« Cathédrale Saint-Pierre » : différence entre les versions

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[[Fichier:Cath%C3%A9drale.jpg|300px|right|thumb|Intérieur de la cathédrale (photo Trizek)]]
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[[Fichier:Cath%C3%A9drale_vue_arri%C3%A8re.png|350px|center|thumb|La cathédrale vue côté chœur. (''Archives de Rennes 255FI110'') ]]
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===Un monument hors normes===
La cathédrale Saint-Pierre est l’église catholique siège de l’archidiocèse de Rennes, Dol et Saint-Malo, située au cœur du quartier historique de Rennes. Elle offre un mélange bizarre d'architecture qui s'explique par l'extrême lenteur apportée à sa construction. La façade et ses deux tours de granit à quatre niveaux, de 48 mètres de haut, furent édifiées en plusieurs étapes tout au long des 16e et 17e siècles, soit pendant plus d'un siècle et demi. Chaque tour est formée de quatre étages d’ordres différents : le rez-de-chaussée, toscan mêlé de gothique et de renaissance ; le premier étage, ionique ; le deuxième étage, corinthien ; le troisième étage, composite ; le quatrième étage, dorique ; le tout couronné par une balustrade octogonale à jour. Les deux grosses cloches de la première tour achevée y furent montées les 16 et 17 avril 1680. François Huguet ajouta sur le fronton au sommet de la façade la devise de Louis XIV (''Nec pluribus impar'' : l’incomparable).  
La cathédrale Saint-Pierre est l’église catholique siège de l’archidiocèse de Rennes, Dol et Saint-Malo, située au cœur du quartier historique de Rennes. Elle offre un mélange bizarre d'architecture qui s'explique par l'extrême lenteur apportée à sa construction. La façade et ses deux tours de granit à quatre niveaux, de 48 mètres de haut, furent édifiées en plusieurs étapes tout au long des 16e et 17e siècles, soit pendant plus d'un siècle et demi. Chaque tour est formée de quatre étages d’ordres différents : le rez-de-chaussée, toscan mêlé de gothique et de renaissance ; le premier étage, ionique ; le deuxième étage, corinthien ; le troisième étage, composite ; le quatrième étage, dorique ; le tout couronné par une balustrade octogonale à jour. Les deux grosses cloches de la première tour achevée y furent montées les 16 et 17 avril 1680. François Huguet ajouta sur le fronton au sommet de la façade la devise de Louis XIV (''Nec pluribus impar'' : l’incomparable).  
===En place de deux précédentes cathédrales===
Au 6e siècle, on éleva une cathédrale dédiée à Saint-Pierre. En 1181, comme elle menaçait ruine, Philippe, abbé de Clermont, évêque de Rennes la fit démolir et construisit sur son emplacement, une nouvelle cathédrale qui ne fut terminée qu’en 1359 par son successeur Pierre de Guemené.
En 1362, Charles de Blois y apporta pieds-nus les reliques de Saint-Yves.
Dès 1527, ce monument était dans un tel état de délabrement que la tour et le frontispice s’écroulèrent en partie et il fallut les démolir.
En 1541, on jeta les fondations des tours actuelles dont la première pierre fut posée le 15 Septembre,  d’après une inscription mise au tympan supérieur de chacune des portes qui existaient alors à la place de la grande baie du portail actuel. Les carrières de St-Mars, de St-Hilaire du Tiercent (Ille-et-Vilaine) et de Querinan en Mégrit (Côtes-d'Armor) fournirent les matériaux nécessaires à l’achèvement des tours.<ref>''Au Pays de Rennes'', Adolphe Orain. éd. Hyacinthe Caillière - 1892 </ref>


===Des cours d'anatomie dans la tour sud===
===Des cours d'anatomie dans la tour sud===


En 1738 ''la tour Le Bât'' servait d'amphithéâtre aux chirurgiens qui émigrèrent par la suite dans divers locaux. En 1810, les cours de l’École de Médecine ayant du quitter un local de l'ancien couvent de Saint-Yves qu'ils occupaient depuis 1803, trouvèrent refuge dans la petite ''chapelle de l'Ecce Homo'', située à l'angle de la [[rue des Dames]] et de la [[rue Le Bouteiller]], mais les leçons et travaux d'anatomie furent donnés... dans la tour sud de la cathédrale alors en ruine et abandonnée, dans les salles délabrées du deuxième étage, exposées au vent auxquelles on parvenait après avoir monté plus de cent marches d'un escalier obscur. En 1813, la salle d'anatomie fut transférée à l'ossuaire de l'ancien cimetière de l'[[eglise Saint-Etienne]]. <ref> ''Le local de la Communauté des Chirurgiens de Rennes et de l'Ecole de Chirurgie'', par le Dr Paul Hardoüin, professeur honoraire à l'Ecole de Médecine de Rennes. Bulletin et mémoires de la Société archéologique du Département d'Ille-et-Vilaine. T.LXVII - 1944</ref> Le cardinal Fesch, oncle de Napoléon Ier, vint à Rennes en 1808 et ne put voir sans regret les tours de la cathédrale veuves de leur église. Il en parla à l’Empereur et bientôt après parut le décret suivant  : « Voulant donner une preuve de l’intérêt que nous portons aux habitants de notre bonne ville de Rennes, et voulant ne pas laisser imparfaite leur église cathédrale, nous avons décrété et décrétons ce qui suit :
En 1738 ''la tour Le Bât'' servait d'amphithéâtre aux chirurgiens qui émigrèrent par la suite dans divers locaux. En 1810, les cours de l’École de Médecine ayant du quitter un local de l'ancien couvent de Saint-Yves qu'ils occupaient depuis 1803, trouvèrent refuge dans la petite ''chapelle de l'Ecce Homo'', située à l'angle de la [[rue des Dames]] et de la [[rue Le Bouteiller]], mais les leçons et travaux d'anatomie furent donnés... dans la tour sud de la cathédrale alors en ruine et abandonnée, dans les salles délabrées du deuxième étage, exposées au vent auxquelles on parvenait après avoir monté plus de cent marches d'un escalier obscur. En 1813, la salle d'anatomie fut transférée à l'ossuaire de l'ancien cimetière de l'[[eglise Saint-Etienne]]. <ref> ''Le local de la Communauté des Chirurgiens de Rennes et de l'Ecole de Chirurgie'', par le Dr Paul Hardoüin, professeur honoraire à l'Ecole de Médecine de Rennes. Bulletin et mémoires de la Société archéologique du Département d'Ille-et-Vilaine. T.LXVII - 1944</ref>  
 
Le cardinal Fesch, oncle de Napoléon Ier, vint à Rennes en 1808 et ne put voir sans regret les tours de la cathédrale veuves de leur église. Il en parla à l’Empereur et bientôt après parut le décret suivant  : « Voulant donner une preuve de l’intérêt que nous portons aux habitants de notre bonne ville de Rennes, et voulant ne pas laisser imparfaite leur église cathédrale, nous avons décrété et décrétons ce qui suit :


« Art. 1er. — L’église cathédrale de Rennes sera achevée.
« Art. 1er. — L’église cathédrale de Rennes sera achevée.
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