Jardin de l'hôtel de Robien

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Sur le plan de Rennes de 1726, le jardin apparaît immédiatement au sud de la place Sainte-Anne.

Le jardin de l'hôtel de Robien est un lieu d'agrément et de rencontre qui se situait entre les murs de Rennes et la place du Champ-Jacquet, d'abord pour les besoins et les visites de la famille des Robien, juges au parlement de Bretagne, et trois siècles plus tard - vers 1900 - quand le public pouvait se divertir à l'Alcazar, café-concert aménagé dans le Trianon et ses dépendances édifiés dans ce jardin à différentes époques.

Origine

Le jardin est une création du premier propriétaire de l'hôtel de Robien acheté aux Le Prestre en 1699 et qui orne de sa tourelle l'angle de la rue aux Foulons (maintenant Le Bastard) et de la rue qui conduit au Champ Jacquet. Alors que la plupart de ces logis disposent d'un jardin attenant, c'est de l'autre côté de la rue qu'une petite partie des fossés au bas des murs de Rennes est achetée et transformée en un lieu raffiné dont le plan Forestier de 1726 donne une idée. Sans doute exigüe et confiné, il a été agrandi ainsi qu'en témoigne un plan de 1779 intitulé Plan d'une partie de la ville de Rennes relatif au terrain concédé par sa majesté à M. le marquis de Robien par arrest de son conseil du 25 may 1779...[1].

Lieu exceptionnel

Ce jardin, déjà singulier, par sa séparation de la demeure, l'a été davantage avec l'édification, par la suite et dans la partie nord (près des murs), d'un petit bâtiment à l'italienne à l'architecture recherchée. Si bien que ce lieu, exceptionnel à l'échelle locale, devient notoire au 18e siècle et prend le nom de Trianon. Tout passant pouvait apprécier le jardin proprement dit et l'ornementation extérieur du petit pavillon, mais seuls les distingués invités pouvaient admirer les peintures de Jouvenet ornant les plafonds ; ces toiles provenant de la galerie du château de Launay et passées entre plusieurs mains dans les années 1720 et 1730[2].

Usages

Avant la Révolution, le jardin s'apparentait à une nécessité sociale comme élément ostensible du rang occupé par tout président au parlement de Bretagne, ses autres propriétés dans la province ne pouvant remplacer ces quelques mètres carrés au cœur de la capitale : pratiquement aussi, les Robien ne pouvaient offrir moins que leurs collègues à leurs relations personnelles et à leurs fréquentations professionnelles. Ensuite, il servait personnellement aux membres de la famille, à la belle saison et quand le chef de famille et juge officiait. Ne disposant pas d'un équivalent plus spacieux en périphérie de la ville, ils se trouvaient, à quelques pas du logis, au moins un peu isolés, une fois franchi ou contourné le ruisseau nauséeux courant vers le bas de la place du Champ-Jacquet[3] de l'agitation et tapage de cette place, et à même d'y profiter du climat breton hors de leur petit hôtel[4]. Ils tiennent à en jouir au maximum comme en témoignent deux demandes de démolition à la ville : en 1728, celle des latrines se trouvant sur les murs d'enceinte ; puis celle des murs eux-mêmes en 1779. L'ensemble, hôtel, jardin, emplacement, devait avoir ses charmes et intérêts puisque les circonstances d'héritages n'ont pas été exploitées par la famille pour se déplacer dans l'hôtel de Marbeuf ou dans l'hôtel des Kerambourg près de la Motte à Madame, l'un et l'autre plus dignes de leur position sociale et très bien situés[5]

Après la Révolution

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Notes

  1. Plan dressé par Even, Archives d'Ille et Vilaine, 2Er 189).
  2. Le Président de Robien, Gauthier Aubert, Presses Universitaires de Rennes, 2001, p. 136.
  3. Gauthier Aubert note page 163 que Paul Banéat évoque l'existence d'un passage souterrain entre une cave de l'hôtel et le jardin.
  4. Les abords de l'hôtel sont pavés par le propriétaire en 1751, p. 137
  5. La raison d'être d'un "plan général des environs de l'hôtel de Robien" dressé au 18e siècle est inconnu, mais cette espèce de plan de masse montre un "domaine" en position centrale par rapport au parlement s'étendant en bas et à droite. La Révolution ne se profilait pas à l'horizon et il pouvait s'agir de prévoir des extensions dans le voisinage immédiat si les circonstances l'avaient permis.