« Passage Antoinette Caillot » : différence entre les versions

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Les journaux nationaux dreyfusards vont saluer le courage de Madame Caillot : ''Dans cette cité fermée qu'on devine hostile, murée dans un égoïsme tranquille, c'est une femme qui, propriétaire d'une imprimerie et d'un journal, a poussé seule le cri de la pitié et l'appel vibrant à la justice''. Jeanne Brémontier dans ''La Fronde'', journal féministe, dirigé et composé que par des femmes, dit d'elle : ''Aimable femme blonde, jeune encore et fort intelligente, un courageux exemple de féminisme, bien entendu''.
Les journaux nationaux dreyfusards vont saluer le courage de Madame Caillot : ''Dans cette cité fermée qu'on devine hostile, murée dans un égoïsme tranquille, c'est une femme qui, propriétaire d'une imprimerie et d'un journal, a poussé seule le cri de la pitié et l'appel vibrant à la justice''. Jeanne Brémontier dans ''La Fronde'', journal féministe, dirigé et composé que par des femmes, dit d'elle : ''Aimable femme blonde, jeune encore et fort intelligente, un courageux exemple de féminisme, bien entendu''.


Très vite, L'Avenir de Rennes devient le journal de la section rennaise de la ligue des Droits de l'Homme, où tous les dreyfusistes, Victor Basch en tête, ainsi que Victor Barrucand, journaliste, éditorialiste parisien, vont pouvoir écrire. Trois cent journalistes du monde entier sont présents pour l'évènement, mais sur les bancs de la presse n'ont pris place que six femmes : Bradamante (Mme Constant), pour Les Droits de l'Homme, la Princesse Rattazzi (Marie-Lætitia Bonaparte-Wyse) pour La Petite Revue internationale, Marguerite Durand, rédactrice en chef du journal ''La Fronde'', Caroline Rémy, dite Séverine, socialiste et directrice du journal ''Cri du Peuple'', qui publie chaque jour ses ''Notes d'une frondeuse'' dans le journal ''La Fronde'' et Jeanne Brémontier, pour le Journal ''La Fronde'', l'une des premières femmes à devenir ''Grand Reporter'', et Antoinette Caillot, la propriétaire du Journal L'Avenir de Rennes. Ces femmes sont confrontées en permanence aux quolibets de leurs confrères journalistes masculins, qui ne comprennent pas la présence des femmes dans ce genre de procès concernant un militaire. ''Les Frondeuses'', ainsi qu'Antoinette Caillot sont traitées de ''poules et de caillettes dreyfusardes'' de "garçons manqués" et dans un quotidien antisémite ''Ces dames (…) feraient mieux si elles sont mariées, de raccommoder les chaussettes de leurs maris, ou si elles ne le sont pas, d'apprendre à le faire, plutôt que d'inonder de leur prose extrêmement indigeste. (…) Il n'y a rien au monde de plus respectable qu'une femme : mais c'est à condition que cette femme restera dans son rôle et qu'elle ne se fera pas ''homme''.
Très vite, L'Avenir de Rennes devient '''le journal de la section rennaise de la ligue des Droits de l'Homme''', où tous les dreyfusistes, Victor Basch en tête, ainsi que Victor Barrucand, journaliste, éditorialiste parisien, vont pouvoir écrire. Trois cent journalistes du monde entier sont présents pour l'évènement, mais sur les bancs de la presse n'ont pris place que six femmes : Bradamante (Mme Constant), pour Les Droits de l'Homme, la Princesse Rattazzi (Marie-Lætitia Bonaparte-Wyse) pour La Petite Revue internationale, Marguerite Durand, rédactrice en chef du journal ''La Fronde'', Caroline Rémy, dite Séverine, socialiste et directrice du journal ''Cri du Peuple'', qui publie chaque jour ses ''Notes d'une frondeuse'' dans le journal ''La Fronde'' et Jeanne Brémontier, pour le Journal ''La Fronde'', l'une des premières femmes à devenir ''Grand Reporter'', et Antoinette Caillot, la propriétaire du Journal L'Avenir de Rennes. Ces femmes sont confrontées en permanence aux quolibets de leurs confrères journalistes masculins, qui ne comprennent pas la présence des femmes dans ce genre de procès concernant un militaire. ''Les Frondeuses'', ainsi qu'Antoinette Caillot sont traitées de ''poules et de caillettes dreyfusardes'' de "garçons manqués" et dans un quotidien antisémite ''Ces dames (…) feraient mieux si elles sont mariées, de raccommoder les chaussettes de leurs maris, ou si elles ne le sont pas, d'apprendre à le faire, plutôt que d'inonder de leur prose extrêmement indigeste. (…) Il n'y a rien au monde de plus respectable qu'une femme : mais c'est à condition que cette femme restera dans son rôle et qu'elle ne se fera pas ''homme''.


Quant à Antoinette Caillot, elle dirige seule, pendant plusieurs années, l'imprimerie et le journal, puis est bientôt épaulée par son fils Aristide. Imprimerie officielle de la Préfecture, elle se spécialise dans les comptes rendus de la Cour d'Appel de Rennes. En avril 1903, le journal L'Avenir de Rennes devient un quotidien du soir, Le Réveil Breton, durant un an. Puis il reprend le nom de L'Avenir de Rennes, à partir de mars 1904 jusqu'en août. L'imprimerie va continuer de fonctionner et même devenir la ''maison d'édition L. Caillot et Fils''.
Quant à Antoinette Caillot, elle dirige seule, pendant plusieurs années, l'imprimerie et le journal, puis est bientôt épaulée par son fils Aristide. Imprimerie officielle de la Préfecture, elle se spécialise dans les comptes rendus de la Cour d'Appel de Rennes. En avril 1903, le journal L'Avenir de Rennes devient un quotidien du soir, Le Réveil Breton, durant un an. Puis il reprend le nom de L'Avenir de Rennes, à partir de mars 1904 jusqu'en août. L'imprimerie va continuer de fonctionner et même devenir la ''maison d'édition L. Caillot et Fils''.
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