Rue Louise de Bettignies

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La rue Louise de Bettignies à été dénommée par délibération du conseil municipal du 27 Octobre 1938. Cette rue se situe dans le quartier 12 : Bréquigny. Elle relie la rue Victor Rault au boulevard Albert 1er, non loin de la rue de Nantes.

Biographie de Louise de Bettignies, jeune fille Héroïque.[1]

Louise de Bettignies[2].

Louise, Marie, Henriette, Jeanne de Bettignies est née le 15 Juillet 1880, à Saint-Amand-les-Eaux (59), septième et avant-dernier enfant d'une famille de la vieille noblesse wallonne, fondatrice de la manufacture de faïence impériale et royale de Tournai en Belgique. Son bisaïeul vint implanter une faïencerie à Saint-Amand-les-Eaux. Son père Henri de Bettignies vend l'affaire, en raison de difficultés financières, peu avant la naissance de Louise.

Louise va à l'école à Saint-Amand avant de faire ses études secondaires à Valenciennes. Elle se destine d'abord au carmel, mais avant de prendre un choix définitif, elle veut mettre à profit ses facultés intellectuelles. Elle se fait engager comme gouvernante dans des familles anglaises et allemandes afin d'apprendre leurs langues et découvrir l'Europe. Diplômée d'Oxford, elle séjourne en Italie, en Pologne et en Bohême, refusant de devenir la gouvernante des enfants de François-Ferdinand de Habsbourg, dont l'assassinat fut le prétexte de la première Guerre Mondiale.

En 1914, lorsque les troupes allemandes envahissent le Nord de la France, en compagnie de sa sœur, Louise prend part à la défense de Béthune, en ravitaillant les assiégés. Elle est contactée par un officier Français qui lui propose de servir son pays en tant qu'agent des renseignements. Sa connaissance de l'anglais et de l'allemand et ses capacités sportives intéressent l'Intelligence Service Britannique. Lors d'un séjour à Folkestone en Grande-Bretagne elle est contactée par un officier du Service Secret Anglais qui renouvelle la demande. Celle que l'on surnomme "Jeanne d'Arc du Nord"[3] devient Alice Dubois, elle met en place son réseau aux environs de Lille, conseillée par Monseigneur Charost, l'Evêque de Lille (qui deviendra en 1921, l'Archevêque de Rennes).

Ne manquant pas de relations, elle forme une bonne équipe avec laquelle elle part en quête de renseignements précieux. Elle lie connaissance avec une jeune infirmière, Marie-Léonie Vanhotte et en fait son Lieutenant, sous le nom de "Charlotte".

Elle réussit à envoyer avec précision, sur papier millimétré, des emplacements de fortifications, de dépôts de munitions, de batteries. Deux mille pièces d'artillerie sont anéanties lors des batailles de Carency et de Loos-en-Gohelle. Elle est la première espionne à réussir à faire bombarder un train d'officiers allemands. Louise est tour à tour, marchande de fromage, institutrice, couturière. Tous les moyens sont bons pour passer les documents, des pigeons voyageurs, le talon creux d'une chaussure, le manche d'un parapluie, les baleines de corset ou l'ourlet de sa jupe.

C'est pendant un des séjours de Louise de Bettignies en Grande-Bretagne que "Charlotte" est arrêtée. Le 20 Octobre 1915, à son retour elle se fait contrôler à la frontière franco-belge en possession de six pièces d'identité différentes. Elle rejoint "Charlotte" à la prison Saint-Gilles à Bruxelles où elle reste six mois avant d'être jugée, le 16 Mars 1916, par un Conseil de Guerre. Les deux femmes sont tout d'abord condamnées à mort, mais après révision, les peines se transforment en détention à perpétuité pour Louise alias "Alice" et en quinze ans de travaux forcés pour Marie-Léonie alias "Charlotte".

A partir d'Avril 1916, elles sont enfermées à la prison de Siebourg près de Cologne. Pour avoir refusé de fabriquer des têtes de grenades et avoir entraîné le soulèvement de ses co-détenues, Louise est mise au cachot, fin Janvier 1917. Là on lui retire ses lainages, elle souffre du froid et de la faim. Bientôt, elle est prise d'une pneumonie, puis d'une pleurésie purulente. Le 18 Avril 1918, elle est opérée dans de mauvaises conditions. Elle est perdue. Le Pape, le Roi d'Espagne et la Croix-Rouge demandent en vain son transfert en Suisse.

Louise de Bettignies décède, à l'hôpital Sainte-Marie à Cologne, le 17 Septembre 1918 et est enterrée dans un cimetière allemand. Le 21 Février 1920, les honneurs militaires lui sont rendus et son corps est rapatrié sur un affût de canon au cimetière de Saint-Amand-les-Eaux.

Le 20 Mars 1920, les alliés organisent à Lille une cérémonie-hommage où à titre posthume, elle reçoit la Légion d'Honneur, la Croix de Guerre 14-18 avec palme, la médaille militaire anglaise et est faite officier de l'ordre de l'empire britannique.

Le 11 Novembre 1927, sur l'initiative de la Maréchale Foch et de la Générale Weygand, une statue est inaugurée à Lille, en l'honneur de Louise de Bettignies.

Lien externe

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Note et références

  1. à partir de la notice rédigée par Joël DAVID, chargé d'odonymie à la Ville de Rennes, Rennes Métropole
  2. Wikipédia
  3. Jeanne d'Arc du Nord

Projet porté par Joël David Chargé d'odonymie à la Ville de Rennes

Propos mise à jour par Elisa Triquet Médiatrice numérique