« Lavoir du boulevard de Chézy » : différence entre les versions

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Ce lavoir est le témoin des bâtiments construits à façon en matériaux durables dans la tradition du bâti de pays de l'époque (Murs en terre - charpente bois). Ils permettent d'être à l'abri des intempéries et offrent un plus avec des équipements tels que des chaudières à bois, indispensables pour qui veut faire bouillir son linge à l'eau de javel ainsi que de multiples accessoires.
Ce lavoir est le témoin des bâtiments construits à façon en matériaux durables dans la tradition du bâti de pays de l'époque (Murs en terre - charpente bois). Ils permettent d'être à l'abri des intempéries et offrent un plus avec des équipements tels que des chaudières à bois, indispensables pour qui veut faire bouillir son linge à l'eau de javel ainsi que de multiples accessoires.


Construit en 1880, l’ouvrage appartenait à la famille Briand. Il est constitué de deux étages. Au rez-de-chaussée, les blanchisseuses s’installaient sur une marche au bord de l’eau avec battoirs, planches à laver, brosses et savon, et elles étendaient leur linge sur des fils, à l'étage sous le toit d'ardoises. Le lavoir est composé de 2 niveaux : le premier pour le lavage avec des degrés donnant accès à l'eau, le second
Construit en 1880, l’ouvrage appartenait à la famille Briand. Il est constitué de deux étages. Au rez-de-chaussée, les blanchisseuses s’installaient sur une marche au bord de l’eau avec battoirs, planches à laver, brosses et savon, et elles étendaient leur linge sur des fils, à l'étage sous le toit d'ardoises. Le lavoir est composé de 2 niveaux : le premier pour le lavage avec des degrés donnant accès à l'eau, le second pour le séchage. Cet arrivoir est le dernier représentant, sur l'Ille, des nombreux lavoirs installés dans ce quartier au 19e siècle et 20e siècle. L'îlot, en aval du pont Saint-Martin, ne fut aménagé que dans la seconde moitié du 19e siècle. Il mérite une attention toute particulière, de même que la maison qui le jouxte où se trouvaient les annexes. Avis : ***  
pour le séchage. Cet arrivoir est le dernier représentant, sur l'Ille, des nombreux lavoirs installés dans ce quartier au 19e siècle
et 20e siècle. L'îlot, en aval du pont Saint-Martin, ne fut aménagé que dans la seconde moitié du 19e siècle. Il mérite une
attention toute particulière, de même que la maison qui le jouxte où se trouvaient les annexes. Avis : ***  


Les propriétaires louent les emplacements et proposent différents services. Le lavoir accueille les employées des blanchisseries, des laveuses indépendantes qui travaillent "au paquet" et des ménagères. La location de l'emplacement sur la contremarche est obligatoire, que ce soit à la demi-journée, à la journée ou plus; son prix s'établissait dans les années 1930 entre 0,50F et 1,25F.
Les propriétaires louent les emplacements et proposent différents services. Le lavoir accueille les employées des blanchisseries, des laveuses indépendantes qui travaillent "au paquet" et des ménagères. La location de l'emplacement sur la contremarche est obligatoire, que ce soit à la demi-journée, à la journée ou plus; son prix s'établissait dans les années 1930 entre 0,50F et 1,25F.
Moyennant paiement, il était aussi possible de disposer de planches à laver, des boîtes à laver (les laveuses s'y agenouillent pour se protéger de l'eau), des brosses, de la lessive, de l'eau de javel, du savon et finalement un métrage sur le fil à linge pour le séchage. Trois foyers de briques contenant les chaudières en fonte étaient encore visibles jusqu'à il y a peu.
Moyennant paiement, il était aussi possible de disposer de planches à laver, des boîtes à laver (les laveuses s'y agenouillent pour se protéger de l'eau), des brosses, de la lessive, de l'eau de javel, du savon et finalement un métrage sur le fil à linge pour le séchage. Trois foyers de briques contenant les chaudières en fonte étaient encore visibles jusqu'à il y a peu.


