« Hymne à Rennes » : différence entre les versions

[[Catégorie:Littérature et poésie]]

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Depuis deux mille années pérenne,

Pour te raconter, te décrire.

Toi qui t'étalais à loisir

Que tu sois née gauloise ou celte,

De rouges remparts de survie. <ref>[[remparts]]</ref>

Portes Mordelaises mises à part

Près d'un mur de briques romaines

Ils voulaient encore te prendre.

Ville de rien, ville de catins

Te cassa des mots sur l’échine.            <ref>[[allée Marbode]]</ref>

Le géographe al Idrissi

Dit qu'on vivait bien ici,

Commettait sa vilaine ode.

Une fois l’Anglais de t’investir

A leurs Portes Mordelaises,

Les Rennais, de l'armée anglaise,

En suspendant une truie. <ref>[[Portes Mordelaises]]</ref>

Pour de Bretagne être duchesse,

Au roi Henri le quatrième  

Qui désire tant que tu l'aimes. <ref>[[Henri IV à Rennes]]</ref>

Contre le papier timbré

Et mis à Vannes ton parlement.<ref>[[révolte du papier timbré]]</ref>

Rats, souris, puces et punaises,

L'écurie donnant sur la salle.<ref> [[1636, ce qu'un voyageur voit de Rennes]]</ref>

L'an mille sept cent vingt, il agit , <ref>[[incendie de 1720]]</ref>

En te prenant huit cents logis.

Maisons à pans et de torchis

Pour ton hôtel, ton présidial.

Enumérant tes incendies,

Et pourtant ils y vivent heureux.

Egalité, fraternité

Réunis à la Mabilais,

Pour défaut de citoyenneté,

Tailleur brave, Jean Leperdit <ref> [[Jean Leperdit]]</ref>

froissé la liste de papier.

Abattus les aigles d'Empire,

Voir s'installer un Prussien.<ref> [[occupation de Rennes par les Prussiens en 1815]]</ref>

Dix-huit-cent trente, en juillet,

Ton opéra, plein d’embonpoint,

De ton gracieux hôtel de ville.<ref> [[Place de la Mairie]] </ref>

Les deux tours de ta cathédrale,

Au-dessus de voûtes romaines.<ref> [[cathédrale Saint-Pierre]]</ref>

Sur ton pont Bagoul s'attardaient<ref> [[Le Pont Bagoul]]</ref>

Et parfois même médisant.

Du gué de Baud à Saint-Martin,

Tu vis la fin de grands travaux

Te donnant comme port Saint-Malo.<ref>[[le Pont Bagoul]]</ref>

Tu traitas la Vilaine, lasse

En canal droit avec beaux ponts.<ref>[[quai Lamartine]]</ref>

Duguay-Trouin et Lamennais,<ref>[[quai Lamennais]]</ref>

Comme si tu étais port de mer.<ref> [[Quais et marins dans Rennes]]</ref>

Des écrivains te décrivirent

Et les guides de voyage

On a dit le Rennais chauvin

Et aussitôt il la dénigre.

Pour d'aucuns ce ne fut pas faute

On décide que le train arrive.

En dix huit cent cinquante sept,

Car voici le chemin de fer. <ref>[[Arrivée du chemin de fer à Rennes]]</ref>

Derrière ta gare, on amène

Rêvent de train, de voies ferrées.

En dix huit cent quatre-vingt un,

Tristes logis de pauvres gens.<ref>[[la grande crue de janvier 1881]]</ref>  

D'Henri Quatre à Poincaré,<ref>[[Henri IV à Rennes]]</ref> <ref>[[le président Poincaré à Rennes]]</ref>

Le troisième Napoléon.<ref>[[Napoléon III à Rennes]]</ref>

Et de tes garçons le lycée

Parti défendre la patrie,

Puis ce furent les capotes bleues.

Au Panthéon de la mairie,

Tes fils sont aux tableaux d'honneur.<ref> [[Hôtel de Ville]]</ref>

Devant la France, assise là,

Heurtant des Bretons trop bouillants.<ref>[[Place de la Mairie]]</ref>

Fête-Dieu ou mi-carême,

C'était tu regardes ou défiles.

Publiques, privées, évidemment

Tes écoles aimaient parader

Des serres de verre à la roseraie

Portant sifflet entre ses dents.

Bleus ou jaunes les tramways <ref> [[Tramway]] </ref>

De la mairie jusqu’aux octrois.

Fumant, soufflant le long des quais,

Tanguait, ahanait vers Fouillard.<ref>[[T.I.V.]]</ref>

Un dix-sept juin, à dix heures,

Lâchant sur tes voies de triage

Nos trois couleurs plus de mise,

La Marseillaise s’était tue.<ref> [[18 juin 1940 : les troupes allemandes à Rennes, ville traumatisée]]</ref>

Pour un de leurs câbles scié

Et l'avis d'exécution

Lu avec consternation.<ref>[[ Marcel Brossier]]</ref>

Tombèrent au commandement :feu !

