Allée Flora Tristan

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L'allée Flora Tristan a été dénommée par la délibération du conseil municipal de Rennes du 9 octobre 1989. Cette allée se situe quartier 7 : Francisco Ferrer - Landry - Poterie.

Flora Tristan

Femme de lettres

(7 avril 1803, Paris - 14 novembre 1844, Bordeaux)[1]

Flore Célestine Tristan y Moscoso, dite Flora Tristan, est née d'un père officier, de la noblesse péruvienne, à la cour d'Espagne (Le Pérou étant encore rattaché à la couronne d'Espagne) et d'une mère émigrée en Espagne pendant la Révolution Française, dont le père secrétaire de l'Intendance du roi, avait été lynché par la foule à Paris. Le couple est marié en Espagne par un prêtre réfractaire, après le détachement du père ils sont de retour en France mais comme ils n'ont pas régularisé par un mariage civil, leur union est invalide.

La famille, qui a de bons moyens, est installée alors dans une grande villa à Vaugirard. Flora n'a que quatre ans lorsque son père décède brusquement le 14 juin 1807 et quatre mois plus tard va naître son frère, Mariano comme son père. N'ayant pris aucune disposition, madame Tristan y Moscoso et ses enfants n'ont plus rien, le frère du défunt rentré au Pérou est devenu son légataire universel. La petite famille est alors obligée d'aller habiter en campagne, dans une période où les guerres napoléoniennes ruinent le pays.

En mai 1817, le petit Mariano décède et l'année suivante Flora qui a 14 ans revient habiter à Paris, dans un quartier modeste, avec sa mère. Le frère de celle-ci les aide un peu, Flora apprend à lire, à écrire et à compter. De plus il lui paie des cours de dessin ce qui va lui permettre, à 17 ans, d'aller travailler dans l'atelier d'un peintre lithographe, André Chazal, où elle dessine des étiquettes de parfums. André Chazal est le frère du peintre Antoine Chazal, il est riche et madame Tristan va obliger Flora à se marier avec lui. Elle passe beaucoup de temps à lire Rousseau, Lamartine et madame de Staël. Le couple a trois enfants dont une fille qui deviendra la mère de Paul Gauguin. C'est enceinte de son troisième enfant qu'elle quitte sont mari qui est violent et jaloux, et part se réfugier avec ses enfants à la campagne.

Pour lui échapper, elle prend une fausse identité et travaille comme vendeuse puis comme dame de compagnie, avant de partir au Pérou, en 1933, pour demander son héritage. Non reconnue comme la fille légitime de son père, elle ne peut rien toucher, son désir de reconnaissance et d'appartenance à une famille aristocratique illustre échoue. Mais elle profite de ce séjour au Pérou, devenu indépendant, pour visiter le pays. Elle est scandalisée par l'esclavage qui existe encore dans les plantations sucrières de la côte pacifique. Elle dénonce la mainmise de l’Église et de la religion sur les esprits crédules.

De retour en France, en 1835, s'inspirant de son expérience et refusant de se morfondre sur son sort, elle s'intéresse aux femmes seules et lutte pour la réintroduction des femmes dans la société, elle affirme avec force la nécessité de l'instruction des femmes. Elle essaie de se faire entendre dans les milieux littéraires et socialistes. Devenue membre du Cercle de la "Gazette des Femmes", elle rencontre Eugénie Niboyet[2] journaliste et écrivaine, militante des droits de la femme. Elle revendique la qualité de paria que la loi lui épingle du fait de sa séparation maritale sans procédure de divorce car celui-ci est aboli depuis 1816. Elle publie, en 1837, "Pérégrinations d'une paria". En décembre de la même année, elle fait imprimer une pétition dans un journal pour le rétablissement du divorce, un an plus tard dans un autre journal, elle va réclamer l'abolition de la peine de mort.

Son mari la poursuivra de sa haine, en 1835, il enlève Aline son troisième enfant, âgée de 10 ans, ce qui va aboutir à un jugement de séparation de corps en 1838. Au mois de septembre de la même année, n'ayant pas admis cette séparation, il veut se venger et il la blesse en lui déchargeant un pistolet en pleine poitrine. Poumon perforé, elle va survivre et cet événement va augmenter la vente de ses livres. En 1839, son mari sera condamné à vingt ans de travaux forcés par la cour d'assises de la Seine. Flora recouvre alors la jouissance de son nom.

Elle voyage en Angleterre pour enquêter sur la société industrielle qui pour elle est un modèle de développement pour l'Europe et dès son retour, elle va essayer de mettre les gens en garde contre ce développement où le profit passe avant l'être humain. En 1840, elle publie "Promenades dans Londres", elle édite ensuite "Dédicace aux classes ouvrières" puis "L'Union Ouvrière". Elle réclame davantage de droits pour les ouvriers et dénonce l'usage de la violence. Elle appelle à une union des classes laborieuses en s'inspirant de la pensée d'Agricol Perdiguier, dans un livre sur le compagnonnage.

En raison de ses écrits, elle est classée parmi les écrivains sociaux. Très critiquée, Flora Tristan décide d'entreprendre alors un tour de France, pour expliquer son message, soutenue par des personnalités attachées à la cause du peuple comme Eugène Sue, Victor Hugo[3] ,[4]George Sand, Lamartine, Victor Schoelcher, Lamennais…

C'est au cours de ce tour de France qu'elle décède , à l'âge de 41 ans. Une souscription publique va permettre quatre ans plus tard d'ériger une colonne brisée au cimetière de Bordeaux, pour rappeler son action militante. Sur se piédestal, il est inscrit "A la mémoire de Mme Flora Tristan, auteur de l'Union Ouvrière, les Travailleurs reconnaissants, Liberté, Fraternité, Solidarité".

Liens internes

Sur la carte

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Note et références

  1. à partir de la notice rédigée par Joël DAVID, chargé d'odonymie à la Ville de Rennes, Rennes Métropole
  2. Eugénie Niboyet Wikipedia-logo-v2.svg
  3. Rue Victor Hugo
  4. Rue George Sand

Projet porté par Joël David Chargé d'odonymie à la Ville de Rennes

Propos mise à jour par Elisa Triquet Médiatrice numérique