« La mort mystérieuse de l'amiral de Villeneuve » : différence entre les versions

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''L’amiral Villeneuve vient de combler la mesure; il donne, à son départ de Vigo, l’ordre au capitaine Allemand d’aller à Brest, et vous écrit que son intention est d’aller à Cadix. Cela est certainement une trahison. […] Cela n’a plus de nom. Faites-moi un rapport sur toute l’expédition. Villeneuve est un misérable qu’il faut chasser ignominieusement. Sans combinaisons, sans courage, sans intérêt général, il sacrifierait tout pourvu qu’il sauve sa peau''.
''L’amiral Villeneuve vient de combler la mesure; il donne, à son départ de Vigo, l’ordre au capitaine Allemand d’aller à Brest, et vous écrit que son intention est d’aller à Cadix. Cela est certainement une trahison. […] Cela n’a plus de nom. Faites-moi un rapport sur toute l’expédition. Villeneuve est un misérable qu’il faut chasser ignominieusement. Sans combinaisons, sans courage, sans intérêt général, il sacrifierait tout pourvu qu’il sauve sa peau''.


Lors de la bataille du cap Finisterre (ou bataille des Quinze-Vingt),au large de la Galice (Espagne), le 22 juillet 1805, la flotte franco-espagnole que Villeneuve commandait n'avait pu atteindre la Manche, la flotte britannique de l'amiral Robert Calder, pourtant inférieure en nombre et très éprouvée par la canonnade, l'en ayant empêché.  Puis la flotte de Villeneuve avait été défaite à la {{w|bataille de Trafalgar}} le 22 octobre : assailli par des ordres de Napoléon qui, voyant l'affaire manquée, avait renoncé à ses projets de débarquement en Angleterre, Villeneuve ayant appris que l'amiral Rosily était à Madrid pour venir le remplacer, était sorti de Cadix pour se heurter, le 21 octobre, au large du cap Trafalgar, à l'escadre anglaise de l'amiral Nelson, supérieurement entraînée et commandée. Les dispositions de combat de Villeneuve furent particulièrement mauvaises : ligne de file étirée sur douze kilomètres, mélange de bâtiments français et espagnols, inorganisation du commandement. Malgré quelques belles actions et la conduite héroïque de certains, l'ampleur du désastre fut immense et les pertes, tant humaines que matérielles, élevées. Les 18 vaisseaux français et 15 vaisseaux espagnols avaient été écrasés par les 27 vaisseaux de Nelson et Villeneuve avait alors été fait prisonnier. Il était resté six mois en Angleterre, libéré sur parole mais confiné à Bishop's Waltham, dans le Hampshire, entre Winchester et Portsmouth puis à Reading. Libéré, le vice-amiral devait aller à Paris pour rendre compte à l'Empereur, démarche pénible car il savait bien que celui-ci en avait beaucoup après lui qui n'avait pas exécuté ses ordres: d'abord entraîner l'escadre anglaise loin de ses bases vers les Antilles et revenir vers la France pour permettre aux troupes impériales de débarquer en Angleterre à partir de Boulogne ; puis, cet ordre n'ayant pas été exécuté, de remonter la flotte vers Rochefort Brest alors que le vice-amiral se laissa enfermer à Cadix pendant plusieurs semaines, les équipages  
Lors de la bataille du cap Finisterre (ou bataille des Quinze-Vingt),au large de la Galice (Espagne), le 22 juillet 1805, la flotte franco-espagnole que Villeneuve commandait n'avait pu atteindre la Manche, la flotte britannique de l'amiral Robert Calder, pourtant inférieure en nombre et très éprouvée par la canonnade, l'en ayant empêché.  Puis la flotte de Villeneuve avait été défaite à la {{w|bataille de Trafalgar}} le 22 octobre : assailli par des ordres de Napoléon qui, voyant l'affaire manquée, avait renoncé à ses projets de débarquement en Angleterre, Villeneuve ayant appris que l'amiral Rosily était à Madrid pour venir le remplacer, était sorti de Cadix pour se heurter, le 21 octobre, au large du cap Trafalgar, à l'escadre anglaise de l'amiral Nelson, supérieurement entraînée et commandée. Les dispositions de combat de Villeneuve furent particulièrement mauvaises : ligne de file étirée sur douze kilomètres, mélange de bâtiments français et espagnols, inorganisation du commandement. Malgré quelques belles actions et la conduite héroïque de certains, l'ampleur du désastre fut immense et les pertes, tant humaines que matérielles, élevées. Les 18 vaisseaux français et 15 vaisseaux espagnols avaient été écrasés par les 27 vaisseaux de Nelson et Villeneuve avait alors été fait prisonnier. Il était resté six mois en Angleterre, libéré sur parole mais confiné à Bishop's Waltham, dans le Hampshire, entre Winchester et Portsmouth puis à Reading. Libéré, le vice-amiral devait aller à Paris pour rendre compte à l'Empereur, démarche pénible car il savait bien que celui-ci en avait beaucoup après lui qui n'avait pas exécuté ses ordres: d'abord entraîner l'escadre anglaise loin de ses bases vers les Antilles et revenir vers la France pour permettre aux troupes impériales de débarquer en Angleterre à partir de Boulogne ; puis, cet ordre n'ayant pas été exécuté, de remonter la flotte vers Rochefort et Brest alors que le vice-amiral se laissa enfermer à Cadix pendant plusieurs semaines, les équipages  


