Boulevard de Chézy

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Le boulevard de Chézy , axé nord-sud est une voie bordant la rive gauche du canal d'Ille-et Rance, construite en 1912, partant du pont de la rue de Saint-Malo et descendant jusqu'au quai Saint-Cast qui le prolonge. Il remplace une promenade plantée d'ormeaux, aménagée sur les berges du canal, en 1832, bordée d'un contre-fossé auquel se raccordaient plusieurs canaux irriguant des prairies inondables, où se concentrait une importante activité de blanchisserie. L'annuaire de 1884 indique que la promenade est alors peu fréquentée, en raison de son éloignement du "centre-ville".

En 1899, les habitants demandent le comblement des fossés mais il faudrait supprimer la douzaine de lavoirs de rue de Dinan et les cinq de la prairie Delys, ainsi qu'un bateau-lavoir rue Legraverend. En 1905, le conseil municipal décide le comblement du pont de Bourg-l'Evêque jusqu'au pont Richard, et la construction d'un lavoir public et d'un égout, entre le pont Saint-Etienne et le pont Legraverend.

à partir du quai Saint-Cast en premier plan, l'amorce du futur boulevard de Chézy, en 1892, avec la caserne Mac Mahon que l'on aperçoit au fond

En 1907, le projet est accepté par les Ponts-et-Chaussées qui autorisent la vente des arbres de la promenade au profit de l'Etat. Achevée en 1912, la voie est portée à 12 m. Le maire demande alors son prolongement jusqu'au pont Saint-Martin, suggérant que son "établissement définitif [...] va donner à ce quartier de notre Ville un aspect si nouveau", qu'on sera "tout naturellement frappé de l'effet déplorable que ne pourra manquer de produire l'arrêt brusque de cette belle voie à la passerelle Richard, dont l'accès est réservé aux piétons."

C'est désormais une voie d'entrée dans la ville, notamment pour les automobilistes. En 1915, le maire Bahon propose d'étudier "le caractère architectural et la belle allure dont elle est digne" pour éviter la construction de petites maisons sans beauté, du genre de celles en façade de plusieurs grandes voies, notammen le Mail. L'autorisation de bâtir fut soumise à une hauteur minimale de deux étages.[1]

Le boulevard a été dénommé par délibération du Conseil municipal du 29 Avril 1913 qui a ainsi rendu hommage à:


Antoine Chézy

( 1er septembre 1718, Châlon-sur- Marne, maintenant Châlon en Champagne - 4 octobre 1798, Paris) [2]

Il fait ses études à l'École des Ponts et chaussées. Il effectue les premiers nivellements sur le tracé du canal de Bourgogne en 1752. Sur les plans de Jean-Rodolphe Perronet, il dirige de 1758 à 1774 la construction des ponts de Trilport et de Neuilly sur la Marne et achève la construction du pont de la Concorde à Paris.

C'est en 1730, qu'un ingénieur-architecte, Joseph Abeille, travaillant à l'époque sur la réalisation d'un canal en Bourgogne, fait la proposition de relier Redon à Rennes et Saint-Malo. Le but était d'avoir des transports sécurisés en passant par l'intérieur des terres, car par mer, de Saint-Malo au Sud de la Bretagne, les bateaux étaient souvent attaqués par les Anglais.

l'emplacement du futur boulevard de Chézy, vu de la rive droite du canal, avec à gauche au fond, l'église Saint-Etienne

L'ingénieur des Ponts-et-Chaussées, Antoine Chézy participa à l'étude du Canal d'Ille-et-Rance. Il est à cette époque l'inventeur d'une "formule pour trouver la vitesse que l'eau peut avoir dans un fossé ou dans un canal dont la pente est connue". C'est donc assisté d'un Breton, Alexis-Marie Rochon, inventeur d'instruments optique qu'Antoine Chézy commence véritablement les études que la Révolution française va interrompre. C'est sous Napoléon I que les travaux vont se faire et l'ouverture à la navigation n'a lieu qu'en 1832.

En 1771, Chézy est nommé inspecteur général du pavé au Bureau de ville, l'administration chargée de la voirie parisienne. Il se retire en 1790 dans des conditions d'extrême pauvreté. Mais en 1797, grâce à un de ses étudiants, le baron Gaspard de Prony, qui tirera ses travaux de l'oubli, il devient le troisième directeur de l'École des Ponts et chaussées.

Note et références

  1. Inventaire général du patrimone culturel. Inventaire topographique, par Isabelle Barbedor - 1999
  2. à partir de la notice rédigée par Joël DAVID, chargé d'odonymie à la Ville de Rennes, Rennes Métropole