1940, scène du début de l'occupation

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Juin 1940, petite scène de l'occupation
Vos vélos, s;v;p ! (Ouest-Eclair du 11 août 1940)

Scène du début de l'occupation allemande à Rennes.

* Quand ? On est au tout début de l'occupation à Rennes. En témoigne une pancarte en anglais, indiquant la direction d un "veterinary park". Cette indication n'a pas du subsister longtemps. La scène est-elle de juin, ou plus tard, d'août 1940 alors que les Allemands sont preneurs de vélos ?

* Qui ? Des militaires et des civils.

Les militaires: deux soldats allemands de la Wehrmacht, celui de gauche un caporal, celui de droite, plus gros, un sergent(Unteroffizier) ou sergent-chef (Unterfeldwebel). Le troisième est un français, comme l'indique son brassard marqué "police", portant béret et botte. Le pantalon est d'un gendarme avec la bande verticale) mais le port du béret est étrange, car le gendarme portait képi ou casque. L'insigne de manche n'est pas reconnu.

Les civils, trois jeunes passent : une petite fille sur le trottoir, sur la rue, deux jeunes gens, l'un en culottes de golf, vêtement usuel des jeunes à l'époque, ont quitté le trottoir et vont dépasser le groupe qui stationne. Deux cyclistes rennais sont arrêtés, l'un a la tenue d'un bourgeois, costume, cravatte et chapeau, l'autre porte un vêtement à col ouvert et est tête nue.

* Que se passe t-il ? Il s'agit d'un contrôle : le caporal a probablement les yeux tournés sur un papier que lui a remis le cycliste qui est descendu de vélo, le sergent ou sergent-chef attend, il parait en train de parler. Le second cycliste n'a mis qu'un pied à terre et semble interrogé par le policier français qui lui parle et prend des notes sur un carnet. Il ne s'agit probablement pas d'une infraction au code de la route mais plutôt d'un contrôle d'identité, la possession des vélos étant peut-être en cause : ces civils en ont-ils vraiment besoin pour leur travail ?

* Mais où ? Déterminer le lieu est difficile malgré une indication précise: la pancarte donnant la direction de Nantes, donc du sud. C'est à un carrefour car, de la droite débouche un peu en oblique une rue, dotée d'une vespasienne marquée de la réclame Cinzano, auquel est accrochée une pancarte avec Croix-Rouge signalant des postes de secours par un double fléchage à gauche et à droite; la pancarte marquée "veterinary park" envoie vers une rue à gauche.

Quelle est la rue circulée par des camions, l'un descendant, à l'apparence militaire, l'autre chargé, montant ou stationné  ? En fond ytès lointain de la rue l'on aperçoit des structures la dominant et la fermant: deux poteaux et très probablement un wagon de voyageurs, ce qui amène à penser à la voie ferrée en remblai qui passe sur le pont de la rue de Nantes.

Cette rue en direction de Nantes semble assez large et rectiligne pour être le boulevard de la Tour d'Auvergne mais l'on n'aperçoit pas à gauche une école; au contraire la seule autre voie dirigeant vers le sud est l'ancienne rue de Nantes, qui était un peu tortueuse et plus étroite que la largeur vue sur la photo. Nous serions donc au carrefour de la rue de l'Arsenal débouchant de la droite, et à gauche de la rue Thiers qui donnait accès par la rue de Plélo à la caserne du Colombier où devait se trouver le centre vétérinaire (chevalin) britannique indiqué par la pancarte. La section de rue serait donc la portion du boulevard de la Tour d'Auvergne comprise entre la rue de l'Arsenal au nord et l'extrémité du boulevard du Colombier à 500 mètres au sud, distance importante que la photo donnerait en raccourci trompeur.

Le secteur photographié a été complétement remanié dans les années 1970, lors de la construction du nouvel ensemble du Colombier.

Si un contributeur peut apporter confirmation ou infirmation étayée, il sera le bienvenu.