« Hymne à Rennes » : différence entre les versions

De WikiRennes
Aller à la navigationAller à la recherche
Aucun résumé des modifications
Aucun résumé des modifications
Ligne 30 : Ligne 30 :
De briques et schistes tu construisis
De briques et schistes tu construisis


De rouges remparts de survie.
De rouges [[Remparts de Rennes|remparts de survie]].




Ligne 37 : Ligne 37 :
Ville de rapines, de malins,
Ville de rapines, de malins,


Le jeune Marbode en langue latine
Le jeune [[Allée Marbode|Marbode]] en langue latine


Te cassa des mots sur l’échine.
Te cassa des mots sur l’échine.
Ligne 44 : Ligne 44 :
Une fois l’Anglais de t’investir
Une fois l’Anglais de t’investir


Mais ne put  jamais s’introduire
Mais ne put  jamais s’introduire


Car Notre Dame fit un signe
Car Notre Dame fit un signe


De son doigt désignant la mine.
De son doigt désignant la mine.




L’an mil sept cent vingt, c'est écrit,
L’[[Incendie de 1720|an mil sept cent vingt]], c'est écrit,


Le feu te prit huit cents logis.
Le feu te prit huit cents logis.
Ligne 57 : Ligne 57 :
Deux cent soixante quatorze après
Deux cent soixante quatorze après


L’incendie  prenait ton palais.
L’incendie  prenait ton [[Parlement de Bretagne|palais]].




Maisons à pans et de torchis
Maisons à pans et de torchis


Avaient fait place nette au granit.
Avaient fait place nette au granit.


Deux places tu t’offris royales
Deux places tu t’offris royales


Pour ton hôtel, ton présidial.
Pour ton hôtel, ton présidial.




Ligne 73 : Ligne 73 :
Certains répètent ce que l'on dit :
Certains répètent ce que l'on dit :


Ici rien ne prend sauf le feu
[[Ici rien ne prend sauf le feu]]


Et pourtant c'est toujours leur chez-eux.
Et pourtant c'est toujours leur chez-eux.
Ligne 94 : Ligne 94 :
Aux courbes graciles, au campanile
Aux courbes graciles, au campanile


De ton gracieux hôtel de ville.
De ton gracieux hôtel de ville.




Ligne 119 : Ligne 119 :
Fut choisi siège du procès
Fut choisi siège du procès


D’honneur terni du capitaine
D’honneur terni du capitaine


Sali par le complot de haine.
Sali par le complot de haine.
Ligne 126 : Ligne 126 :
Des serres de verre à la roseraie
Des serres de verre à la roseraie


Au Thabor les enfants se jouaient
Au [[Parc du Thabor|Thabor]] les enfants se jouaient


Du garde manchot claudiquant
Du garde manchot claudiquant
Ligne 133 : Ligne 133 :




Bleus et jaunes les tramways
Bleus et jaunes les [[Tramway|tramways]]


Ferraillaient, brinquebalaient
Ferraillaient, brinquebalaient
Ligne 151 : Ligne 151 :




Avenue Janvier, rue Saint-Hélier,
[[Avenue Janvier]], [[rue Saint-Hélier]],


Les bombardiers avaient laissé
Les bombardiers avaient laissé
Ligne 164 : Ligne 164 :
Puis en périphérie construit
Puis en périphérie construit


Aux arrivants de grands ensembles
Aux arrivants de grands ensembles


Qui leur plaisaient fort, ce me semble.
Qui leur plaisaient fort, ce me semble.




Ligne 175 : Ligne 175 :
Cà et là crèvent ton plafond
Cà et là crèvent ton plafond


Un Eperon, des Horizons.
Un Eperon, des [[Les Horizons|Horizons]].