Les vingt-cinq résistants fiers.<ref>[[Butte des Fusillés de la Maltière]]</ref>

En mars et mai quarante trois <ref>[[bombardement du 8 mars 1943]]</ref><ref>[[bombardement du 29 mai 1943]]</ref>

Avenue Janvier, Saint-Hélier,<ref> [[avenue Janvier]] </ref>

Vers de germaniques horizons,

Manquèrent de peu la liberté.<ref> [[le dernier train de résistants déportés quitte Rennes juste avant la libération]]</ref>

Et au beau matin du quatre août,

Peu à peu tu as rebâti

Qui leur plaisaient fort, ce me semble.

Tes communes périphériques

Profitèrent en facilitant

Pompons rouges de Pont-Réan,<ref>[[quais et marins dans Rennes]]</ref>

Remplaçant les casernements

Au fil des rues tu alignes

Un Eperon, des Horizons.<ref>[[ Les Horizons]]</ref>

L’enfant,  puis l’adolescent,

Pour du bac avoir la peau d’âne.

Sous Saint-Melaine culminant <ref> [[Rue Saint-Melaine]]</ref>

Dans cette ville pleine de robins.

Rennes... deux minutes d'arrêt,

Rue d’Estrées et rue Le Bastard,<ref> [[rue Le Bastard]]</ref>

Cent enseignes lumineuses.

Au Royal ou bien au Français,

Savouraient Blanche-Neige, Ben Hur.

Tes cafés-cidre ne sont plus

Les parcourant de haut en bas<ref>[[Place des Lices]]</ref>

Le samedi, jour des délices. <ref>[[Marché des Lices]]</ref>

Toujours affluent tes habitants

Espérant bien la victoire.

Sitôt venu le mois de mai

Nombreux pour visiter ta foire.

Où dans des champs bordés de haies

Sortent les voitures aux chevrons. <ref> [[Usine PSA - La Janais]] </ref>

Tu fus toujours bien aise

Tes ardoises s’offrent à nos yeux

Tantôt crachin, tantôt rayons.<ref>[[Climat]]</ref>

L'an soixante-six, gorgée de pluies,

Tout le trop plein qu'elle avait bu.

Au lieu des bombardiers,

Sur Saint-Jacques-de-la-Lande.

De tes grandes heures le hérault,

On ôta le Gros de là-haut, <ref> [[Hôtel de Ville]]</ref>

Tant de décennies des Rennais.<ref> [[Les alliés à Rennes]], 39ème minute de la vidéo</ref>

En mille neuf cent quatre-vingt-neuf,

plus près de Paris par le temps.<ref>[[1989]]</ref>

De retour la petite reine

On te disait cité austère

Aux gros pavés, à l’ardoise fine.<ref>[[Rennes présentée au voyageur du 19e siècle]]</ref>

Tu as ôté de tes logis

De bien beaux ornements pour toi.

Ton Champ de Mars fut grignoté,

Des bâtisses ont empiété,

Maison de culture, Grand Huit,

Tes constructions ont muté.

Dits du Commerce ou Saint-Georges

Tu prévois un nouveau destin.

Dans l'ancienne chapelle Saint-Yves,<ref>[[rue Saint-Yves]]</ref>

De tes beautés, de tes loisirs.

Sur la place du Champ Jacquet<ref> [[Place du Champ Jacquet]]</ref>

Sa stature épique tu rendis.

Quatre beautés, aucune rose,<ref>[[Place de Bretagne]]</ref>

Tel de granit ce monolithe.

Comme abandonné, un touret

Etonne vieux et ados.

Place Rallier du Baty,

Tu proposes à l'oeil d'accoler

Soixante-douze de granit gris,

Menhirs en rangs assurément.<ref>[[alignement du XXIe siècle]]</ref>

Si beaucoup de tes Rennais râlent,

Ils ont tant de parcs, n'est-ce-pas ?

C'est une habitude pérenne

Et à bonnes foulées déroulent.<ref> [[les Foulées rennaises]]</ref>

Aux sons des musiques tu vis.

Et chaque année tu entres en transes.<ref> [[Trans Musicales]] </ref>

Mais des étudiants pas sages

Que Marbode eut bien aimée.<ref>[[allée Marbode]]</ref>

A peine tes murs ravalés

Chaque année, début juillet,

Lors des tombées de la nuit. <ref>[[les Tombées de la nuit]]</ref>

Et depuis des décennies

Telle Atalante, déesse mythique,

Trois mille chercheurs ont fait ton fort. <ref> [[Rennes Atalante]] </ref>

Aux Champs Libres tu proposes

Tu achevas en l’an deux mille

Où tu laisses filer les voitures.

Se suivirent Château, Patay<ref>[[François Château]]</ref>

Au fil des ans tes maires nouveaux.

Les ducs te firent cité ducale

Tu t’offres un métropolitain.<ref> [[Métro de Rennes]]</ref>

Val, Cityval, sans conducteur,

De Saint-Jacques à Cesson par Rennes.

Cent quatrains, je vais arrêter

| valign="bottom"|<references/>

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