Église Saint-Germain

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l'Eglise Saint-Germain avant 1720, année de l'incendie (en rouge) et sur plan actuel, au centre gauche[1]
L'église Saint-Germain, côté sud vers 1910. Les maisons à droite furent détruites lors d'un bombardement en 1944

L'église primitive datait du 12e siècle. Petite, elle était entourée d'un cimetière au 18e siècle. L'actuel édifice fut construit en granit appareillé, sur une période s'étalant de 1470 à 1690. Un acte de 1402 constate un don fait à cette paroisse.Commencé en gothique flamboyant, il fut achevé en style Renaissance tardive. C'était au 16e siècle la paroisse des riches marchands merciers de la ville.

Le plan est inhabituel : rectangulaire avec un chevet à l'est et un mur ouest plats, mais avec un pan coupé à l'angle sud-ouest qui suit le tracé de l'ancienne voie romaine Rennes-Angers occupé aujourd'hui par la rue du Vau-Saint-Germain. Le flanc nord, probablement du 14e siècle, comporte quatre chapelles latérales. Le flanc sud en comporte cinq. La façade ouest comprend une immense baie gothique occultée par l'orgue installé au 19e siècle. Le porche sud, de Renaissance tardive (1606-1623), est dû à Germain Gaultier, premier architecte du palais du Parlement de Bretagne avant l'intervention de Salomon de Brosse. Le clocher(1519-1550) n'en était pas un, à l'origine, mais la tour-beffroi du corps de garde de la ville, cédée à la paroisse en 1651.

Façade sud de l'église Saint-Germain

La nef, assez haute, est caractéristique du gothique flamboyant breton : piliers légers, grandes arcades en plein cintre, longues sablières à la base de la voûte en lambris de bois, ornées de figures monstrueuses ou grotesques, comme souvent dans les sablières bretonnes. Elle fut érigée en voûte continue haute, formée d'un berceau brisé unique. Le chœur se termine par un chevet plat occupé par un superbe fenestrage gothique abritant aujourd'hui le curieux vitrail du chœur, constitué de fragments de vitraux du 16e siècle détruits à la Révolution, retrouvés au 19e siècle et assemblés sans ordre.

Le vitail est au-dessus du maître autel, étrange assemblage composite

L'église fut fortement endommagée par le bombardement du 9 juin 1944.[2] La plupart des vitraux de l'église a été réalisée en seconde moitié du 20e siècle par le maître-verrier Max Ingrand qui s'illustra aussi à la chapelle du grand-séminaire, à la cathédrale Saint-Pierre ou encore à l' église Toussaints. L'église conserve toutefois le vitrail le plus ancien de Rennes, du 16e siècle, au flanc sud, mais recomposé en 1860 avec les vitraux demeurés intacts dans tout l'édifice. Il regroupe des panneaux ayant trait à la vie de la Vierge, à la Passion, ou à la vie de sainte Anne et saint Joachim ou à celle de saint Jean l'Évangéliste. L'église comporte plusieurs enfeus et dalles tombales, telle que celle du grand historie Bertrand d'Argentré, transférée en 1829 dans la chapelle Sainte-Anne.

Eglise Saint-Germain, intérieur de la nef

Le maître-autel est surmonté d'un baldaquin formé de quatre colonnes de marbre blanc avec chapiteaux corinthiens dorés, d'époque Louis XVI, qui soutiennent une frise à rinceaux d'or et une double corniche. Prévus pour la cathédrale Saint-Vincent de Saint-Malo, ils furent achetés en 1805 par la paroisse Saint-Germain pour reconstituer son mobilier pillé à la Révolution. En 1811, ils furent surmontés d'un baldaquin en bois doré avec la croix du Christ vainqueur de la Mort et dominant la Terre représentée par deux énormes serpents. Derrière, au fond de l'abside, un grand tableau du peintre anversois Gaspard de Crayer, daté de 1664, représente la résurrection de Lazare. Eglise saint germain c didou .jpg===Liens internes===

  1. Plan dans Le Vieux Rennes, par Paul Banéat. éd. J. Larcher
  2. Bombardements des 9 et 12 juin 1944