« Rennes présentée au voyageur du 19e siècle » : différence entre les versions

De WikiRennes
Aller à la navigationAller à la recherche
m
aucun résumé des modifications
Aucun résumé des modifications
mAucun résumé des modifications
Ligne 19 : Ligne 19 :
En 1887, le guide Joanne a, pour la Bretagne, un concurrent dans le charmant guide ''Conty'' avec ses vignettes pittoresques mais sa relation de Rennes est sans attrait. L'édition du guide Joanne de 1892 donne un plan de ville en couleurs et 8 pages  mais indique que "''les voyageurs pressés auront une idée suffisante de Rennes en visitant les musées, le Palais de Justice, la place de l'Hôtel-de-Ville, la cathédrale (d'où l'on voit la Porte Mordelaise) et le jardin des Plantes"'' Voilà qui borne les idées et arrête les velléités des voyageurs qui seront ainsi pressés d'aller voir ailleurs. Et pour les Britanniques, le guide d'Augustus J.-C. Hare, publie en 1895 ''North-Western France. ( Normandy and Brittany)''. Il cite deux hôtels "''Grande'' (sic)'' près de la cathédrale, et de France, propres, très quelconques par ailleurs."'' et "''il n'y a aucune vie ni mouvement à Rennes et il n'y a absolument rien qui vaille d'être vu''". Bien pire, c'est "''la ville de France la plus morne de même qu'elle est presque la plus laide''" ! ( the dullest, as it is almost the ugliest town in France). L'excès en la matière rend la critique douteuse au voyageur le plus circonspect.
En 1887, le guide Joanne a, pour la Bretagne, un concurrent dans le charmant guide ''Conty'' avec ses vignettes pittoresques mais sa relation de Rennes est sans attrait. L'édition du guide Joanne de 1892 donne un plan de ville en couleurs et 8 pages  mais indique que "''les voyageurs pressés auront une idée suffisante de Rennes en visitant les musées, le Palais de Justice, la place de l'Hôtel-de-Ville, la cathédrale (d'où l'on voit la Porte Mordelaise) et le jardin des Plantes"'' Voilà qui borne les idées et arrête les velléités des voyageurs qui seront ainsi pressés d'aller voir ailleurs. Et pour les Britanniques, le guide d'Augustus J.-C. Hare, publie en 1895 ''North-Western France. ( Normandy and Brittany)''. Il cite deux hôtels "''Grande'' (sic)'' près de la cathédrale, et de France, propres, très quelconques par ailleurs."'' et "''il n'y a aucune vie ni mouvement à Rennes et il n'y a absolument rien qui vaille d'être vu''". Bien pire, c'est "''la ville de France la plus morne de même qu'elle est presque la plus laide''" ! ( the dullest, as it is almost the ugliest town in France). L'excès en la matière rend la critique douteuse au voyageur le plus circonspect.


Dans le guide ''Baedeker'' de 1896 consacré au nord-ouest de la France, assurément le plus "moderne" avec ses plans de ville clairs et précis, Rennes a droit à six pages ( 8 pour Angers, 9 pour Nantes) et est caractérisée comme "une ville calme sans industrie et sans commerce" mais voici, explicite, un constat qui éclaire probablement le peu de considération apportée à Rennes par ces guides du 19e siècle :" Elle n'a même plus le caractère particulier qu'on s'attend à trouver dans la capitale de la vieille Armorique" : l'incendie était passé par ici en 1720. Et le guide Joanne de 1897 n'arrangera rien : on ne coupe pas à l'aspect sévère et froid de l'ancienne cité parlementaire et il précise qu'une journée suffit pour voir Rennes. Probablement aiguillonné par le succès de son concurrent allemand, le guide Joanne 1899-1900 fait des progrès sensibles : 13 pages sur Rennes avec plan dépliant. C'est lui ou le Baedeker que des touristes par devoir auront en main lors du procès de Dreyfus à Rennes. Mais leur [[découverte de Rennes en 1899]] aura été influencée par ces guides dont  la lecture peu engageante les aura prévenus, au mauvais sens du terme.<ref> ''Rennes dans les guides de voyage du XIXe siècle'', par Etienne Maignen - bulletin et mémoires de la Société archéologique et historique d'Ille-et-Vilaine, t. CVII - 2008</ref>
Dans le guide ''Baedeker'' de 1896 consacré au nord-ouest de la France, assurément le plus "moderne" avec ses plans de ville clairs et précis, Rennes a droit à six pages ( 8 pour Angers, 9 pour Nantes) et est caractérisée comme "une ville calme sans industrie et sans commerce" mais voici, explicite, un constat qui éclaire probablement le peu de considération apportée à Rennes par ces guides du 19e siècle :"'' Elle n'a même plus le caractère particulier qu'on s'attend à trouver dans la capitale de la vieille Armorique''" : l'incendie était passé par ici en 1720. Et le guide Joanne de 1897 n'arrangera rien : on ne coupe pas à l'aspect sévère et froid de l'ancienne cité parlementaire et il précise qu'une journée suffit pour voir Rennes. Probablement aiguillonné par le succès de son concurrent allemand, le guide Joanne 1899-1900 fait des progrès sensibles : 13 pages sur Rennes avec plan dépliant. C'est lui ou le Baedeker que des touristes par devoir auront en main lors du procès de Dreyfus à Rennes. Mais leur [[découverte de Rennes en 1899]] aura été influencée par ces guides dont  la lecture peu engageante les aura prévenus, au mauvais sens du terme.<ref> ''Rennes dans les guides de voyage du XIXe siècle'', par Etienne Maignen - bulletin et mémoires de la Société archéologique et historique d'Ille-et-Vilaine, t. CVII - 2008</ref>


--[[Utilisateur:Stephanus|Stephanus]] 1 mai 2011 à 12:25 (CEST)
--[[Utilisateur:Stephanus|Stephanus]] 1 mai 2011 à 12:25 (CEST)
24 046

modifications

Menu de navigation