« Commission Frey-Vaugeois » : différence entre les versions

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===La Commission Brutus Magnier et Rennes===
===La Commission Brutus Magnier et Rennes===
Avec le même but et le même territoire, la Commission Brutus Magnier a beaucoup plus fait couler de sang à Rennes que la Commission Frey-Vaugeois, en raison de nombreuses condamnations de suspects de chouannerie dans quelques communes au sud de Rennes ou du secteur de Vitré, voire Fougères.
Avec le même but et le même territoire, la Commission Brutus Magnier a beaucoup plus fait couler de sang à Rennes que la Commission Frey-Vaugeois, en raison de nombreuses condamnations de suspects de chouannerie dans quelques communes au sud de Rennes ou du secteur de Vitré, voire Fougères.
Cette commission n'était qu'une sorte de cour martiale ; elle devait donc suivre le quartier-général de l'armée ; elle devait aussi adresser aux généraux des rapports sur tous les faits venus à sa connaissance, par suite des dépositions de témoins ou autrement. Sa compétence s'étendait 1° aux militaires auxquels elle appliquait le code pénal militaire du 12 mai 1793 ; 2° aux chouans ou Vendéens faits prisonniers les armes à la main, ou faisant le métier d'espions ; 3° à toua les faits attentatoires à la liberté. On jugeait sans jurés, et la déposition de deux témoins ou le procès-verbal d'une autorité constituée suffisait pour établir la culpabilité. La commission pouvait en outre « mettre en état d'arrestation tous les particuliers qu'elle jugeait suspects, etc., et prendre toutes les mesures de sûreté générale propres à servir la patrie »  De semblables pouvoirs, dont il était malaisé de tracer les limites, placés entre les mains d'hommes choisis pour l'exaltation de leurs opinions, devaient fatalement amener les exécutions sanglantes, les inutiles cruautés qui marquent cette époque.
La Commission tenait deux séances par jour : l'une le matin à neuf heures, la seconde à six heures du soir ; chacune d'elles durait au moins trois heures, souvent cinq. Toutefois elle chômait les décadis et aussi les quintidis, à partir du 28 pluviôse. Dans l'intervalle, les juges interrogeaient les prisonniers, et l'un d'eux assistait aux exécutions qui suivaient presque immédiatement la sentence ; en marge du jugement il en était fait mention [Note : De cette activité fiévreuse, on comprend sans peine qu'il résulta parfois d'étranges confusions ; le 28 nivôse, par exemple, on se mit à juger des prisonniers qui avaient déjà passé devant un autre tribunal]. La guillotine, en permanence sur la place du Palais de Rennes


Parmi les guillotinés, on identifie pourtant qu'un seul habitant de Rennes : René Sebile, 33 ans, rebouteur d'os cassé à Rennes. Chouan, condamné à mort ainsi que cinq autres de communes au sud de Rennes (un âgé de 16 ans et demi, un autre de 18 ans).
Parmi les guillotinés, on identifie pourtant qu'un seul habitant de Rennes : René Sebile, 33 ans, rebouteur d'os cassé à Rennes. Chouan, condamné à mort ainsi que cinq autres de communes au sud de Rennes (un âgé de 16 ans et demi, un autre de 18 ans).
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Le dossier 683 comporte un "État et Situation de la prison Porte Marat, au onze ventôse" an II, avec identité des détenus, dates d'écrou, jugements et origines.
Le dossier 683 comporte un "État et Situation de la prison Porte Marat, au onze ventôse" an II, avec identité des détenus, dates d'écrou, jugements et origines.
Le 8 nivôse, les murs de Rennes furent couverts de l'affiche suivante :
LA LIBERTÉ OU LA MORT
Commission Militaire Révolutionnaire
NOMENCLATURE
Des brigands de la Vendée ou de la scélérate bande de chouans, qui ont subi la peine due à leurs forfaits par jugement de la Commission militaire révolutionnaire, séante au ci-devant Présidial.
VIVE LA VENGERESSE DU PEUPLE, L'AIMABLE GUILLOTINE !
(Suit sur deux colonnes la liste des personnes condamnées par la Commission, avec mention de la peine qui leur a été appliquée. L'affiche se termine ainsi ) :
Total des scélérats condamnés à mort jusqu'aujourd'hui 8 nivôse : 45.
Total des détenus comme suspects : 14.
Vive la République !
Certifié véritable par les membres de la Commission Militaire Révolutionnaire, séante à Rennes au ci-devant Présidial.
LE P. B. BRUTUS MAGNIER, président ; Scœvola, secrétaire-greffier.


==Notes et références==
==Notes et références==