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Or le géographe al Idrissi
Le géographe al Idrissi


Dit que l'on vivait bien ici,
Dit que l'on vivait bien ici,
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En suspendant une truie
En suspendant une truie


A leurs belles [[Portes Mordelaises]],
A leurs [[Portes Mordelaises]],


Les Rennais, de l'armée anglaise,
Les Rennais, de l'armée anglaise,
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Enumérant tous tes incendies,
Enumérant tes incendies,


Certains répètent ce que l'on dit :
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[[A Rennes, rien ne prend, sauf le feu]]
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Et pourtant c'est toujours leur chez-eux.
Et pourtant ils y vivent heureux.






En traitant à  la Mabilais
En traitant à  [[la Mabilais]]


Tenants des Bleus et des Chouans
Tenants des Bleus et des Chouans
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Pour un câble qu'il avait scié
Pour un câble qu'il a scié


Coupant leurs communications
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Et un beau matin de quatre août,
Et un beau matin de quatre août,


Les Allemands enfin en déroute,
Les Allemands mis en déroute,


Tu acclamas les Américains,
Tu fêtas les Américains,


Prête à vivre de beaux lendemains.
Prête à de joyeux lendemains.






Peu à peu tu  as tout rebâti
Peu à peu tu  as rebâti


Puis en périphérie construit
Puis en périphérie construit
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Garda l’enfant, l’adolescent,
Garda l’enfant, l’adolescent,


Pour lui faire obtenir en  huit ans
Pour lui faire avoir en  huit ans


Du baccalauréat la peau d’âne.
Baccalauréat et peau d’âne.




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Entraient en fac les étudiants,
Entraient en fac les étudiants,


Avocats, ou juges de demain
Avocats, juges de demain
   
   
Dans cette ville pleine de robins.
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Saoûle, la [[Inondations de 1966|Vilaine sortit du lit]],
Saoûle, la [[Inondations de 1966|Vilaine sortit du lit]],


Et dégorgea au fil de tes rues
Et dégorgea au fil des rues


Le trop plein de ce qu'elle avait bu.
Tout le trop plein qu'elle avait bu.





Version du 5 mars 2011 à 18:09

Titre du lien

RENNES D'HISTOIRE ET DE SOUVENIRS


Du plus loin que je me souvienne

Mes souvenirs sont de Rennes

Où je suis né par bonne aubaine

Il y a des années par dizaines.


Du plus loin que je me souvienne,

En cette ville toujours mienne,

Entre Vilaine et Ille et Rance

Sont ici mes souvenirs d’enfance.


Que tu sois née gauloise ou celte,

Tu fus romaine, monnaies l’attestent.

De briques et schistes tu construisis

De rouges remparts de survie.


Ville de rien, ville de catins

Ville de rapines, de malins,

Le jeune Marbode en langue latine

Te cassa des mots sur l’échine.


Le géographe al Idrissi

Dit que l'on vivait bien ici,

A cette époque même où Marbode

Commettait sa vilaine ode.


Une fois l’Anglais de t’investir

Mais ne put jamais s’introduire

Car Notre Dame fit un signe

De son doigt désignant la mine.


En suspendant une truie

A leurs Portes Mordelaises,

Les Rennais, de l'armée anglaise,

tirèrent cochons de grand profit.


L’an mil sept cent vingt, c'est écrit,

Le feu te prit huit cents logis.

Deux cent soixante quatorze après

L’incendie prenait ton palais.


Maisons à pans et de torchis

Avaient fait place nette au granit.

Deux places tu t’offris royales

Pour ton hôtel, ton présidial.


Enumérant tes incendies,

Certains répètent ce que l'on dit :

A Rennes, rien ne prend, sauf le feu

Et pourtant ils y vivent heureux.


En traitant à la Mabilais

Tenants des Bleus et des Chouans

Tentèrent de faire la paix

Qui ne dura qu’un bref instant.


Sur ta place de l'Egalité,

Sous le rasoir égalitaire,

Plus de trois cents têtes tombèrent

Pour défaut de citoyenneté.


Ton tailleur maire Jean Leperdit

Justement célèbre se rendit

Pour avoir du cruel Carrier

Ôté la liste de papier.


