Allée de Douarnenez

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Cette voie fût dénommée par délibération du Conseil Municipal de la Ville de Rennes le 28 Avril 1975.

Origines de Douarnenez [1]

Loup de mer de Douarnenez par Géo-Fourrier. Carte postale n°4 de la série Armor, éditée en 1933 par les Ets Artistiques Parisiens. Coll. YRG

Douarnenez, chef-lieu de Canton du Finistère dans l’arrondissement de Quimper, à 22 km au Nord-Ouest de cette ville.

La ville actuelle de Douarnenez est issue de la fusion, en juin 1945, de quatre communes : a) Douarnenez, b) Ploaré, c) Pouldavid et d) Tréboul. Elle comprend aussi l’Ile de Tristan qui est située à l’embouchure de la rivière de Port Rhu.

Au XIIe siècle, l’Evêque de Cornouaille, fait don à l’abbaye de Marmoutier près de Tours, de l’Ile ‘’Saint-Tutuarn’’ (où vécut un ermite de ce nom) et de la terre qui en dépend, d’où en breton : ‘’Douar (terre) an enez (l’île)’’ – Terre de l’Ile. Un prieuré y est fondé. Au XIVe siècle une garnison militaire s’installe sur l’Ile et contribue vraisemblablement à la décadence du prieuré. C’est à partir de ce moment que l’on parle d’Ile Tristan, qui serait due à la fantaisie d’un scribe rêveur qui substitua Saint-Tutuarn au légendaire amant de la blonde Iseut, le preux Tristan de Léonois. Fin XVIe et début XVIIe siècle l’île Tristan devient le repère de brigands, l’un d’eux Guy Eder de La Fontenelle avec une troupe de barbares dépouillent les habitants et détruisent une partie des maisons de Douarnenez et de Pouldavid pour édifier une fortification sur l’île. Il y reste plusieurs années. EN 1618, les fortifications furent détruites pour effacer ce mauvais souvenir. C’est à cette date qu’arrive un missionnaire, auteur de nombreux miracles : Dom Michel Le Nobletz.

a) La Terre de l’Ile (Douarnenez) est située au Nord sur la paroisse de Ploaré mais est soumise à la juridiction du prieuré de l’île, ce qui lui vaut d’être différenciée. Port de pêche sur le front de mer, au Nord-Est de la ville actuelle longée à l’ouest par la rivière de Port Rhu. Au XIVe siècle ce port de pêche est mentionné sous le nom de Saint-Michel. Douarnenez se détache de Ploaré et devient commune en 1790 mais y reste lié jusqu’en 1865.

b) Ploaré, paroisse-mère de l’Ile Tristan au sud de Douarnenez vers l’intérieur des terres et longée à l’ouest la rivière de Port Rhu. Ce bourg rural devient peu à peu la ville-dortoir.

c) Pouldavid au sud-est de Ploaré et située au fond de la rivière de Port Rhu. Au XVIe siècle, grâce à sa situation abritée au fond de l’estuaire, ce port connaît une intense activité commerciale en lien avec l’expansion des toiles de Locronan exportées de ce port vers l’Europe de l’ouest, ainsi que les vins Nantais. En 1595, après la destruction des maisons par La Fontenelle, les installations portuaires ne furent jamais reconstruites et en 1790 on choisit plutôt Douarnenez que ce port de fond d’estuaire. Pouldavid apparaît comme un bourg défavorisé, la population se déplace vers Ploaré et Tréboul et devient plus ensuite une zone industrielle.

d) Tréboul au nord-ouest de l’actuelle ville, au nord-ouest de Pouldavid et séparée de Douarnenez par la rivière de Port Rhu. Avec ses plages elle est la zone résidentielle et touristique. Au XIXe siècle son port de pêche est florissant. En 1853-1855, les premières conserveries s’y installent et possèdent comme Douarnenez beaucoup de filatures. A cette époque et jusqu’en 1870, Douarnenez se trouve à l’étroit, Tréboul s’étend alors. En 1880, Tréboul devient commune indépendante. La gare y est construite pour recevoir la liaison ferroviaire Douarnenez-Quimper. En 1883-1885, on y construit le pont reliant Douarnenez à Tréboul. Le village s’étale alors mais l’insuffisance de ses installations portuaires incitent les pêcheurs à décharger au port du Rosmeur à Douarnenez. Tréboul résistera et continuera à s’accroître. A partir de 1950, Tréboul s’oriente vers le tourisme.

