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=== Au service des Nazis, à fond contre les Résistants === | === Au service des Nazis, à fond contre les Résistants === | ||
Il est alors recruté par Otto Wagner comme informateur par le SD à Rennes, [[avenue Jules Ferry]] puis comme agent de l’Alsacien Herman Bickler, Standartenführer SS , ami des nationalistes bretons, qui l’a accueilli dans l’ école SS de Taverny. Vissault a le grade de sous-lieutenant Waffen SS. Parfois sous le pseudo d’Alain Godvil, il court la Bretagne à la recherche de volontaires qu’il trouve surtout à Rennes et Saint-Malo pour son équipe, connue sous le nom de « groupe Vissault de Coëtlogon », une Selbstschutzpolizei, totalement indépendante du Bezen Perrot. Ils ne seront pas plus d’une quinzaine, dont quelques uns furent envoyés en Allemagne suivre un entraînement au sabotage.<ref> ''The SS Hunter Battalions. The Hidden History of the Nazi Resistance Movement 1944-45''. Perry Biddiscomb . The History Press - 2006</ref>Ils participent aux interrogatoires. Un de ses agents, Roger Le Neveu, infiltrera à Rennes le réseau de résistance Bordeaux-Loupiac spécialisé dans l'évasion des aviateurs alliés tombés en territoire occupé, dont plusieurs membres furent arrêtés, tels Rémy Roure, atrocement torturé, mais qui ne parla pas, et le chef du réseau, Jean-Claude Camors <ref>[[ rue Jean-Claude Camors]]</ref>, abattu le 11 octobre 1943. à Rennes. | Il est alors recruté par Otto Wagner comme informateur par le SD à Rennes, [[avenue Jules Ferry]] puis comme agent de l’Alsacien Herman Bickler, Standartenführer SS , ami des nationalistes bretons, qui l’a accueilli dans l’ école SS de Taverny. Vissault a le grade de sous-lieutenant Waffen SS. Parfois sous le pseudo d’Alain Godvil, il court la Bretagne à la recherche de volontaires qu’il trouve surtout à Rennes et Saint-Malo pour son équipe, connue sous le nom de « groupe Vissault de Coëtlogon », une Selbstschutzpolizei, totalement indépendante du Bezen Perrot. Il est composé d'un groupe de laison radio et un groupe d'action directe.Ils ne seront pas plus d’une quinzaine, dont quelques uns furent envoyés en Allemagne suivre un entraînement au sabotage.<ref> ''The SS Hunter Battalions. The Hidden History of the Nazi Resistance Movement 1944-45''. Perry Biddiscomb . The History Press - 2006</ref>Ils participent aux interrogatoires. Un de ses agents, Roger Le Neveu, infiltrera à Rennes le réseau de résistance Bordeaux-Loupiac spécialisé dans l'évasion des aviateurs alliés tombés en territoire occupé, dont plusieurs membres furent arrêtés, tels Rémy Roure, atrocement torturé, mais qui ne parla pas, et le chef du réseau, Jean-Claude Camors <ref>[[ rue Jean-Claude Camors]]</ref>, abattu le 11 octobre 1943. à Rennes. | ||
Un autre agent, Joseph Le Ruyet, jouant le résistant, réussit à infiltrer des maquis, provoquant l'arrestation en novembre 1943 de plusieurs résistants (Jean L'Hours, Le Doaré et Flaud) dans la région de Châteaulin, et à Saint-Brieuc-des-Iffs , le 28 novembre 1943, où furent découverts un parachutiste américain et un stock de trois tonnes d’armes (Jean Nobilet) et un de cinq tonnes à Saint-Aubin du Cormier, 16 personnes ayant été appréhendées lors de ces deux prises et déportées . Tout au long du premier semestre de 1944 ils vont débusquer et liquider les résistants : 17 le 7 février 1944 dans le Morbihan, de 2 résistants quimpérois (Monges et Mingant) à Rennes. à Hédé la famille Morel. Ainsi, le 20 avril à Rennes un coup de filet à l’hôtel du Cheval d’Or <ref>[[ Square Anne-Marie Tanguy]]</ref> entraîna la capture de 19 membres du réseau. | Un autre agent, Joseph Le Ruyet, jouant le résistant, réussit à infiltrer des maquis, provoquant l'arrestation en novembre 1943 de plusieurs résistants (Jean L'Hours, Le Doaré et Flaud) dans la région de Châteaulin, et à Saint-Brieuc-des-Iffs , le 28 novembre 1943, où furent découverts un parachutiste américain et un stock de trois tonnes d’armes (Jean Nobilet) et un de cinq tonnes à Saint-Aubin du Cormier, 16 personnes ayant été appréhendées lors de ces deux prises et déportées . Tout au long du premier semestre de 1944 ils vont débusquer et liquider les résistants : 17 le 7 février 1944 dans le Morbihan, de 2 résistants quimpérois (Monges et Mingant) à Rennes. à Hédé la famille Morel. Ainsi, le 20 avril à Rennes un coup de filet à l’hôtel du Cheval d’Or <ref>[[ Square Anne-Marie Tanguy]]</ref> entraîna la capture de 19 membres du réseau. | ||
