Allée de Locronan

De WikiRennes
Révision datée du 30 octobre 2012 à 11:42 par Sandrine (discussion | contributions) (Page créée avec « Cette voie fût dénommée par délibération du Conseil Municipal de la Ville de Rennes le 28 Avril 1975. == Origine de Locronan <ref>à partir de la notice rédigée par ... »)
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)
Aller à la navigationAller à la recherche

Cette voie fût dénommée par délibération du Conseil Municipal de la Ville de Rennes le 28 Avril 1975.


Origine de Locronan [1]

Locronan, commune du Finistère dans l’arrondissement de Châteaulin, au Nord-Ouest de Quimper et à 10 Km à l‘Est de Douarnenez.

Loc ronan son nom vient du breton Loc (Lieu) et de Ronan (René : nom francisé) moine Irlandais venu s’établir en ce lieu.

En 500 av J.C. les celtes parviennent jusqu’aux rivages qui leur semblent être le bout du monde et créent le ‘’Nemeton’’, le temple sous la voûte solaire. Le ‘’Nemeton’’, du gaulois ‘’Nemed’’ (sacré), est un temple astronomique de plein air, c’est une clairière sacrée au milieu de la forêt, vouée au culte de la Nature et de la Fécondité. Celui de Locronan est un grand quadrilatère d’une douzaine de kilomètres de périmètre, comportant douze points remarquables, représentant les douze mois de l’année celtique. La fonction sacrée du Nemeton était la représentation sur terre du parcours des astres dans le ciel : il décrivait dans l’espace les douze mois de l’année en même temps que chacun de ces mois était consacré à une divinité du panthéon celtique. La Troménie (du breton : Tro minic’hi qui signifie Tour de la montagne) qui est l’un des plus grands ‘’pardons’’ de Bretagne, est la consécration chrétienne des rites druidiques du Nemeton. La Troménie a lieu au mois de Juillet tous les ans sur 6 km pour la petite Troménie et 12 km pour la grande Troménie une fois tous les 6 ans.

A l’époque Gallo-Romaine, du Ier au Ve siècle, le site de Locronan est parcouru par un réseau routier important

Vers le VIIe siècle, toute la région est déjà évangélisée et plusieurs communautés chrétiennes sont installées tout autour du Nemeton sans pouvoir y faire pénétrer la nouvelle religion. A cette époque un évêque irlandais, Ronan, qui était chargé à Rome de déterminer la date de Pâques, vient à Tours pour la tenue d’un concile et décide de poursuivre son voyage jusqu'à ce Nemeton du bout du monde qui fait tâche dans la Bretagne chrétienne.(Une légende raconte que Ronan serait arrivé sur les côtes du Léon à bord d’une barque de pierre). Ronan arrive à l’orée de la forêt sacrée du Nevet (issu de nemet et nemeton) et installe son ermitage en ce lieu irréductible. Il se heurte rapidement à Keban (ou Keben ou Kebenn), femme de paysan, que l’on pense être la dernière ‘’grande druidesse du Nemeton’’. Le mari de celle-ci aide Ronan à construire une hutte, et devient son disciple le jour où l’ermite contraint un loup à lâcher la brebis qu’il venait de capturer. Keban, jalouse de l’assiduité de son mari auprès du saint, prétend que Ronan est lié avec les loups et qu’il envoûte les humains. Elle l’accuse également d’être responsable de la disparition de sa fille et va s’en plaindre devant le roi Gradlon, qui règne en maître sur la Cornouaille de sa capitale ‘’Ys, la belle’’, cette cité située dans la baie de Douarnenez et qui plus tard fut engloutie par les flots en punition divine de la dépravation de sa fille Dahut.

Gradlon qui, à l’époque est favorable aux païens, va soumettre Ronan à une pratique coutumière à l’époque en lâchant deux molosses sur lui. Ronan d’un signe les arrête et Gradlon est alors convaincu de sa sainteté et le laisse continuer son œuvre. Il est alors honoré et respecté de tous. Au lieu de détruire le nemeton, il en fait une terre sacrée et réussit à remplacer les divinités celtiques par des saints et des saintes.

Keban ne désarme pas et cherche toujours à nuire à Ronan, elle le poursuit de ses calomnies en affirmant qu’il cherche à la séduire. Agé, fatigué et las de se battre, Saint-Ronan décide de baisser les bras et quitte la Cornouaille pour Hillion dans la baie de Saint-Brieuc, où il décède peut de temps après.

La Légende dit que Rennes, Vannes et la Cornouaille se disputent l’honneur d’offrir une sépulture à Saint-Renan. Mais incertain de ses volontés, craignant de se tromper et de voir arrivé la peste ou l’engloutissement d’une ville, l’on décide donc de construire un chariot de bois tiré par des bœufs et d’y mettre la dépouille de Saint-Ronan qui mènera l’attelage là où il veut qu’on l’enterre. La main invisible du Saint le dirigea au lieu même de son ermitage vers la forêt du Névet. Arrivé au centre de la forêt le chariot s’arrête, on y enterre Saint-Renan et c’est là que l’on construira son église.

Il faut attendre le IXe siècle pour que les fidèles et les Ducs de Bretagne viennent en pèlerinage en ce lieu pour assurer leurs descendances.

En 1031, Alain Cainhiart, Comte de Cornouaille, confie les terres qui englobent l’ermitage de Ronan, aux moines bénédictins de l’abbaye de Quimperlé qu’il vient de créer. Peut après s’élèvera la première église romane.

En 1420, l’église romane est trop petite pour accueillir les pélerins et les travaux d’une nouvelle église sont commencés et se terminent en 1477 sous le règne de François II (père d’Anne de Bretagne) qui l’a voulu en forme de cathédrale. A cette époque se développe l’industrie de la toile à voiles qui va contribuer avec les pèlerinages à enrichir la cité et qui sera à l’origine, au cours du XVIIe siècle, de la construction d’un ensemble architecturale unique en Bretagne.

Mais l’installation des manufactures royales à Brest, en 1687, par Colbert attire les plus grands tisserands de Locronan et en 1751, il reste 150 tisserands. Mais les commandes s’amenuisent et la réputation s’éteint et en 1813, on ne dénombre plus que 10 métiers à tisser.

A la fin du XVIIIe, la manufacture ne sait pas s’adapter aux nouveaux vaisseaux qui exigent des voiles de plus en plus grandes. Les toiles de Locronan ne servent plus que pour les petits bateaux et pour fabriquer des sacs, des hamacs, et des habits pour les marins. Le dernier métier à tisser fonctionne jusqu'à la veille de la guerre en 1914.

Locronan est une superbe ville avec une architecture exceptionnelle, dont l’activité principale est le tourisme, elle accueille tous les ans entre 600 000 et 800 000 visiteurs. Le caractère authentique de la cité est le cadre de nombreux tournages de films ou téléfilms. Depuis 1924, Locronan, classée au titre des Monuments Historiques, fait partie de l’Association des “ Plus Beaux Villages de France ” et labellisée “ Petite Cité de Caractère de Bretagne ”.

Les 800 habitants de Locronan sont appelés les Locronanais et Locronanaises.

Note et références

  1. à partir de la notice rédigée par Joël DAVID, chargé d'odonymie à la Ville de Rennes, Rennes Métropole

Sources: Mairie de Locronan, La légende de Ronan, Dictionnaire Breton, Histoires et Légendes, Le culte des saints en Bretagne, Comité Départemental du Finistère