Ton opéra, plein d’embonpoint,

Son ventre rond propose en vain

Aux courbes graciles, au campanile

De ton gracieux hôtel de ville.


Duguay-Trouin et Lamennais,

Tu t’es fendue d’une ligne de quais

Au long desquels tu fais la fière

Comme si tu étais port de mer.


En dix huit cent cinquante sept

Arrive le chemin de fer

Et les Rennais tous en fête

Un temps laissent leurs affaires


Puis de tes garçons le lycée

Fut choisi siège du procès

D’honneur terni du capitaine

Sali par le complot de haine.


Des serres de verre à la roseraie

Au Thabor les enfants se jouaient

Du garde manchot claudiquant

Portant sifflet entre ses dents.


Bleus et jaunes les tramways

Ferraillaient, brinquebalaient

Sur les rails luisants et froids

De la mairie jusqu’aux octrois.


Nos trois couleurs plus de mise,

Hommes résédas et souris grises

Un jour envahirent tes rues,

La Marseillaise s’était tue.


Pour un câble qu'il a scié

Coupant leurs communications

Fût fusillé Marcel Brossier

Par les troupes d'occupation.


Avenue Janvier, rue Saint-Hélier,

Les bombardiers avaient laissé

Des tas de ruines, des trous béants

Pour tout logis aux habitants.


Et un beau matin de quatre août,

Les Allemands mis en déroute,

Tu fêtas les Américains,

Prête à de joyeux lendemains.


Peu à peu tu as rebâti

Puis en périphérie construit

Aux arrivants de grands ensembles

Qui leur plaisaient fort, ce me semble.


Au fil de tes rues tu alignes

Immeubles de toutes origines.

Cà et là crèvent ton plafond

Un Eperon, des Horizons.


Ton collège aux tuiles toscanes

Garda l’enfant, l’adolescent,

Pour lui faire avoir en huit ans

Baccalauréat et peau d’âne.


À l’ombre de Melaine culminant

Entraient en fac les étudiants,

Avocats, juges de demain

Dans cette ville pleine de robins.


Rue d’Estrée, et rue Le Bastard,

Le soir venu jusque fort tard

Brûlaient leurs lueurs aguicheuses

Cent enseignes lumineuses.


Au Royal ou bien au Français,

À huit cents ou mille assemblés

Les Rennais en leurs salles obscures

Savouraient Blanche-Neige ou Ben Hur.


Tes cafés-cidre sont partis

Laissant la place aux pizzerias.

Galettes saucisses et crêperies

Heureusement sont toujours là.


Toujours affluent tes habitants

Au vieux stade, route de Lorient

Pour soutenir onze rouge et noir

En espérant bien la victoire.


Sitôt venu le mois de mai

Au Champ de Mars tu rassemblais

Outre Rennais, ruraux en noir

Venus visiter ta foire.


Où dans des champs de haies bordés

Poussaient tranquilles blés et pommiers

De tes lignes de productions

Sortent les voitures aux chevrons.


Tes ardoises s’offrent à nos yeux

Tantôt grises, tantôt bleues

Du ciel changeant de nos saisons,

Tantôt crachin, tantôt rayons.


L'an soixante-six, gorgée de pluies,

Saoûle, la Vilaine sortit du lit,

Et dégorgea au fil des rues

Tout le trop plein qu'elle avait bu.


On te disait cité austère

Avec tes arcades de pierres

Ville sévère, de grise mine,

Aux gros pavés, à l’ardoise fine.


Mais aux sons des musiques tu vis.

Quand tombe la nuit tu te réjouis.

Avec tes étudiants tu danses

Et chaque année tu entres en transes.


Telle Atalante, déesse mythique,

Tu courres, mais laisses les pommes d’or.

Des télécoms aux fibres optiques

Deux mille chercheurs ont fait ton fort.


Tu achevas en l’an deux mille

Pour ton transit automobile

De boucler enfin ta ceinture

Où tu laisses filer les voitures.


Les ducs te firent cité ducale

Et de Bretagne la capitale.

Puis métropole un beau matin,

Tu t’offres un métropolitain.


Sur deux lignes et à trois lettres,

Prenant l’air ou souterrain

Le VAL filera en navettes

Pour les citoyens de demain.


Etienne MAIGNEN