« Jean Leperdit » : différence entre les versions

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Maître-tailleur de profession, il a été [[Anciens maires de Rennes (liste chronologique)|maire de Rennes]]. Il est surtout connu pour s'être opposé à [[Jean-Baptiste Carrier]]<ref>[[Rennes d'histoire et de souvenirs]] quatrain 22</ref>, qui l'avait nommé officier municipal. Le rôle exact qu'il joua apparaît moindre qu'il n'a été décrit, quelque peu enjolivé, conté pour la première fois par [[Emile Souvestre]] en juillet 1838, dans un article de la ''Revue des Deux-Mondes''.
Maître-tailleur de profession, il a été [[Anciens maires de Rennes (liste chronologique)|maire de Rennes]]. Il est surtout connu pour s'être opposé à [[Jean-Baptiste Carrier]]<ref>[[Rennes d'histoire et de souvenirs]] quatrain 22</ref>, qui l'avait nommé officier municipal. Le rôle exact qu'il joua apparaît moindre qu'il n'a été décrit, quelque peu enjolivé, conté pour la première fois par [[Emile Souvestre]] en juillet 1838, dans un article de la ''Revue des Deux-Mondes''.


Des évasions ayant eu lieu, comme Carrier lui intimait l'ordre de "''serrer les prisonniers de plus près, notamment les émigrés et les prêtres''", Leperdit, officier municipal calme et courageux, rétorqua qu'il ne pouvait les traiter comme des condamnés; Carrier répondant qu'ils étaient hors la loi, Leperdit répondit : " ''ils ne sont pas hors l'humanité"''. S'adressant aux religieuses enlevées de l’Hôtel-Dieu par Carrier, il interroge : "''Que faites-vous ici ? Votre prison, c'est l'hôpital; les malades vous y attendent; c'est là que vous pouvez servir utilement la patrie''", et il les y reconduit lui-même<ref> Rennes et la Haute Bretagne, par Joseph Chardronnet. éditions France-Empire; 1980</ref>. Il est certain que Carrier pense à lui lorsqu'il écrit, le 27 septembre, au comité de Salut public en suggérant de transférer les coupables de fédéralisme hors de Rennes car "''quelques patriotes commencent déjà à sentir une fausse humanité pour eux''"<ref> ''Histoire de Rennes'' sous la direction de Jean Meyer, Privat éditeur.1972</ref>. A son départ pour Nantes, le 6 ou 7 octobre 1793, Carrier indiquant à Leperdit qu'il reviendrait à Rennes, celui-ci répondit calmement: "Eh bien, tu me retrouveras !" Leperdit fut nommé maire, en remplacement d'Elias, le 21 février 1794 et le resta jusqu'en octobre 1795. Il succomba peu après avoir été grièvement blessé dans un incendie qu'il combattait.
Des évasions ayant eu lieu, comme Carrier lui intimait l'ordre de "''serrer les prisonniers de plus près, notamment les émigrés et les prêtres''", Leperdit, officier municipal calme et courageux, rétorqua qu'il ne pouvait les traiter comme des condamnés; Carrier répondant qu'ils étaient hors la loi, Leperdit répondit : " ''ils ne sont pas hors l'humanité"''.Leperdit, membre du Conseil Général de la commune, refusa bien, en septembre 1793, de livrer à Carrier, qui la réclamait, la liste d’habitants de Rennes chez lesquels devaient s’opérer des visites domiciliaires, en vertu d’instructions du ministre Gohier qui avait prescrit, à la suite de la prise de Toulon par les Anglais, de rechercher les étrangers suspects sur tout le territoire de la République.
Remettre cette liste à Carrier, c’était dénoncer les Rennais qui s’y trouvaient inscrits, provoquer leur arrestation, amener leur condamnation, les vouer presque sûrement à la mort.
 
Résister à Carrier, c’était s’attirer sa colère, s’exposer à monter soi-même sur l’échafaud. Leperdit n’hésita pas et sauva ses concitoyens. S'adressant aux religieuses enlevées de l’Hôtel-Dieu par Carrier, il interroge : "''Que faites-vous ici ? Votre prison, c'est l'hôpital; les malades vous y attendent; c'est là que vous pouvez servir utilement la patrie''", et il les y reconduit lui-même<ref> Rennes et la Haute Bretagne, par Joseph Chardronnet. éditions France-Empire; 1980</ref>. Il est certain que Carrier pense à lui lorsqu'il écrit, le 27 septembre, au comité de Salut public en suggérant de transférer les coupables de fédéralisme hors de Rennes car "''quelques patriotes commencent déjà à sentir une fausse humanité pour eux''"<ref> ''Histoire de Rennes'' sous la direction de Jean Meyer, Privat éditeur.1972</ref>. A son départ pour Nantes, le 6 ou 7 octobre 1793, Carrier indiquant à Leperdit qu'il reviendrait à Rennes, celui-ci répondit calmement: "Eh bien, tu me retrouveras !" Leperdit fut nommé maire, en remplacement d'Elias, le 21 février 1794 et le resta jusqu'en octobre 1795. Il succomba peu après avoir été grièvement blessé dans un incendie qu'il combattait.
[[Fichier:Statue_leperdit287.jpg|350px|left|thumb|Inauguration de la statue de Leperdit, place du Champ Jacquet, le 22 septembre 1892]]
[[Fichier:Statue_leperdit287.jpg|350px|left|thumb|Inauguration de la statue de Leperdit, place du Champ Jacquet, le 22 septembre 1892]]
Homme probe, Leperdit s'était vu confier par quelques nobles une somme importante de 2490 livres 15 sous, à charge pour lui de la distribuer aux pauvres à sa guise, sans avoir à en rendre compte. Ces dons furent portés sur les registres municipaux et les sommes distribuées, Leperdit se présenta en comptable à ses collègues, leur soumettant la liste des bénéficiaires. Le registre des délibérations comporte ces mots : "''Les personnes bienfaisantes qui ont donné des aumônes à distribuer au citoyen-maire, savaient qu'il était incapable de les faire tourner à un autre usage''"<ref>Album breton. ''Souvenirs de Rennes'', par Ducrest de Villeneuve</ref>.
Homme probe, Leperdit s'était vu confier par quelques nobles une somme importante de 2490 livres 15 sous, à charge pour lui de la distribuer aux pauvres à sa guise, sans avoir à en rendre compte. Ces dons furent portés sur les registres municipaux et les sommes distribuées, Leperdit se présenta en comptable à ses collègues, leur soumettant la liste des bénéficiaires. Le registre des délibérations comporte ces mots : "''Les personnes bienfaisantes qui ont donné des aumônes à distribuer au citoyen-maire, savaient qu'il était incapable de les faire tourner à un autre usage''"<ref>Album breton. ''Souvenirs de Rennes'', par Ducrest de Villeneuve</ref>.
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