Incendie du Parlement de Bretagne les 4 et 5 février 1994

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LE "VOILE" MIS SUR LA VERITE

...Le 4 février 1994 avait lieu à Rennes, la signature officielle du Contrat de plan Etat - Région. Le chef du gouvernement Edouard Balladur était accompagné de quatre de ses principaux ministres. Dans le contexte social général très difficile du moment et de montée de la violence due à la grave crise du secteur de la pêche il ne fallait pas être grand clerc pour redouter des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre. Ce qui se produisit échappa pourtant à tout ce qui aurait pu être imaginé.

Après une journée d'émeute au cours de laquelle il n'y eut miraculeusement pas de mort mais, malheureusement, de très nombreux blessés graves, la nuit fut dantesque. le Palais de Justice fut transformé en brasier. Avec lui disparaissait un monument symbole de la Bretagne.

Alors qu'une enquête administrative a été refusée, alors que de lourdes responsabilités n'ont pas été recherchées et cela au plus haut niveau, le pouvoir politique, la justice et certains médias ont focalisé l'attention sur le concierge, seule personne mise en examen, et sur les marins-pêcheurs.

Même en acceptant l'idée que l’incendie n'ait été que la conséquence d'un " enchaînement de faits imprévisibles " (?) les volontés déployées pour mettre sous le boisseau toutes les questions gênantes que l'on doit se poser en pareil cas, démontrent que cette catastrophe a été traitée comme une " affaire d'Etat ". Une de plus.

Lors de la commémoration du dixième anniversaire de l'incendie du Parlement de Bretagne," le plus grand quotidien de France " qui depuis le début, sauf à très peu d'exceptions, a traité l'information de manière peu soucieuse du respect de l'éthique et de ses lecteurs, s'est attaché à présenter les faits grâce à des " témoignages choisis " allant dans " le sens de l'Histoire " et en mettant surtout en évidence la qualité, qui ne saurait être niée, de la restauration effectuée.

France Bleu Armorique a consacré une heure à l'événement. Au cours de l’émission n’a pas été diffusée une interview réalisée dans laquelle étaient justement posées des questions restées à ce jour sans réponse. Le juge Van Ruymbeke a, le seul, évoqué la mise en cause de responsabilités politiques dans le maintien de la venue de l'aréopage ministériel de ce jour-là en plein centre d'une " ville réputée sensible sur le plan de la sécurité ". Cela alors même que Claude Champaud, vice-président du Conseil régional au moment des faits, " se refusait, lui, à rechercher quelque responsabilité que ce soit. "

A noter que l’heure officielle du début de l’incendie a été fixée ce jour-là à 0 heure 15.

Que le concierge ait servi injustement de " bouc émissaire " et puisse avoir été atteint moralement, voire détruit, cela pour masquer la responsabilité de plus puissants, n’a pas troubler les " belles consciences " : on lui aura consacré, au cours de cette émission, au plus...dix secondes.

Que l'on mette encore en évidence aujourd'hui les exactions des marins-pêcheurs ressort de la manipulation, de la mauvaise foi ou de l'ignorance. C'est faire abstraction du fait que nul ne pouvait ignorer le paroxysme de leur état de révolte du moment, leur suréquipement en engins propres à mettre la vie des forces de l'ordre, des pompiers et de la population en péril. Ce qui était connu depuis plus de 15 jours.

C'est ignorer qu'il y a eu volonté délibérée de " casser un mouvement social en cours d'organisation " en laissant perdurer un état insurrectionnel en ne donnant pas aux forces de sécurité l'ordre de dispersion sollicité en permanence durant toute la journée.

C'est de plus " oublier " qu'il y avait à Rennes, le 4 février 1994, outre 23 autres manifestations, la présence avérée de nombreux " casseurs et autres agitateurs " dont on s'est bien gardé de rechercher l'identité... C'est aussi oublier que " l'on pouvait entrer dans le Palais de Justice comme dans un moulin "...

Il ne faut pas oublier que le sénateur socialiste Edmond Hervé, maire de Rennes à l’époque, s’était engagé vis-à-vis de l’auteur de ce texte, à déposer deux plaintes. L’une au titre de la Ville préjudiciée dans son patrimoine. L’autre à titre personnel pour avoir été molesté et sauvé « de son propre aveu » par les marins-pêcheurs. Ses plaintes auraient eu du mal à ne pas être recevables.

Il ne l’a pas fait. Il a signé un accord avec le préfet de Région en charge de la responsabilité lors des évènements. Cela 48 heures avant que ce dernier parte rejoindre son poste de secrétaire général de la Mairie de Paris de Monsieur Tibéri.

Depuis impliqué dans l’affaire du sang contaminé il a été condamné et exempté de peine. La Ville de Rennes dispose du métro.


«Le vendredi noir de la Bretagne » Editions L’ECHARPE 1996 «L’incendie de la paillote bretonne » Editions L’ECHARPE 2003