sang partout, il pouvait à peine tenir debout. À un moment donné, alors que Prestaut tourné vers le mur réajustait ses vêtements, les menottes aux mains, un milicien en uniforme allemand est entré, en passant derrière Prestaut, il a regardé ce que celui-ci faisait et l’a poussé brutalement contre le mur, de telle façon que la tête de Prestaut a heurté violemment le mur et il est resté à demi-assommé. En sortant de l’interrogatoire, ce milicien dans le couloir a parlé en excellent français à la demoiselle Coupa en lui demandant si elle était de Loctudy. Sur sa réponse affirmative il a ajouté «Je connais bien ce pays là, j’en suis». La demoiselle Coupa lui a reproché de faire un tel métier. Il a répondu: «Chacun sert son pays comme il l’entend. » Il s’agissait d’un individu grand avec une figure de rouquin. (Lors d'une confrontation ultérieure en 1945, Mlle Macé reconnaîtra formellement Corentin Faou, du Bezen Perrot).   Au cours de l’interrogatoire de Prestaut, alors que nous étions présentes, le chef de la Gestapo a dit à celui-ci: «Nous allons t’abandonner aux SS français» (milice Perrot). <ref>[[ Le Bezen Perrot à Rennes]] "</ref> J’ai su après que Prestaut avait été torturé pendant plusieurs jours par les miliciens Perrot." <ref> Déposition d'[[Anne Macé]], 35 ans, 83 avenue du Mail, Rennes, en date du 9 octobre 1945 sur l'arrestation de Maurice Prestaut</ref> Anne Macé été déportée en Allemagne ainsi que Mlle Coupa, morte le 10 mai 1945, alors qu’elle était en voie de rapatriement.


Incarcéré à la [[prison Jacques-Cartier]], Prestaut parvint à garder le silence sur les activités de son réseau malgré d’odieuses tortures, ce qui permit à ses camarades de poursuivre le travail entrepris jusqu'à la Libération. Il a été fusillé le 8 juin 1944 à la caserne du Colombier. Son cadavre sera retrouvé et reconnu par Pierrette(Mme Martin) parmi les cadavres du Colombier, puis par M. Prestaut père. Son nom figure sur la stèle élevée [[place Maréchal Juin]], à la mémoire des Français et Espagnols exécutés le même jour.
Incarcéré à la [[prison Jacques-Cartier]], Prestaut parvint à garder le silence sur les activités de son réseau malgré d’odieuses tortures, ce qui permit à ses camarades de poursuivre le travail entrepris jusqu'à la Libération. Il a été fusillé le 8 juin 1944 à la caserne du Colombier. Son cadavre sera retrouvé et reconnu par Pierrette (Mme Martin) parmi les cadavres du Colombier, puis par M. Prestaut père. Son nom figure sur la stèle élevée [[place Maréchal Juin]], à la mémoire des Français et Espagnols exécutés le même jour.


Va lui succéder [[Pierre Herbart]] comme délégué régional de {{w|Défense de la France}} en Bretagne.
Va lui succéder [[Pierre Herbart]] comme délégué régional de {{w|Défense de la France}} en Bretagne.
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