Église Saint-Germain

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L'Eglise Saint-Germain avant 1720, année de l'incendie (en rouge) et sur plan actuel, au centre gauche[1]
L'église Saint-Germain, côté sud vers 1910. Les maisons à droite furent détruites lors du bombardement du 9 juin 1944

L'église primitive datait du XIIe siècle. Petite, elle fut entourée d'un cimetière au XIIIe siècle. Les fouilles de l'Inrap de 2014-15 ont permis de montrer que le site, au pied de l'église actuelle, était déjà occupé dès l'an 1000[2].

L'actuel édifice fut construit en granit appareillé, sur une période s'étalant de 1470 à 1690. Un acte de 1402 constate un don fait à cette paroisse. Commencé en gothique flamboyant, il fut achevé en style Renaissance tardive. C'était au XVIe siècle la paroisse des riches marchands merciers de la ville.

«  Saint-Germain est une des plus vieilles paroisses de Rennes, c'est certainement, si l'on en excepte la chapelle Saint-Yves, la plus antique église de la cité, c'est la paroisse du Parlement, des gens de robe, elle possède "l'enfeu" (niche funéraire à fond plat, ndlr) du sénéchal d'Argentré. »

— L'Ouest-Eclair
Origine : Numéro du 19 juillet 1921 • Recueilli par Manu35 • 2018licence

Le plan est inhabituel : rectangulaire avec un chevet à l'est et un mur ouest plats, mais avec un pan coupé à l'angle sud-ouest qui suit le tracé de l'ancienne voie romaine Rennes-Angers occupé aujourd'hui par la rue du Vau-Saint-Germain. Le flanc nord, probablement du 14e siècle, comporte quatre chapelles latérales. Le flanc sud en comporte cinq. La façade ouest comprend une immense baie gothique occultée par l'orgue installé au XIXe siècle. Le porche sud, de Renaissance tardive (1606-1623), est dû à Germain Gaultier, premier architecte du palais du Parlement de Bretagne avant l'intervention de Salomon de Brosse[3]. Le clocher (1519-1550) n'en était pas un, à l'origine, mais la tour-beffroi du corps de garde de la ville, cédée à la paroisse en 1651.

Vitrail composite au-dessus du chœur de l'église Saint-Germain, assemblage de morceaux de vitraux du 16e siècle détruits lors de la Révolution - (de Wikimedia Commons)
Vitrail sud (XVIe siècle) de l'église Saint-Germain - de Wikimedia Commons)
Façade sud de l'église Saint-Germain
L'église Saint-Germain vue d'en haut

La nef, assez haute, est caractéristique du gothique flamboyant breton : piliers légers, grandes arcades en plein cintre, longues sablières à la base de la voûte en lambris de bois, ornées de figures monstrueuses ou grotesques. Elle fut érigée en voûte continue haute, formée d'un berceau brisé unique. Le chœur se termine par un chevet plat occupé par un superbe fenestrage gothique abritant aujourd'hui le curieux vitrail du chœur, vrai habit d'Arlequin constitué de fragments de vitraux du XVIe siècle détruits à la Révolution, retrouvés au XIXe siècle siècle dans un tonneau et assemblés sans ordre.

L'église fut fortement endommagée par le bombardement du 9 juin 1944[4]. La plupart des vitraux actuels a été réalisée en seconde moitié du XXe siècle par le maître-verrier Max Ingrand qui s'illustra aussi à la chapelle du grand-séminaire, à la cathédrale Saint-Pierre ou encore à l'Eglise Toussaints. L'église conserve toutefois le vitrail le plus ancien de Rennes, du XVIe siècle, au flanc sud, mais recomposé en 1860 avec les vitraux demeurés intacts dans tout l'édifice. Il regroupe des panneaux ayant trait à la vie de la Vierge, à la Passion, ou à la vie de sainte Anne et saint Joachim ou à celle de saint Jean l'Évangéliste. Étonnant aussi est le grand vitrail derrière le chœur, habit d'arlequin composé de fragments de vitraux, assemblés sans ordre, qui avaient été détruits lors de la Révolution et retrouvés dans un tonneau au XIXe siècle. L'église comporte plusieurs enfeus et dalles tombales, telle que celle du grand historien Bertrand d'Argentré, transférée en 1829 dans la chapelle Sainte-Anne.

Eglise Saint-Germain, intérieur de la nef

Le maître-autel est surmonté d'un baldaquin formé de quatre colonnes de marbre blanc avec chapiteaux corinthiens dorés, d'époque Louis XVI, qui soutiennent une frise à rinceaux d'or et une double corniche. Prévus pour la cathédrale Saint-Vincent de Saint-Malo, ils furent achetés en 1805 par la paroisse Saint-Germain pour reconstituer son mobilier pillé à la Révolution. En 1811, ils furent surmontés d'un baldaquin en bois doré avec la croix du Christ vainqueur de la Mort et dominant la Terre représentée par deux énormes serpents. Derrière, au fond de l'abside, un grand tableau du peintre anversois Gaspard de Crayer, daté de 1664, représente la résurrection de Lazare. Les restes de Bertrand d'Argentré, sénéchal de Bretagne, qui reposaient depuis 1590 dans la chapelle des Cordeliers, furent transférés en 1829, dans la chapelle Sainte-Anne de l'église Saint-Germain. Le nom de d'Argentré est gravé sur une dalle de marbre noir.

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Porte ouest (de Wikimedia Commons)

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Références