Les exploitants proposaient dans l'atelier perpendiculaire, les équipements et instruments nécessaires
Les exploitants proposaient dans l'atelier perpendiculaire, les équipements et instruments nécessaires au blanchissage et au repassage car l'ensemble de ces tâches forment un tout. Il conserve encore les foyers qui alimentaient les chaudières où l'on bouillait l'eau. La blanchisserie Briand est attenante au lavoir. Chez les Briand, un atelier de fabrication d'ustensiles en bois (baquets cerclés, épingles à linge) vient en complément et fournit du travail aux hommes de la famille. Avant sa mort, en 1919, M. Briand est à la tête d'une quinzaine d'ouvriers. Pour conserver ou augmenter leur clientèle, toutes ces entreprises artisanales comptent sur leur réputation : linge livré propre et sans pertes ou dommages d'aucune sorte. On aime également citer les clients prestigieux. La fréquentation connaît des pointes en hiver et au printemps.
au blanchissage et au repassage car l'ensemble de ces tâches forment un tout. Il conserve encore les foyers qui alimentaient les chaudières où l'on bouillait
l'eau. La blanchisserie Briand est attenante au lavoir. Chez les Briand, un atelier de fabrication d'ustensiles en bois (baquets cerclés, épingles à linge) vient en complément et fournit du travail aux hommes de la famille. Avant sa mort, en 1919, M. Briand est à la tête d'une quinzaine d'ouvriers. Pour conserver ou augmenter leur clientèle, toutes ces entreprises artisanales comptent sur leur réputation : linge livré propre et sans pertes ou dommages d'aucune sorte. On aime également citer les clients prestigieux. La fréquentation connaît des pointes en hiver et au printemps.


Après un ralentissement régulier de ses activités dû aux progrès des blanchisseries industrielles et à l'entrée des "lave-linge" dans les foyers dans la seconde moitié du XX° siècle; le Lavoir de Chézy BRIAND a cessé son activité en [[1963]] et a ensuite servi d’abri pour les pêcheurs.
Après un ralentissement régulier de ses activités dû aux progrès des blanchisseries industrielles et à l'entrée des "lave-linge" dans les foyers dans la seconde moitié du XX° siècle; le Lavoir de Chézy BRIAND a cessé son activité en [[1963]] et a ensuite servi d’abri pour les pêcheurs.
=== Un lavoir et des laveuses ===
{{Citation|texte=''Les laveuses du quai d'Ille-et-Rance - Êtes-vous passés, chers lecteurs, le long de ce beau canal ombragé, qui n'a qu'un défaut, c'est de côtoyer une eau noire et bourbeuse ? Si oui, vous n'avez pas été sans jeter un coup d'œil sur les laveuses qui, près du pont Legraverend, s'installent tous les jours à laver leur linge à côté de chaudières fantastiques, qui ont l'air de préparer des philtres magiques.
''A vrai dire, ces laveuses - elles nous permettront de le dire sans méchanceté - ont-elles mêmes l'air de jouer leur rôle dans une comédie de sorcellerie. Les jupes retroussées jusqu'à la taille, les jambes serrées dans des guêtres de cuir, la tête protégée par un chapeau de paille aux larges bords, elles sont effrayantes à voir. Et quand leur battoir, en gestes rythmés, tombe sur le linge étendu le long de la vieille rivière, on croit voir une de ces lavandières chantées par [[rue Théodore Botrel|Botrel]], ces lavandières, qui tout en accomplissant leur besogne répandent autour d'elles des maléfices.
''Je suis resté hier longtemps à les regarder, sans mauvaise pensée à leur égard, et je me suis attiré au bout de quelques minutes d'étranges invectives. Si elles avaient pu sauter le fossé qui me séparait d'elles, il est probable que j'eusse été forcé de défendre ma vie. Je me suis retiré, mais l'une d'elles a eu le temps de me jeter un de ces regards terribles venant de ce que nos ancêtres appelaient le mauvais œil. Et je tremble de rater ma chronique. C'est terrible « le mauvais œil » à notre époque de superstitions, de calculs astrologiques, de somnambules et de spirites.''|auteur=L'Ouest-Eclair|origine=Numéro du 9 janvier 1902|collecteur=Manu35|date=2018}}


=== Préservation du lavoir ===
=== Préservation du lavoir ===