Bombardement du 18 juin 1944

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Forteresse B-26 Marauder (de Wikimedia Commons)

Il fait beau ce dimanche 18 juin mais, dès le matin, les alertes se succèdent et le triage de la plaine de Baud et la gare sont bombardés, y compris par des forteresses B-26 du 387th Bombardment group (medium) et des P 47 d'accompagnement, ceux-ci très précis car ils visent en piqué. A 10 heures le quartier de l'Alma, la rue de Châtillon et la rue de La Motte Picquet sont touchés par des forteresses B-26. Et, l'après-midi, quatre nouvelles alertes se succèdent avec bombes tombant du côté du champ de courses des Gayeulles.

Dernier appel à ceux qui ont fui (Ouest-Eclair 23.06.1944)

Après les bombardements des 9 et 12 juin, nombre de Rennais, fonctionnaires, commerçants, chefs d'entreprise, employés, avaient fui la ville et n'étaient pas revenus, malgré un appel du commandant allemand. [1] Le bombardement du 18 juin n'étant pas un encouragement à leur retour, le préfet régional publia un dernier avertissement en forme de menace.

La mairie est à court de cercueils et on est obligés d'enterrer les morts, souvent victimes des bombardements, à même la terre dans une fosse commune. [2]

Témoignage

Dimanche 18 juin 1944 - 21h30

"La nuit fut calme; une alerte nous avait réveillés mais comme nous n'entendions pas d'avions, nous n'avons pas bougé. Ce matin vers 9 heures, comme je commençais à déjeuner avec Yves, la sirène se fit entendre et en même temps le bruit des bombes. immédiatement je réveille les petites filles qui dorment encore et je prends Jean-Pierre et nous descendons à la cave. Pierre et Paulette' viennent nous rejoindre. Les avions passent au-dessus de nous et piquent en faisant un lugubre bruit de sirène. * [3] C'est vraiment sinistre. Pierre va aux renseignements. Il apprend qu'il ne doit pas y avoir de victimes. C'est un train de munitions qui a été bombardé dans la plaine de Baud. On entend les explosions. Les deux dernières, surtout, sont très fortes et des vitres du quartier dégringolent. […] Vers 4 heures il y a une alerte sans suites. Puis à 6 heures une autre alerte, fin de l'alerte et en même temps des bombes toutes proches éclatent, la sirène resonne un début d'alerte. Nous descendons à la cave. Le bombardement ne dure que quelques minutes. On voit une colonne de fumée du côté de Maurepas. Henri part sur la route à bicyclette, il apprend que des bombes ont été jetées aux Gaïeules. Trois alertes sonnent à quelques minutes d'intervalle mais ne donnent rien."

Armande de La Haye [4]

références

  1. Bombardements des 9 et 12 juin 1944
  2. Rennes pendant la guerre, chroniques de 1939 à 1945, par Étienne Maignen. Editions Ouest-France - 2013
  3. * La famille habite 157 rue de Fougères
  4. Journal 6 juin - 18 août 1944 Pierre et Armande de La Haye