Ligne 187 : Ligne 187 :




A l’ombre de Melaine culminant
À l’ombre de [[Église Saint-Melaine|Melaine]] culminant


Entraient en fac les étudiants,
Entraient en fac les étudiants,
Ligne 196 : Ligne 196 :




Rue d’Estrée, et rue Le Bastard,
[[Rue d’Estrée]], et [[rue Le Bastard]],


Le soir venu jusque fort tard
Le soir venu jusque fort tard
Ligne 207 : Ligne 207 :
Au Royal ou bien au Français,
Au Royal ou bien au Français,


A huit cents ou mille assemblés
À huit cents ou mille assemblés


Les Rennais en leurs salles obscures
Les Rennais en leurs [[Anciennes salles de cinéma|salles obscures]]


Savouraient Blanche-Neige ou Ben Hur.
Savouraient Blanche-Neige ou Ben Hur.
Ligne 218 : Ligne 218 :
Laissant la place aux pizzerias.
Laissant la place aux pizzerias.


Galettes saucisses et crêperies
[[Galette saucisse|Galettes saucisses]] et crêperies


Heureusement sont toujours là.
Heureusement sont toujours là.
Ligne 225 : Ligne 225 :
Toujours affluent tes habitants
Toujours affluent tes habitants


Au vieux stade, route de Lorient
Au vieux stade, route de Lorient


Pour soutenir onze rouge et noir
Pour soutenir [[Stade rennais football club|onze rouge et noir]]


En espérant bien la victoire.
En espérant bien la victoire.
Ligne 234 : Ligne 234 :
Sitôt venu le mois de mai
Sitôt venu le mois de mai


Au Champ de Mars tu rassemblais
Au [[Champ de Mars]] tu rassemblais


Outre Rennais, ruraux en noir
Outre Rennais, ruraux en noir


Venus visiter ta foire.
Venus visiter ta foire.




Où dans des champs de haies bordés
Où dans des champs de haies bordés
   
   
Poussaient tranquilles blés et pommiers
Poussaient tranquilles blés et pommiers


De tes lignes de productions
De tes lignes de productions
   
   
Sortent les voitures aux chevrons.
Sortent [[Usine PSA - La janais|les voitures aux chevrons]].




Ligne 261 : Ligne 261 :
L'an soixante-six, gorgée de pluies,
L'an soixante-six, gorgée de pluies,


Saoûle, la Vilaine sortit du lit,
Saoûle, la [[Inondations de 1966|Vilaine sortit du lit]],


Et dégorgea au fil de tes rues
Et dégorgea au fil de tes rues
Ligne 283 : Ligne 283 :
Avec tes étudiants tu danses
Avec tes étudiants tu danses


Et chaque année tu entres en transes.
Et chaque année [[Trans Musicales|tu entres en transes]].




Ligne 310 : Ligne 310 :
Puis métropole un beau matin,
Puis métropole un beau matin,


Tu t’offres un métropolitain.
Tu t’offres un [[Métro de Rennes|métropolitain]].




Ligne 317 : Ligne 317 :
Prenant l’air ou souterrain
Prenant l’air ou souterrain
   
   
Le VAL filera en navettes
Le [[Métro de Rennes|VAL]] filera en navettes


Pour  les citoyens de demain.
Pour  les citoyens de demain.

Version du 23 février 2011 à 16:40


RENNES D'HISTOIRE ET DE SOUVENIRS


Du plus loin que je me souvienne

Mes souvenirs sont de Rennes

Où je suis né par bonne aubaine

Il y a des années par dizaines.


Du plus loin que je me souvienne,

En cette ville toujours mienne,

Entre Vilaine et Ille et Rance

Sont ici mes souvenirs d’enfance.


Que tu sois née gauloise ou celte,

Tu fus romaine, monnaies l’attestent.

De briques et schistes tu construisis

De rouges remparts de survie.


Ville de rien, ville de catins

Ville de rapines, de malins,

Le jeune Marbode en langue latine

Te cassa des mots sur l’échine.


Une fois l’Anglais de t’investir

Mais ne put jamais s’introduire

Car Notre Dame fit un signe

De son doigt désignant la mine.


L’an mil sept cent vingt, c'est écrit,

Le feu te prit huit cents logis.

Deux cent soixante quatorze après

L’incendie prenait ton palais.


Maisons à pans et de torchis

Avaient fait place nette au granit.

Deux places tu t’offris royales

Pour ton hôtel, ton présidial.


Enumérant tes incendies,

Certains répètent ce que l'on dit :

Ici rien ne prend sauf le feu

Et pourtant c'est toujours leur chez-eux.


