Fête de la Saint-Jean

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Fête de la Saint-Jean 1950 Cité Ste-Thérèse. Carton de Xavier De Langlais format carte postale. Coll. YRG et AmR 44Z626

La fête de la Saint-Jean d'été, ou fête de Jean le Baptiste Wikipedia-logo-v2.svg a lieu le 24 juin, et est donc proche du solstice d'été. Traditionnellement accompagnée de grands feux, elle avait lieu sur le territoire de la paroisse Sainte-Thérèse, au sud de la Gare, dans les années 1950. Deux événements s'y déroulaient le soir de la Saint-Jean : un feu place de l'église et un feu place Bir Hakeim.

Le feu de la place de l'église : un caractère religieux

Un petit bûcher de fagots secs était dressé au milieu de la place dans l'axe de l'entrée principale de l'église. Vers 20h, des paroissiens, peu nombreux, se rassemblaient autour du bûcher. Un prêtre de la paroisse, accompagné d'un choriste muni d'un petit seau d'eau bénite et d'un goupillon, venait réciter des prières puis bénissait le bûcher en l'aspergeant d'eau bénite, tout en prononçant des formules pieuses. Ensuite, l'enfant de chœur, à l'aide d'une boîte d'allumettes, mettait le feu au papier disposé sous les fagots. Le feu se propageait vite et en quelques minutes l'ensemble du bûcher flambait. Le prêtre et son servant assistaient un moment à la combustion puis se retiraient dans l'église. Les fidèles contemplaient un moment le feu puis se dispersaient alors, les uns rentrant chez eux, les autres se rendant place Bir Hakeim.

Le feu de la place Bir Hakeim : un caractère festif

La place Bir Hakeim était alors un espace herbu sans utilité particulière; c'était une aire de jeux naturelle pour les enfants du quartier.[1] À l'époque, avant que ne soient construites les maisons des Castors et celles du Foyer, la campagne se trouvait à 50 m.

Chaque année, se déroulait, à l'instigation d'un habitant du quartier, une soirée festive ayant comme point d'orgue l'allumage à la tombée de la nuit d'un grand bûcher dressé au milieu de la place.

Il s'agissait, à cette époque, d'une fête à laquelle on venait assister essentiellement en famille. L'atmosphère était bon enfant. Une bonne partie du quartier s'y pressait.

Une estrade était dressée dans un premier temps à l'est de la place, pour un spectacle à forte connotation bretonnante : musique jouée par les instruments traditionnels de Bretagne intérieure tels que binious et bombardes, interprétée par des hommes ou des adolescents costumés pour la circonstance, et danses bretonnes où se mêlaient hommes et femmes, eux aussi habillés de beaux vêtements bretons.

La foule des spectateurs, Rennais d'origine ou Rennais d'adoption, provenant de la campagne, dans le 1er cas de culture française, dans le 2e cas de culture gallo, assistait passivement à ces danses folkloriques inconnues d'elle mais applaudissait néanmoins chaleureusement, à l'invite de l'animateur de la soirée, les prouesses des uns et des autres. C'est que ce rendez-vous était aussi l'occasion, à une époque où les gens ne sortaient guère de chez eux, de retrouver voisins et connaissances non vus depuis plusieurs semaine,s voire plusieurs mois. Le brouhaha des conversations emplissait l'atmosphère et avait tendance à détourner les regards de la scène. Les jeunes gens, surtout les jeunes filles se tenaient sagement près de leurs parents; les enfants étaient plus dissipés et attendaient avec impatience le feu !

Ce rendez-vous de la Saint-Jean était pour les habitants du quartier l'une des cinq occasions, offertes annuellement aux familles, de se retrouver dans une simple convivialité. S'y ajoutaient deux rendez-vous pour enfants, d'une part l'Arbre de Noël organisé par la Commune Libre, où à l'issue du spectacle il était distribué comme "cadeau" une belle orange qui faisait la joie de tous les enfants, d'autre part, chez divers particuliers et durant quelques années seulement, des rassemblements à l'occasion du Mardi gras où les enfants faisaient preuve d'imagination pour se déguiser. Un petit goûter suivait.

Donc, après la danse sur scène venait le moment tant attendu : celui des folles rondes autour du feu ! C'est qu'un magicien allumait le bûcher haut de trois à quatre mètres dès le bruit des derniers pas de danse disparu dans l'ombre du soleil couchant. Dissipées les dernières lueurs crépusculaires au-delà des maisons à l'ouest, ça rougeoyait au milieu de la place et toutes les familles formaient un cercle qu'on eut dit fraternel, et il semblait que les conversations s'étaient tues. Apparence trompeuse, la fougue des flammes étouffait en fait l'écho des paroles encore échappées et les consumait en son cœur ardent. Les parents tenaient solidement leurs enfants par la main. Les yeux de tous brillaient. À cause de la chaleur le cercle s'agrandissait. Bientôt le brasier se déchirait, s'ouvrait et engloutissait les fagots les plus hauts montés jusqu'alors léchés seulement par des langues incandescentes. Le feu redoublait de violence et la foule tenue loin s'extasiait et murmurait prête à reculer encore d'un pas. C'est qu'il s'agissait de ne pas servir d'appât à ce glouton qui eut tôt fait de vous transformer en une torche en pleine ignition. Le crépitement des flammes envoyait très haut dans le ciel des étincelles dansantes et joyeuses, éphémères lueurs, lucioles en fin de vie !

Quand, enfin, devenu plus sage, le feu n'était plus un enfer, le paradis s'installait et les rondes, d'abord timides, tourbillonnaient folles d'avoir dû attendre ce qui semblait à certains une éternité pour se former. Les jeunes gens et les jeunes filles s'arrangeaient pour se mélanger pendant des instants qui leur semblaient une éternité; il faisait sombre, les miettes du feu empêchaient de bien voir, cela les rassurait. Chacune et chacun, tandis que leurs mains se touchaient, moment de plénitude en ces années puritaines, se prenaient à espérer que le feu fut inextinguible, que la ronde fut perpétuelle, du moins, plus raisonnablement, que les adultes ne regardent pas trop tôt leur montre et prolongent leurs conversations. Mais les rondes cessaient toujours trop vite, les rêves se brisaient, les parents attendaient; déjà des groupes s'en allaient. Pourtant les plus jeunes s'adonnaient encore à l'impossible saut par-dessus les braises... mais pas irréalisable, pourtant, pour tous ! C'était à qui sauterait le plus haut, le plus loin... sans brûler ses chaussures ! À la fin, la place redevenait triste et juste une petite lumière émanait de son centre. Mais une lumière pour qui ? La place était déserte, les désirs enfouis, les promesses, seules, étalées sur l'herbe fraîche s'en réchauffaient et se demandaient si elles seraient tenues ?

Merveilleuses soirées que celles de la Saint-Jean en ces temps déjà lointains...Prose dithyrambique ? Elle le paraîtra, sans doute, à ceux qui n'ont pas vécu ces moments là. Mais il est à parier que ceux qui les ont vécus se reconnaîtront et seront émus ! "Seules les pierres ne pleurent pas" (dicton portugais). {{SCoordinates: {{#lat_deg2dms:{{

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