Jardin Juliette Drouet

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Le jardin Juliette Drouet a été dénommé par délibération du conseil municipal du 2 octobre 2006. Ce jardin se situe dans le quartier 2 : Thabor – Saint-Hélier – Alphonse Guérin.

Biographie de Juliette Drouet, comédienne.[1]

Julienne Gauvain est née le 11 avril 1806, rue de Rillé à Fougères (35), fille de Julien Gauvain et de Marie Marchandet, artisans tailleurs.

Orpheline à l’âge d’un an et demi, il lui reste deux tantes religieuses et un oncle artilleur qui s’est retiré à Paris, le Sous-Lieutenant Drouet. Celui-ci recueille Julienne qui devient Juliette Drouet. Il fit élever Juliette au pensionnat des Bernadines-Bénédictines, rue du Petit-Picpus à Paris. Ce couvent au décor sévère et d’une accablante austérité sera décrit plus tard dans une œuvre connue sous le nom des Misérables. Malgré cela Juliette prend plaisir à fréquenter la maison de retraite voisine au pensionnat, ouverte aux femmes du monde appauvries, et que les élèves de l’internat peuvent rencontrer.

Juliette Drouet, portrait par Alphonse Léon Noël

De vocation fragile, Juliette échappe à la vie religieuse et fonce directement dans le monde extérieur. S’en suit une période obscure de sa vie sur laquelle elle ne s’expliquera jamais. A dix-neuf ans, elle pose nue dans l’atelier du sculpteur Pradier qui devient son amant et l’on retrouve aussi son image à travers la statue de Strasbourg, sur la Place de la Concorde à Paris. Pradier ne reconnaît pas la fille que Juliette met au monde en 1826, mais ne la désavoue pas non plus. L’enfant est placé chez une nourrice et Pradier conseille à Juliette de devenir comédienne. Sous le nom de Mademoiselle Juliette, elle joue à Paris, en Province et en Belgique, mais le public trouvant qu’elle en fait trop la cantonne aux rôles secondaires.

Sans mari ni fortune, Juliette obligée d’élever sa fille va de liaison en liaison, cherchant un auteur pouvant la propulser. En 1833, le prince Demidoff, libertin richissime et cynique l’installe dans ses meubles.

Cette même année, le directeur du théâtre de la Porte Saint-Martin monte la pièce d’un jeune auteur : Lucrèce Borgia. Il propose le rôle de la princesse Negroni à Mademoiselle Juliette, qui vêtue de drap d’or et de velours ciselé, donne quelques répliques et s’en va. Le public ne l’entrevoit qu’un instant, mais le jeune auteur de la pièce, Victor Hugo, est conquis par l’interprète de ce rôle. A partir de ce jour les deux amants ne se quitteront plus jusqu'à la mort de l’un d’eux.

Adèle Hugo, veut que son mari rompe avec sa maîtresse, ce qu’il refuse. Juliette aime les voyages, recopie ses manuscrits, loue tout ce qu’il fait et donc pour Victor Hugo, elle incarne la totale dévotion à l’art et à l’artiste. Il lui fait oublier son passé et éponge ses dettes.

Entièrement sous la coupe de Victor, Juliette passera le reste de sa vie à l’attendre et lui pardonnera tous ses écarts. Volage, il n’acceptait pas que sa maîtresse le fut, c’est pourquoi il l’oblige à lui écrire sans relâche. Les meilleurs jours, elle écrit jusqu’à huit lettres et l’on en retrouvera plus de 16 000.

Juliette suivra son amant partout, jusque dans ses exils en Belgique, à Jersey ou à Guernesey.

Juliette Drouet, décède à Paris, le 11 mai 1883 à soixante-dix-sept ans.

Note et références

  1. à partir de la notice rédigée par Joël DAVID, chargé d'odonymie à la Ville de Rennes, Rennes Métropole

Lien externe

Écouter la rubrique de Joël David sur France Bleu : https://www.francebleu.fr/player/export/reecouter/emission?content=1661be89-523b-411e-860f-9ade8cf37401