=== Suicide ou assassinat ? ===
=== Suicide ou assassinat ? ===
Le 21 avril dans la soirée, son valet noir, Jean-Baptiste Bacquè, lui remit une lettre épaisse scellée, lettre dont la lecture le troubla puis il demanda du papier et écrivit une lettre à sa femme. "Au moment où tu recevras cette lettre, ton mari ne vivra plus" lira-t-elle. Le 22 avril, vers dix-sept heures, en rentrant à l’hôtel, le domestique au retour d'une sortie en ville frappe à la porte de la chambre; pas de réponse. Peut-être l’amiral est-il sorti ? Bacqué revient un peu plus tard, frappe de nouveau; toujours pas de réponse.
 
Sur la place aux Arbres, de jeunes Rennais se détournaient vers ces deux étrangers, un homme à la mine distinguée et tristre et un noir, qui se promenaient en silence.
Le 21 avril dans la soirée, son valet noir, Jean-Baptiste Bacquè, lui remit une lettre épaisse scellée de cire rouge, lettre dont la lecture le troubla puis il demanda du papier et écrivit une lettre à sa femme. "Au moment où tu recevras cette lettre, ton mari ne vivra plus" lira-t-elle. Le 22 avril, vers dix-sept heures, en rentrant à l’hôtel, le domestique au retour d'une sortie en ville frappe à la porte de la chambre; pas de réponse. Peut-être l’amiral est-il sorti ? Bacqué revient un peu plus tard, frappe de nouveau; toujours pas de réponse.
La nuit venue, le domestique s’inquiète de ce silence car personne n’a vu sortir l’amiral. Il décide de prévenir l’hôtelier et tous deux montent à l’étage, à la lumière d’une chandelle. Ils frappent encore une fois en vain. Examinant de près la serrure, ils observent  que la clé était sur la porte, à l’intérieur. L’amiral s’est donc enfermé et, peut- être, a-t-il été pris de malaise, ce qui explique sans doute son silence. Néanmoins ils n’osent enfoncer la porte et alertent la police qui dépêche deux commissaires, Alexandre Bacon et Noël-Vincent Bart, qui arrivent b accompagnés d’un serrurier. Faute d'obtenir de réponse,  les policiers font forcer la serrure.
La nuit venue, le domestique s’inquiète de ce silence car personne n’a vu sortir l’amiral. Il décide de prévenir l’hôtelier et tous deux montent à l’étage, à la lumière d’une chandelle. Ils frappent encore une fois en vain. Examinant de près la serrure, ils observent  que la clé était sur la porte, à l’intérieur. L’amiral s’est donc enfermé et, peut- être, a-t-il été pris de malaise, ce qui explique sans doute son silence. Néanmoins ils n’osent enfoncer la porte et alertent la police qui dépêche deux commissaires, Alexandre Bacon et Noël-Vincent Bart, qui arrivent b accompagnés d’un serrurier. Faute d'obtenir de réponse,  les policiers font forcer la serrure.


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