les services MI 5 (service militaire britannique du contre-espionnage) et G 2 (service de renseignement militaire de l'Irlande) coopérèrent étroitement dans leurs recherches sur les activités de Vissault en Irlande. Ils conclurent que :"Déployant plus de courage que de bon sens de Coëtlogon avait aidé les efforts allemands pour créer des groupes arrière après l'opération Overlord. | 2 août 1944, les américains sont aux portes de rennes. Vissault Vissaukt donne l'ordre à ses agents de se replier sur Paris. | ||
Lors de son procès devant la 10ème section de la cour de justice de la Seine, | |||
===Une peine de mort assumée par l'exalté=== | |||
Vissault est arrêté par des FFI, à la mi-août, à Sens (Yonne) et s'étant déclaré agent de l'Intelligence Service, il est remis aux Américains puis à un agent britannique et transféré à Londres où il est longuement interrogé. | |||
Les services MI 5 (service militaire britannique du contre-espionnage) et G 2 (service de renseignement militaire de l'Irlande) coopérèrent étroitement dans leurs recherches sur les activités de Vissault en Irlande. Ils conclurent que :"Déployant plus de courage que de bon sens de Coëtlogon avait aidé les efforts allemands pour créer des groupes arrière après l'opération Overlord. Il en ressortit qu'il était allé en Ireland, encore adolescent, en 1938. Le dessein de cette visite n'était pas l'espionnage mais l'exploration des racines celtiques communes et de la culture".<ref> ''Spying on Ireland. British Intelligence and Irish Neutrality'' p. 262. Eunan O' Halpin. Oxford University Press</ref> Le 24 octobre il est rendu aux Français, transféré à la prison du Cherche-Midi puis à Fresne. et est interrogé sans relâche. Selon le témoignage du père Petit, l'aumônier de la prison, il passe les premiers mois de 1945 comme un moine dans sa cellule. | |||
Lors de son procès devant la 10ème section de la cour de justice de la Seine, le 6 avril 1945, il dit avec fougue: «Ce que j'ai fait, je suis prêt à le recommencer dans les mêmes conditions, car on peut être pro-allemand et demeurer toujours un bon Français.Je me suis battu pour ma Bretagne, pour l'occident et contre le bolchevisme. Je considère que la France est actuellement occupée par les Anglo-Américains comme vous dites qu'elle l'était par les Allemands. Je lutterai toujours contre le gouvernement de Gaulle, qui est un usurpateur, contre les Anglais, les Américains et les Russes." Guy Vissault fut condamné à mort et s'exclama :"C'est un hommage. Dieu me donne la grâce de mourir pour mon pays ! Quelle joie de pouvoir offrir sa vie pour un idéal. Je plains ceux qui meurent pour rien ! […] j'ai choisi la cause de la Bretagne, parce qu'elle est belle, parce qu'elle est combattue, méprisée… Pour la sauver, je donne ma vie ! et refusa de se pourvoir en cassation, déclarant : « Soldat breton, je ne demande pas grâce à un chef d’État français ! » Ses avocats Mes Chochon et Mercier ont du mal à le calmer. Il fut exécuté, fusillé le 24 avril au fort de Montrouge et son corps laissé dans la fosse commune du quartier des condamnés, au cimetière de Thiais. Il sera réinhumé avec l' inscription ''Doue Ha Breiz''. <ref> ''Le Livre noir de la trahison. Histoires de la Gestapo en France''. pp. 229-31 Philippe Aziz Éditions Ramsay - 1984</ref> | |||
Huit personnes furent fusillées à Rennes pour faits de collaboration après avoir été condamnées à mort par la cour de justice de Rennes : Pierre Bernier (de Pénestin), Hervé Botros (de Lanmeur), Fernand-André Geoffroy (de Pommerit-Jaudy), Claude Geslin (de Rennes), Léon Jasson (de Baud), Corentin Kergoat (de Châteaulin), Joseph Le Ruyet (de Bubry), Commandant Thomas (de Rennes) ; André Geoffroy (de Lannion), condamné à mort, vit sa peine commuée. | Huit personnes furent fusillées à Rennes pour faits de collaboration après avoir été condamnées à mort par la cour de justice de Rennes : Pierre Bernier (de Pénestin), Hervé Botros (de Lanmeur), Fernand-André Geoffroy (de Pommerit-Jaudy), Claude Geslin (de Rennes), Léon Jasson (de Baud), Corentin Kergoat (de Châteaulin), Joseph Le Ruyet (de Bubry), Commandant Thomas (de Rennes) ; André Geoffroy (de Lannion), condamné à mort, vit sa peine commuée. | ||
===Références=== | ===Références=== |
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