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'''François Château''' (1886-1965) est [[Anciens maires de Rennes (liste chronologique)|maire de Rennes]] de [[1935]] à [[1944]].  
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(25 septembre 1886, Lavau-sur-Loire, Loire-Atlantique - 5 février 1965, Rennes)
[[Fichier:Francois_chateau.jpeg|200px|right|thumb|François Château, maire de Rennes]]
Après avoir fait le tour de France des Compagnons, il se met à son compte en créant à Granville son entreprise de maçonnerie en 1909. Il arrive à Rennes le 29 juillet 1911, le jour de l'incendie de l'aile Ouest du [[Palais du Commerce]]<ref>http://www.placepublique-rennes.com/article/Francois-Chateau-1886-1965-Un-maire-batisseur-et-pragmatique-1</ref>. Il construit sa maison, au 128 [[avenue Sergent Maginot]], en 1925 dans un style régionaliste. François Château fait alors appel à [[Isidore Odorico]] pour les mosaïques et à [[Louis Garin]] pour les peintures.


Après avoir fait le tour de France des Compagnons, il se met à son compte en créant son entreprise de maçonnerie en 1909. En 1935, second adjoint du maire Lemaistre sur la liste de concentration républicaine, il succède à celui-ci qui a démissionné pour raison de santé. Attaché à la laïcité et aux libertés fondamentales, il ne pourra mettre en oeuvre ses projets car la guerre arrive et la ville va être occupée du 18 juin 1940 au 4 août 1944, période dont elle sortira très meurtrie.
Il entre en 1929 au conseil municipal et est élu membre de la chambre de commerce. Entre les deux guerres, son entreprise est l'une des entreprises de bâtiment les plus importantes de Rennes avec 160 employés. Elle dépose alors près de 200 permis de construire pour la construction d’immeubles et de maisons. En 1935, second adjoint du maire Lemaistre<ref>voir [[rue Jean Lemaistre]]</ref>, chargé des travaux publics, sur la liste de concentration républicaine, il succède à celui-ci qui a démissionné en octobre pour raison de santé. Aimant à se dire le continuateur du grand maire [[Jean Janvier]] et l'étant réellement, il a à son actif la construction du nouveau lycée de filles, de la crèche et des bains-douches de la [[rue des Polieux]], la création du [[parc de Maurepas]] peu avant la seconde guerre mondiale, celle de nombreux squares et jardins, et de nombreuses améliorations de voirie et d'urbanisme. On devra à sa ténacité la construction d'une usine d'épuration des eaux usées et l'amélioration du service d'eau.  


Pendant l'occupation allemande, Château, rare maire élu de grande ville maintenu par décret du régime de Vichy du 18 mars 1941, va représenter au mieux les intérêts de la population devant la puissance occupante et sera aux prises avec les problèmes des réquisitions, du S.T.O. (service du travail obligatoire) et du maintien de conditions de vie aussi acceptables que possible dans une ville frappée par les bombardements de 1940, 1943 et 1944.
Pendant l'occupation allemande, Château, rare maire élu de grande ville maintenu par décret du régime de Vichy du 18 mars 1941, va représenter au mieux les intérêts de la population devant la puissance occupante et sera aux prises avec les problèmes des réquisitions, du S.T.O. (service du travail obligatoire) et du maintien de conditions de vie aussi acceptables que possible dans une ville frappée par les bombardements de 1940, 1943 et 1944. Comme dans de nombreuses localités, un lieu important reçoit le nom du maréchal Pétain : en l'occurrence la [[place de la Mairie]] en 1941.


C'est à lui que Pétain, à Vichy le 28 juin 1942, fera la promesse d'une reconstitution de la province de Bretagne avec Rennes comme capitale et au maire de Nantes la même promesse vaine le lendemain ! Le préfet régional le suspend un mois à compter du 16 juillet 1943. Haï par la Milice, recherché par la Gestapo, il doit s'enfuir début juin 1944.  
C'est à lui que Pétain, à Vichy le 28 juin 1942, fera la promesse d'une reconstitution de la province de Bretagne avec Rennes comme capitale et au maire de Nantes la même promesse vaine le lendemain ! Le préfet régional le suspend un mois à compter du 16 juillet 1943. Haï par la Milice, recherché par la Gestapo, il doit s'enfuir début juin 1944.
[[Fichier:R%C3%A9vocation_Chateau.png|250px|left|thumb|''Ouest-Eclair'', 13 juin 1944]]
Le 12 juin, il est déclaré démissionnaire d'office de ses fonctions de conseiller départemental et de maire "''pour avoir, en abandonnant son poste, méconnu les devoirs qu'impose l'heure actuelle à tous ceux qui remplissent des fonctions publiques''"<ref>''L'Ouest-Eclair'' du 13 juin 1944</ref> et il est remplacé par le docteur [[René Patay]] fils, nommé par le préfet.


