Église Saint-Hélier

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L'église Saint-Hélier en 1887
L'église en attente d'un nouveau clocher
L'église Saint-Hélier en 2011 (Photo Abujoy de Wikimedia Commons)
L'église Saint-Hélier en 2016 (Photo de Pymouss de Wikimedia Commons)

Une église Saint-Hélier avait été construite au 11e siècle, dans un faubourg de la ville de Rennes, dédiée à Saint-Hélier, martyr dont le nom va être ensuite donné à l'ensemble de la rue Saint-Hélier. Saint-Hélier était un moine, qui, après avoir participé à l'évangélisation du Cotentin se rend à Jersey, dont les habitants avaient demandé de l'aide contre les attaques des pirates. Il installe son ermitage sur un piton rocheux. En 555, Jersey est attaquée par des pirates qui saccagent tout. Lorsqu'ils trouvèrent Saint-Hélier, ils le décapitèrent à la hache. Saint-Hélier prend alors sa tête dans ses bras et se dirige vers les pirates qui, effrayés, s'enfuient immédiatement. Jersey est sauvée. C'est pourquoi, la capitale de l'île de Jersey porte le nom de Saint-Hélier et les armoiries de la ville sont deux haches tranchant vers le haut pour rappeler le martyr du saint.

Intérieur de l'église (Photo de Pymouss de Wikimedia Commons)

Il ne reste aucun vestige de l'église primitive. L'édifice actuel est une construction des XV et XVIe siècles. Son plan consiste en une nef à chevet droit accompagnée de deux transepts et d'un seul collatéral au Nord. En 1610, on jonchait l'église de paille aux fêtes de Noël et de la Toussaint parce qu'elle restait ouverte toute la nuit. On faisait de longues processions, allant, en 1625 à Saint-Roch de Moucon en Cesson, et à la Motte Bruslon en Saint Laurent. Une curieuse coutume subsista longtemps : tous les mariés de l'année dans l'église de Saint-Hélier devaient comparaître le lundi de Pâques devant les juges de la vicomté de Rennes, « et chacun desdits hommes doit leur présenter deux esteux blancs bien unis et sans couture qui sont moins gros que des balles de paume ; l'un d'eux jeté par ordre desdits juges dans la place des cep et collier de la vicomté, à vis-à-vis dudit cimetière ; après quoy lesdits hommes mariés sautent dudit cimetière dans le grand chemin, de la hauteur d'environ six pieds (NDLR : 1,83 m) ; et les femmes comparaissent dans ledit grand chemin et disent chaque leur chanson en dansant, le tout sous peine de 60 sols monnoie d'amende .» [1] Les enfants de la paroisse allaient à la fin de l'année chanter des Noëls en quêtant pour l'église. Cette église fut restaurée vers 1830 et l'on érigea, à cette époque, un gracieux clocher que le mauvais état de l'église conduisit à abattre à la fin du 19e siècle[2].

Dans le portail occidental, on remarque un élégant échantillon des formes architectoniques de la fin du 15e siècle. Elle est agrandie d'une sacristie au 18e siècle. En 1892, Jean-Baptiste Martenot, architecte de la ville de Rennes, donne l'ordre de détruire l'ancien clocher qui menace de s'écrouler. Trente ans après, la ville et la paroisse étant enfin d'accord sur leur participation respective dans la réfection de l'église, c'est à Arthur Regnault que l'on confie les travaux. Il réalisa, à l'extrême fin de sa carrière, une flèche néogothique dans le style cornouaillais et en 1924, agrandit l'église d'un bas-côté au sud, côté rue. Les vitraux sont des peintres verriers rennais Brain et Rault. L'orgue Yves Sévère de 1977 comportait 18 jeux et fut complété en 1988 pour atteindre 27 jeux sur 3 claviers/pédalier.

Au 17e siècle, le lundi de Pâques [nota : Le dimanche de la Quasimodo, se tenait l'assemblée de Saint-Hélier, qui subsistait encore à la fin du 19e siècle) tous les nouveaux mariés de l'année, hommes et femmes s'étant mariés dans l'église de Saint-Hélier, devaient comparaître devant les juges de la vicomté de Rennes, « et chacun des hommes devait leur présenter deux esteux blancs (des balles) bien unis et sans couture, moins gros que des balles de jeu de paume ; l'un d'eux jeté par ordre des juges dans la place des "cep et collier de la vicomté", vis-à-vis du cimetière ; après quoi les hommes mariés sautaient du cimetière dans le grand chemin, d'environ deux mètres de hauteur, et les femmes comparaissaient et chacune devait chanter en dansant, le tout sous peine de 60 sols d'amende. En 1610 on jonchait l'église de paille aux fêtes de Noël et de la Toussaint, parce qu'elle restait ouverte toute la nuit. — À cette époque on faisait de longues processions, allant en 1620, le lundi de la Pentecôte, à Notre-Dame de la Rivière, en Domloup ; en 1625 à Saint-Roch de Moucon, en Cesson-Sévigné, et à la Motte-Bruslon, en église Saint-Laurent, etc. — Les enfants de la paroisse allaient à la fin de l'année chanter des noëls en quêtant pour l'église[3].

Références

  1. http://www.infobretagne.com/index.html
  2. Au Pays de Rennes, Adolphe Orain. éd. Hyacinthe Caillière - 1892.
  3. (Archives départementales d’Ille-et-Vilaine) Rennes, histoire, patrimoine, noblesse.www.infobretagne.com