En traitant à la Mabilais

Tenants des Bleus et des Chouans

Tentèrent de faire la paix

Qui ne dura qu’un bref instant.


Ton opéra, plein d’embonpoint,

Son ventre rond propose en vain

Aux courbes graciles, au campanile

De ton gracieux hôtel de ville.


Duguay-Trouin et Lamennais,

Tu t’es fendue d’une ligne de quais

Au long desquels tu fais la fière

Comme si tu étais port de mer.


En dix huit cent cinquante sept

Arrive le chemin de fer

Et les Rennais tous en fête

Un temps laissent leurs affaires


Puis de tes garçons le lycée

Fut choisi siège du procès

D’honneur terni du capitaine

Sali par le complot de haine.


Des serres de verre à la roseraie

Au Thabor les enfants se jouaient

Du garde manchot claudiquant

Portant sifflet entre ses dents.


Bleus et jaunes les tramways

Ferraillaient, brinquebalaient

Sur les rails luisants et froids

De la mairie jusqu’aux octrois.


Nos trois couleurs plus de mise,

Hommes résédas et souris grises

Un jour envahirent tes rues,

La Marseillaise s’était tue.


Avenue Janvier, rue Saint-Hélier,

Les bombardiers avaient laissé

Des tas de ruines, des trous béants

Pour tout logis aux habitants.


Peu à peu tu as rebâti

Puis en périphérie construit

Aux arrivants de grands ensembles

Qui leur plaisaient fort, ce me semble.


Au fil de tes rues tu alignes

Immeubles de toutes origines.

Cà et là crèvent ton plafond

Un Eperon, des Horizons.


Ton collège aux tuiles toscanes

Garda l’enfant, l’adolescent,

Pour lui faire obtenir en huit ans

Du baccalauréat la peau d’âne.


À l’ombre de Melaine culminant

Entraient en fac les étudiants,

Avocats, juges de demain

Dans cette ville de robins.


Rue d’Estrée, et rue Le Bastard,

Le soir venu jusque fort tard

Brûlaient leurs lueurs aguicheuses

Cent enseignes lumineuses.


Au Royal ou bien au Français,

À huit cents ou mille assemblés

Les Rennais en leurs salles obscures

Savouraient Blanche-Neige ou Ben Hur.


Tes cafés-cidre sont partis

Laissant la place aux pizzerias.

Galettes saucisses et crêperies

Heureusement sont toujours là.


Toujours affluent tes habitants

Au vieux stade, route de Lorient

Pour soutenir onze rouge et noir

En espérant bien la victoire.


Sitôt venu le mois de mai

Au Champ de Mars tu rassemblais

Outre Rennais, ruraux en noir

Venus visiter ta foire.


Où dans des champs de haies bordés

Poussaient tranquilles blés et pommiers

De tes lignes de productions

Sortent les voitures aux chevrons.


Tes ardoises s’offrent à nos yeux

Tantôt grises, tantôt bleues

Du ciel changeant de nos saisons,

Tantôt crachin, tantôt rayons.


L'an soixante-six, gorgée de pluies,

Saoûle, la Vilaine sortit du lit,

Et dégorgea au fil de tes rues

Le trop plein de ce qu'elle avait bu.


On te disait cité austère

Avec tes arcades de pierres

Ville sévère, de grise mine,

Aux gros pavés, à l’ardoise fine.


Mais aux sons des musiques tu vis.

Quand tombe la nuit tu te réjouis.

Avec tes étudiants tu danses

Et chaque année tu entres en transes.


Telle Atalante, déesse mythique,

Tu courres, mais laisses les pommes d’or.

Des télécoms aux fibres optiques

Deux mille chercheurs ont fait ton fort.


Tu achevas en l’an deux mille

Pour ton transit automobile

De boucler enfin ta ceinture

Où tu laisses filer les voitures.


Les ducs te firent cité ducale

Et de Bretagne la capitale.

Puis métropole un beau matin,

Tu t’offres un métropolitain.


Sur deux lignes et à trois lettres,

Prenant l’air ou souterrain

Le VAL filera en navettes

Pour les citoyens de demain.


Etienne MAIGNEN