Le 12 juin, il est déclaré démissionnaire d'office de ses fonctions de conseiller départemental et de maire "''pour avoir, en abandonnant son poste, méconnu les devoirs qu'impose l'heure actuelle à tous ceux qui remplissent des fonctions publiques''" et il est remplacé par le docteur [[René Patay]] fils, nommé par le préfet.
Il échoue aux élections de 1945, est élu en 1953 avec une large majorité mais un jeu d'alliances lui barre l'accès au fauteuil de maire. Il meurt en février 1965. Il est inhumé au [[cimetière de l'Est]]<ref>http://cimetieres.rennes.fr/accueil/patrimoine/cimetiere_de_lest/sepultures_et_personnalites/12_31/francois_chateau</ref>


Il échoue aux élections de 1945, est élu en 1953 avec une large majorité mais un jeu d'alliances lui barre l'accès au fauteuil de maire. Il meurt en février 1965.
À Rennes, l'[[avenue François Château]], en prolongement des quais, à l'est, porte son nom.
 
 
 
 
== Références==
<references/>


Une avenue de Rennes, en prolongement des quais, à l'est, porte son nom.
==Lien interne==
==Lien interne==
*[[Rennes d'histoire et de souvenirs]] quatrain 99
*[[Rennes d'histoire et de souvenirs]] quatrain 99
==Article connexe==
 
*[[Avenue François Château]]
==Articles connexes==
*[[La Bretagne reconstituée, une promesse non tenue]]
*[[La Bretagne reconstituée, une promesse non tenue]]
*[[Anciens maires de Rennes (liste chronologique)]]
*[[Anciens maires de Rennes (liste chronologique)]]

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François Château est maire de Rennes de 1935 à 1944.

Fr Château.png

(25 septembre 1886, Lavau-sur-Loire, Loire-Atlantique - 5 février 1965, Rennes)

François Château, maire de Rennes

Après avoir fait le tour de France des Compagnons, il se met à son compte en créant à Granville son entreprise de maçonnerie en 1909. Il arrive à Rennes le 29 juillet 1911, le jour de l'incendie de l'aile Ouest du Palais du Commerce[1]. Il construit sa maison, au 128 avenue Sergent Maginot, en 1925 dans un style régionaliste. François Château fait alors appel à Isidore Odorico pour les mosaïques et à Louis Garin pour les peintures.

Il entre en 1929 au conseil municipal et est élu membre de la chambre de commerce. Entre les deux guerres, son entreprise est l'une des entreprises de bâtiment les plus importantes de Rennes avec 160 employés. Elle dépose alors près de 200 permis de construire pour la construction d’immeubles et de maisons. En 1935, second adjoint du maire Lemaistre[2], chargé des travaux publics, sur la liste de concentration républicaine, il succède à celui-ci qui a démissionné en octobre pour raison de santé. Aimant à se dire le continuateur du grand maire Jean Janvier et l'étant réellement, il a à son actif la construction du nouveau lycée de filles, de la crèche et des bains-douches de la rue des Polieux, la création du parc de Maurepas peu avant la seconde guerre mondiale, celle de nombreux squares et jardins, et de nombreuses améliorations de voirie et d'urbanisme. On devra à sa ténacité la construction d'une usine d'épuration des eaux usées et l'amélioration du service d'eau.

Pendant l'occupation allemande, Château, rare maire élu de grande ville maintenu par décret du régime de Vichy du 18 mars 1941, va représenter au mieux les intérêts de la population devant la puissance occupante et sera aux prises avec les problèmes des réquisitions, du S.T.O. (service du travail obligatoire) et du maintien de conditions de vie aussi acceptables que possible dans une ville frappée par les bombardements de 1940, 1943 et 1944. Comme dans de nombreuses localités, un lieu important reçoit le nom du maréchal Pétain : en l'occurrence la place de la Mairie en 1941.

C'est à lui que Pétain, à Vichy le 28 juin 1942, fera la promesse d'une reconstitution de la province de Bretagne avec Rennes comme capitale et au maire de Nantes la même promesse vaine le lendemain ! Le préfet régional le suspend un mois à compter du 16 juillet 1943. Haï par la Milice, recherché par la Gestapo, il doit s'enfuir début juin 1944.

Ouest-Eclair, 13 juin 1944

Le 12 juin, il est déclaré démissionnaire d'office de ses fonctions de conseiller départemental et de maire "pour avoir, en abandonnant son poste, méconnu les devoirs qu'impose l'heure actuelle à tous ceux qui remplissent des fonctions publiques"[3] et il est remplacé par le docteur René Patay fils, nommé par le préfet.

Il échoue aux élections de 1945, est élu en 1953 avec une large majorité mais un jeu d'alliances lui barre l'accès au fauteuil de maire. Il meurt en février 1965. Il est inhumé au cimetière de l'Est[4]

À Rennes, l'avenue François Château, en prolongement des quais, à l'est, porte son nom.



Références

Lien interne

Articles connexes