Allée Hyacinthe-Charles Méaulle

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L'allée Hyacinthe-Charles Méaulle est une petite voie, non ouverte à la circulation automobile, située entre la rue de Fougères et la rue François Lanno. Cette voie fut dénommée par délibération du conseil municipal de la Ville de Rennes le 28 octobre 1966 et prolongée par délibération du conseil municipal de la Ville de Rennes le 23 janvier 1989.

La plaque de rue rappelle à la mémoire :

Hyacinthe-Charles Méaulle

Portrait figurant dans la bibliothèque des avocats avant l'incendie du Palais du Parlement en 1994

avocat, édile et homme politique rennais (et la plaque porte un complément incongru :"...de Commerce et d'Industrie" !)

(Paris, 7 juillet 1795 - château des Rouxières, Châtillon-en-Vendelais, Ille-et-Vilaine, 28 mars 1890)

Un avocat rennais

Fils du conventionnel Jean-Nicolas Méaulle, Hyacinthe-Charles, élève de Charles Toullier à la faculté de droit de Rennes, plaide dès 1817, notamment dans l'affaire Tizon, lequel avait crié "Vive l'empereur !", dans l'affaire Louedec, lequel avait fait du bruit pendant une halte de procession de la Fête-Dieu, rue Saint-Georges en 1821, et dans l'affaire Hautbois et autres, une risque entre jeunes de Bais et de Domalain, certains étant prévenus de rébellion. Il est inscrit au barreau de Rennes dès 1816. En 1820, il épouse Constance Divel dont il aura un fils mort en bas âge et trois filles. En 1830, il se sent royaliste et se rallie à Louis-Philippe.[1] Le jeune avocat ne tarde pas à se faire une réputation et il fut plusieurs fois bâtonnier. On le remarqua surtout dans l'affaire du capitaine Bellot, accusé d'avoir fait la "traite des nègres" sur les côtes d'Afrique, et dans celle du professeur rennais Sarget, dont le cours de droit romain est mis en cause dans un article publié le 2 avril 1846 par Le Journal de Rennes qui est condamné à 4000 F. de dommages et intérêts.

Dans ses plaidoiries, il attaqua la politique de M. Guizot, blâma ses complaisances pour les ministres anglais, et combattit ce qu'on appelait alors la liberté d'enseignement. I1 devint ainsi l'un des chefs les plus écoutés du parti libéral. Le 24 février 1848, il forma, dans le conseil municipal de Rennes, un comité révolutionnaire qui s'empara de la préfecture, proclama la République et administra la ville.

Un député républicain conservateur

Élu représentant d'Ille-et-Vilaine à l'Assemblée constituante, le 4 juin 1848, en l'emplacement de Lamartine qui avait opté pour la Seine, par 37 436 voix sur 72 601 votants (151 768 inscrits), il fit partie du comité des affaires étrangères, et vota en général avec le parti de Cavaignac,[2] pour les poursuites contre Louis Blanc[3], le député qui voulait promouvoir l'organisation du travail. Il vote contre l'abolition de la peine de mort, contre l'impôt progressif, pour l'incompatibilité des fonctions, contre l'amendement Grévy visant à refuser l'élection du président de la République au suffrage universel, contre la sanction de la Constitution par le peuple, pour l'interdiction des clubs. Il prôna, sans succès, l'institution du jury populaire au tribunal correctionnel ! Après l'élection présidentielle du 10 décembre 1848, il fit une opposition discrète au prince-président, tout en ayant de bons rapports avec le député bonapartiste de Fougères. [4] [5]

Circula dans les bancs de l'Assemblée, sur ce représentant du peuple représenté en lithographie, un quatrain facile quant à son département d'origine et son apparence, et grotesque quand il est qualifié d'inepte, tant ce qualificatif est infondé - et le vieil homme a 53 ans ! :


« Cette lithographie est pleine

du portrait d'un vieux homme à l'ineptie enclin.

On lit au bas : Ille-et-Vilaine.

On devrait lire : il est vilain »

— • licence

La paternité de ce quatrain a été attribuée à Alexandre Dumas fils qui, sollicité de quelques vers par Méaulle sur cette lithographie aurait écrit : " Cette image dont j'ai l'étrenne - m'offre un homme au regard chagrin - On lit en haut : Ille-et-Vilaine - on devrait lire : il est vilain." Le Breton spirituel aurait goûté la pointe poétique et pardonné. D'autres attribuent le quatrain à Edmond de Tillancourt, avocat au barreau de Paris, et député de l'Aisne à l'assemblée constituante de 1848 comme Méaulle, dont le deuxième vers aurait été : -"représente Méaulle au regard incertain".[6] Une autre version, attribuant aussi le quatrain à Alexandre Dumas, aurait écrit : "Cette belle gravure est pleine - Du visage d'un homme au regard incertain - On mit dessous :Ille-et-Vilaine - On eût dû mettre :Il est vilain. [7]

Non réélu en 1849 à l'assemblée législative, il retourna reprendre sa place au barreau de Rennes. Doyen des avocats de France, chevalier de la Légion d'honneur en 1888, il est mort deux ans après, à 95 ans ; il était, depuis cinquante ans, maire de Châtillon-en-Vendelais (Ille-et-Vilaine). Une de ses filles, Léonide, épousa Florent Lefeuvre, notaire à Rennes, dont un des fils, Hyacinthe Lefeuvre-Méaulle, consul et ministre de France, décédé en 1958, a porté ce double nom aux quatre coins du monde.

Sur la carte

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Références

  1. Un jeune avocat rennais sous Louis XVIII, Hyacinthe-Charles Méaulle, par Charles-Antoine Cardot. Bulletin et mémoires de la Société archéologique et historique d'Ille-et-Vilaine, t. CXIII, p. 197-220 - 2004
  2. Louis Eugène Cavaignac Wikipedia-logo-v2.svg
  3. (Louis Blanc Wikipedia-logo-v2.svg)
  4. dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889, par Adolphe Robert et Gaston Cougny, Bourloton éditeur -1891
  5. Hyacinthe-Charles Méaulle : avocat, édile et homme politique rennais, par Charles-Antoine Cardot. Bulletin de la Société archéologique d'Ille-et-Vilaine Vol 76 - 1968
  6. Le Livre moderne : revue du Monde littéraire et des bibliophiles contemporains, par Octave Uzanne. Paris - 1890
  7. les Cancans de la Chronique de Paris- Hippolyte de Villemessant. Dentu, Paris - 1852 - ce journaliste, royaliste, aurait ainsi manifesté son antipathie à l'encontre de ce parlementaire, fils d'un conventionnel régicide, républicain modéré, qu'il aurait ainsi voulu ridiculiser.