Jeune Femme de Douarnene par Géo-Fourrier. Carte postale n°3 de la série Breiz Gwechall (la Bretagne d'autrefois) éditée en 1934 par les Ets Artistiques Parisiens. Coll. YRG

Au XIXe siècle, la sardine, “ ce fameux poisson sans tête vivant dans l’huile ” et l’apparition de nouveaux procédés de conservation du poisson, ont profondément marqué la ville. A cette époque, 1 000 chaloupes approvisionnent jusqu’à 34 conserveries. Une activité intense et odorante anime toute la ville, entre les fabriques de filets, de boîtes métalliques et de Chantiers navals. Mais au début du XXe siècle la quasi-disparition de la sardine porte un coup sérieux à toute cette industrie florissante. Après une grève en 1905, une plus importante menée par les sardinières en 1924 marqua les esprits. Parmi le comité de grève on retrouve un certain Charles Tillon et aussi Daniel Le Flanchec fraîchement élu dans la commune.

Il est à noter qu’en 1921, Douarnenez devient la première commune de France où est élu un maire communiste.

En 1993, dans la ria de Port-Rhu, est inauguré le Port-Musée, unique en France. Les différentes Fêtes Internationales de la Voile obtiennent un immense succès populaire.

Douarnenez attira de nombreux artistes tel que Max Jacob ou Mathurin Méheut, elle est aussi la ville où vécut René Laënnec, l’inventeur du stéthoscope, de Jean-Marie Le Bris, pionnier de l’aviation et Noël Roquevert, l’acteur que l’on retrouve entre autres dans “ Fanfan la Tulipe ” aux cotés de Gérard Philipe.

Les 15 827 Habitants sont appelés Douarnenistes.

Une légende populaire prétend que Douarnenez est apparue après l’engloutissement de la ville d’Ys (ou Is). Ys cette ville qui aurait été construite au Ve siècle par le roi de Cornouaille, Gradlon, à la demande de sa fille Dahut qui voulait une ville sur l’océan. Seul Gradlon possédait la clef des écluses de cette ville orgueilleuse et débauchée. Chaque soir cette princesse avait un nouvel amant à qui elle mettait un masque noir sur le visage et qu’elle tuait au petit matin, jetant ensuite son corps dans l’océan. Un jour elle tombe amoureuse d’un cavalier vêtu de rouge qui n’est autre que satan. Il réussit à la convaincre de prendre les clefs à son père et d’ouvrir les écluses. Fuyant le naufrage Gradlon et sa fille chevauchèrent Morvarc’h, leur cheval magique qui galopait sur la crête des vagues, ils empruntent alors la rivière du Port Rhu. Arrivés au bout de la rivière, un missionnaire de dieu conseilla au roi de se débarrasser de sa fille responsable de ce désastre. Furieux le roi poussa sa fille dans l’océan. Les vagues se refermèrent sur Dahut, engloutirent la ville d’Ys et tous ses habitants. Le roi rejoint alors Quimper, en fit sa capitale et y vécut le restant de ses jours. La légende rapporte que la ville d’Ys s’élevait au large de Douranenez et que Pouldavid (située au fond de la ria du Port Rhu), la forme francisée de ‘’Poul Dahut’’, le ‘’Tour de Dahut’’, serait l’endroit où fut engloutie la princesse Dahut.

A 2,5 Km à l’est de Douarnenez, sur la grève du Ris, lors des grandes marées, on peut voir un fragment de mur en brique romaine enfoncé dans le sable. On affirme aussi y voir une forêt de chênes et d’ifs couchés, les racines vers le large et les branches vers la terre ferme.

On dit qu’Ys était la plus belle des capitales et c’est après sa disparition que l’on change le nom de Lutèce en “ Par Is ” (Paris), qui en breton signifie “ Pareille à Is ”. Deux proverbes populaires bretons disent aussi :

Abaoue ma beuzet Ker Is N’eus Kevet den par da Paris Depuis que fut noyée la ville d’Ys On n’en a point trouvé d’égale à Paris

Pa vo beuzet Paris Ec’h adsavo Ker Is Quand Paris sera englouti Resurgira la ville d’Is

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Note et références

  1. à partir de la notice rédigée par Joël DAVID, chargé d'odonymie à la Ville de Rennes, Rennes Métropole

Sources: Mairie de Douarnenez, Société Archéologique du Finistère, Dictionnaire Breton, Office du Tourisme de Douarnenez, Michel Mazéas, Le Télégramme de l’Ouest