Des équipages français bombardent la Kriegsmarine route de Lorient

DES BOSTON BOMBARDENT LE DEPOT DE LA KRIEGSMARINE, ROUTE DE LORIENT

L'après-midi du dimanche 8 août 1943,vers 17h15, Rennes subit un nouveau bombardement. Trois squadrons d' appareils britanniques Douglas Boston III (900 kg de bombes) ont volé en rase-mottes au-dessus des champs et des pommiers pour aborder par surprise l'agglomération rennaise par l'ouest. Au loin, à l'horizon les pilotes ont comme repère les deux tours de la cathédrale. Il n'y a pas de chasse allemande mais la FLAK (DCA allemande) donne. Les Boston virent pour bombarder les installations de la Kriegsmarine, route de Lorient, en limite de la ville. Il s'agit de détruire le dépôt de la marine de guerre allemande, centre d'avitaillement en équipements vitaux pour les sous-marins. Les Boston ont quatre minutes à 450 mètres d'altitude pour atteindre leur cibles et la visent par vagues de quatre, la première à une quinzaine de mètres de hauteur, les suivantes à 350/450 mètres.

Des équipages français au-dessus de Rennes à bord de Boston

Un des trois "squadrons" est composé de Boston à équipages français. Il s'agit du 342 Squadron, dénommé "Lorraine", commandant, Henri de Rancourt.( Ainsi un des équipages est composé : pilote sous-lieutenant Laurent, *2 navigateur lieutenant Goldet,radio sergent-chef Luineaud, mitrailleur sergent Dufau-Hitou. ) Un appareil ayant comme observateur un certain capitaine Pierre Mendès-France avait dû faire demi-tour dans la crasse et la pluie battante alors qu'il approchait des îles anglo-normandes.

Bientôt un énorme panache de fumée blanche s'élève des entrepôts et se déroule sur la campagne rennaise, révèlant la précision du raid. L'opération est parfaitement réussie, sans dégâts collatéraux à la population civile, fait rare et donc notable. La Flak ( D.C.A. allemande) a abattu deux appareils et deux autres s'écrasent au sol, faute de carburant, à leur arrivée en Angleterre.

Le 23 août les actualités britanniques *1 présentent cette opération exemplaire, omettant de signaler la participation d'équipages français et indiquant que la D.C.A. ennemie a été inoffensive.