Aline et Marie-José Jestin

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Marie-José Jestin

Résistante (née le 2 avril 1901, Rennes).

Agent de préfecture, entrée dès le début dans la résistance, participa au réseau VAR monté par le SOE, elle recueillit et garda de nombreux aviateurs et agents anglais et détint des armes et des postes émetteurs à son domicile où avaient lieu des émissions. Elle fut révoquée en raison de son activité gaulliste - dont l'importance n'était heureusement pas connue. Elle fit aussi partie du réseau Alexandre (Forces françaises combattantes).

Extrait de rapport de Louis Lecorvaisier sur l'activité de VAR

Louis Lecorvaisier, réseau VAR

Deman, l'agent SOE recruteur à Rennes des sœurs Jestin

Aline Jestin

Résistante (née le 15 janvier 1899, Rennes)

Aline participa aussi au réseau VAR, hébergea de nombreux agents parachutistes et participa à de nombreuses émissions clandestines. Chargée de missions délicates en France et en Belgique, elle rendit d’éclatants services, notamment en sauvant 150 aviateurs tombés en Belgique. Elle fit aussi partie du réseau KER, avec sa mère et sa sœur, décapité en avril 1944, et du réseau Alexandre (Forces françaises combattantes), créé le 1er avril 1942, dirigé par Teddy Wilkinson, qui cessa le 31 août 1943.[1]

Les trajets de et vers la crique du Mousselet
Plage près de Guimaëc, utilisée par le réseau VAR
La crique du Mousselet
Plage de Beg An Fry, pour les arrivées et départs du réseau VAR

En février 1946, les deux sœurs résistantes[2] furent citées à l’ordre de la Division et reçurent des mains du général Marcel Allard la croix de guerre avec étoile d’argent[3].

Erwin Deman, officier anglais d'origine juive autrichienne, agent SOE, alias Daniel puis Paul, 23 ans, est à l'origine du réseau VAR, qui concerna 150 agents avec le but de créer des filières régulières de liaison et d'évasion entre l'Angleterre (Darmouth, ou Falmouth en Cornouaille) et la Bretagne par vedettes de la Royal Navy (Motor gun boat) et des youyous. Après avoir repéré les lieux les plus propices à l'hébergement des agents et d'aviateurs à rapatrier et à l'embarquement, le réseau mène ses premières opérations dans les Côtes-du-Nord dans les environs de Saint-Cast (4 opérations maritimes, grève du Mousselet côté est de la baie de la Fresnaye), mais l'échec de l'opération Jealous III dans la nuit du 23 au 24 décembre 1943 - la vedette étant entrée trop profondément dans la baie - conduisit à rechercher un autre site, ce fut puis dans le Finistère près de Guimaëc sous la pointe de Beg An Fry, où Aristide Sicot, alias Jeannette, avait repéré la petite plage de Vilin Izella tout-à-fait adaptée à un débarquement, protégée des regards à l'est par deux éperons rocheux - où une stèle fut érigée en 1969 (7 opérations maritimes lors des nuits sans lune)[4]. Quelques résistants étaient chargés d’accueillir les agents en gare locale, un négociant en vin, Pierre Barazer, assurait leur transport, les sœurs du café Jacob à Guimaëc hébergeaient les agents dans une maison inhabitée située en face de leur établissement. Rennes puis Redon sont les villes de ralliement avant les évacuations, une par mois. De janvier à avril 1944 arrivants ou partants sont abrités dans la maison de François Tocquer, beau-père de Louis Mercier qui y vivait avec sa famille de cinq enfants, à 400 mètres d'un poste allemand avec rondes jour et nuit ! Les arrivants sont conduits par Louis Mercier, P1, à la gare de Morlaix. [5] Une tentative du réseau Var d'exfiltrer le général Marcel Allard vers l'Angleterre échoua à Noël 1943 mais c'est lors de l'une des missions assurées par le réseau que François Mitterrand, alias Morland, chef du mouvement de résistance MNPRG fut débarqué dans une crique à Beg-An-Fry en Guimaêc le 27février 1944[6]. La BBC informe par les messages apparemment sibyllins : message pour la veuve joyeuse, pour la vache qui rit, du beau-père à la belle-mère... indiquant ensuite les lieux d'intervention. En mars 1944, Var avait échappé à tout contrôle. Les sœurs Jestin étendirent le réseau bien au-delà de Paris, avec des contacts à Bruxelles et très bas dans la vallée du Rhône. » [7]

Ces deux résistantes rennaises ne sont pas encore honorées par une rue à leurs noms.

Stèle à Beg An Fry (Cliché Maryvonne Moal)

Références