Conciliabules, rue de Corbin, pour un réduit breton

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Le réduit breton était un projet de concentration en Bretagne des forces, durant la bataille de France, dans le but de conserver le gouvernement sur le territoire métropolitain. Étudié dans l'urgence, ce dispositif n'a pu être mis en place avant la signature de l’armistice le 22 juin. La rapide avancée des Allemands, combinée à la désorganisation des troupes et à l'impossibilité de construire une véritable ligne de défense en peu de temps, font que le réduit breton ne sera jamais mis en place.

Pour permettre de continuer la lutte sur le territoire français, Paul Reynaud envisagea la création d'un réduit breton : sur la péninsule à ne défendre que du côté est avec, à l’autre bout, le port militaire de Brest, assez proche de l'Angleterre. La ligne de défense envisagée passait par le Couesnon au nord, puis les villes de Saint-Aubin-du-Cormier, Châteaubourg, Janzé, Bain-de-Bretagne et Redon pour se terminer au sud par le cours de la Vilaine. Quimper serait le siège du gouvernement, à l’extrémité de la péninsule. Le Quimpérois Gwenn-Aël Bolloré (un des 177 fusiliers marins du commando Kieffer qui débarquera en Normandie) raconte dans ses souvenirs de guerre : « On parlait à la radio du réduit breton et quelques velléités de ce genre durent prendre corps, puisque notre villa fut réquisitionnée pour loger une partie du gouvernement. En l'occurrence, nous allions héberger Paul Reynaud. Cette option, jugée irréaliste par le général Weygand et le maréchal Pétain mais qui plaisait au premier ministre Churchill, fut confiée à Charles de Gaulle, sous-secrétaire d'État à la Guerre. Celui-ci se rendit le 12 juin (peut-être) et le 15 juin (certainement) à Rennes, pour en étudier la mise en place.

La rencontre eut lieu dans la matinée rue de Corbin, à l’hôtel de Châteaugiron, siège militaire du corps d’armée. Etait aussi présent à cette réunion le président national du bâtiment et des travaux publics René Bory. D’après le préfetJouany, [1] qui voit alors en De Gaulle un « condottiere » pessimiste, celui-ci considérait le réduit breton comme l'occasion de « disparaître en beauté, comme la Finlande ». Pour motif de ce déplacement De Gaulle ne donnera d’ailleurs pas la création d'un réduit. Il écrira : « Arrivé à Rennes le matin du 15 juin, j'y vis le général René Altmayer, qui commandait les éléments divers engagés à l'est de la Mayenne, le général Guitry, commandant la Région militaire, et le préfet d'Ile-et-Vilaine. Tous trois faisaient de leur mieux dans leurs domaines respectifs. Je m'efforçai d'organiser la coordination de leurs efforts et de leurs moyens pour la défense du terrain. »[2]

  1. Rennes pendant la guerre, chroniques de 1939 à 1945, p. 23 & 24 Étienne Maignen, Éditions Ouest-France, (ISBN 978-2-7373-6173-9 - novembre 2013
  2. Mémoires de Guerre – L’appel 1940-1942 p.61. Général De Gaule éd. Librairie Plon -1954