Albert Blin, né le 1er mars 1852 à Précey et mort en 1925, est un ingénieur de la ville de Rennes.

Biographie

Albert Blin est né le 1er mars 1852 à Précey dans le département de la Manche. Il effectue des études secondaires et travaille pendant huit années aux Ponts et chaussées, où il occupe le poste d’agent, puis de conducteur. À ce poste, il est subordonné aux ingénieurs des Ponts et chaussées qui, au sein de cette prestigieuse institution, sont quasiment tous polytechniciens. Eugène Belgrand qui dirige la construction des égouts de Paris est par exemple un ingénieur des Ponts et chaussées issu de l’Ecole polytechnique. Ces ingénieurs s’opposent à la montée en grade des conducteurs.

Cette absence de perspective de carrière pourrait expliquer pourquoi Albert Blin, qui n’a pas effectué d’études supérieures, soit débauché par le maire Edgar Le Bastard en 1880[1]. Il participe à la construction du réseau d’égouts ainsi qu’à l’adduction d’eau potable à la ville. Il arpente la forêt de Rennes pour la construction et l’entretien de l’aqueduc de la Minette. Deux années plus tard, après le départ de son ancien supérieur l’ingénieur Frédéric Soulié, Albert Blin est nommé à la tête du bureau des eaux et égouts de Rennes. Lors de la création de la régie de l’assainissement en 1896, les services sont réorganisés, Albert Blin reprend la direction des services de la voirie et de l’éclairage public. Il obtient ainsi le titre d'ingénieur de la ville et négocie un salaire important. Il est reconnu pour son travail, sa connaissance des réseaux hydrauliques et pour son rôle décisif lors des litiges avec la compagnie générale des eaux puis de la création de la régie. Avec la réorganisation des services, il occupe avec l’architecte de la ville Emmanuel Le Ray, le sixième bureau situé dans la rue de Viarmes. Il est connu pour avoir giflé au théâtre Eugène Malapert, un de ses opposants du conseil municipal. Toutefois, Albert Blin peut aussi compter sur son ami le secrétaire général [[Edmond Vadot]), qui le soutient lors de l’incident avec Malapert, ce qui évite probablement sa démission. Les mémoires de Vadot nous apprennent beaucoup sur la vie quotidienne d’Albert Blin. Nous savons par exemple qu’Albert Blin avait une épouse nommée Marie et qu’ils faisaient des balades à bicyclette en famille et des pique-niques à la campagne.

Albert Blin jouit d’une ascension sociale rare puisqu’il débute sa carrière comme employé des Ponts et chaussées pour devenir ingénieur de la ville. Il est à l’époque un des cadres du personnel municipal les mieux payés de Rennes. Il prend sa retraite en 1809 et rejoint la ville d’Avranches dans son département de naissance.

Références