« La mort mystérieuse de l'amiral de Villeneuve » : différence entre les versions

lien externe
(photo)
(lien externe)
Ligne 5 : Ligne 5 :
=== Le vice-amiral défait à Trafalgar vient à Rennes ===
=== Le vice-amiral défait à Trafalgar vient à Rennes ===
[[File:Vice-Amiral Pierre Charles de Villeneuve.png|150px|rightt|thumb|Vice-Amiral Pierre Charles de Villeneuve]]
[[File:Vice-Amiral Pierre Charles de Villeneuve.png|150px|rightt|thumb|Vice-Amiral Pierre Charles de Villeneuve]]
En avril [[1806]], le vice-amiral Pierre Charles Jean-Baptiste Sylvestre de Villeneuve, 43 ans, fait halte à Rennes quelques jours, et est descendu à l'''hôtel de la Patrie'', géré par M. Ledéan, dont il ne sort guère, plongé dans une profonde mélancolie due à sa situation. Il écrivit au duc Decrès, ministre de la marine, pour connaître les dispositions du chef de l'Etat à son égard et l'informer, qu'avant de poursuivre sa route, il attendait une réponse. Il aurait lu dans ''le Moniteur'' qu'il encourait le ressentiment de l'empereur.  C'est que sa flotte avait été défaite à Trafalgar le 22 octobre précédent: assailli par des ordres de Napoléon qui, voyant l'affaire manquée, avait renoncé à ses projets de débarquement en Angleterre, Villeneuve ayant appris que l'amiral Rosily était à Madrid pour venir le remplacer. était sorti pour se heurter, le 21 octobre, au large du cap Trafalgar, à l'escadre anglaise de l'amiral Nelson, supérieurement entraînée et commandée. Les dispositions de combat de Villeneuve furent particulièrement mauvaises : ligne de file étirée sur douze kilomètres, mélange de bâtiments français et espagnols, inorganisation du commandement. Malgré quelques belles actions et la conduite héroïque de certains, l'ampleur du désastre fut immense et les pertes, tant humaines que matérielles, élevées. Les 18 vaisseaux français et 15 vaisseaux espagnols avaient été écrasés par les 27 vaisseaux de Nelson et Villeneuve avait alors été fait prisonnier. Il était resté six mois confiné à Reading en Angleterre. Libéré, le vice-amiral devait se rendre à Paris pour rendre compte à l'Empereur, démarche pénible car il savait bien que celui-ci en avait beaucoup après lui car il n'avait pas exécuté ses ordres qui étaient d'abord entraîner l'escadre anglaise loin de ses bases vers les Antilles et revenir vers la France pour permettre aux troupes impériales de débarquer en Angleterre à partir de Boulogne ; puis, cet ordre n'ayant pas été exécuté, de remonter la flotte vers Brest alors que le vice-amiral se laissa enfermer à Cadix.
En avril [[1806]], le vice-amiral {{w| Pierre Charles Sylvestre de Villeneuve}}, 43 ans, venant de Morlaix, fait halte à Rennes. Il est descendu à l'''hôtel de la Patrie'' géré par M. Ledéan, dont il ne sort guère, plongé dans une profonde mélancolie due à sa situation. Il écrivit au duc Decrès, ministre de la marine, pour connaître les dispositions du chef de l'Etat à son égard et l'informer, qu'avant de poursuivre sa route, il attendait une réponse. Il aurait lu dans ''le Moniteur'' qu'il encourait le ressentiment de l'empereur.  C'est que sa flotte avait été défaite à Trafalgar le 22 octobre précédent: assailli par des ordres de Napoléon qui, voyant l'affaire manquée, avait renoncé à ses projets de débarquement en Angleterre, Villeneuve ayant appris que l'amiral Rosily était à Madrid pour venir le remplacer. était sorti pour se heurter, le 21 octobre, au large du cap Trafalgar, à l'escadre anglaise de l'amiral Nelson, supérieurement entraînée et commandée. Les dispositions de combat de Villeneuve furent particulièrement mauvaises : ligne de file étirée sur douze kilomètres, mélange de bâtiments français et espagnols, inorganisation du commandement. Malgré quelques belles actions et la conduite héroïque de certains, l'ampleur du désastre fut immense et les pertes, tant humaines que matérielles, élevées. Les 18 vaisseaux français et 15 vaisseaux espagnols avaient été écrasés par les 27 vaisseaux de Nelson et Villeneuve avait alors été fait prisonnier. Il était resté six mois confiné à Reading en Angleterre. Libéré, le vice-amiral devait se rendre à Paris pour rendre compte à l'Empereur, démarche pénible car il savait bien que celui-ci en avait beaucoup après lui car il n'avait pas exécuté ses ordres qui étaient d'abord entraîner l'escadre anglaise loin de ses bases vers les Antilles et revenir vers la France pour permettre aux troupes impériales de débarquer en Angleterre à partir de Boulogne ; puis, cet ordre n'ayant pas été exécuté, de remonter la flotte vers Brest alors que le vice-amiral se laissa enfermer à Cadix.


=== Suicide ou assassinat ?===
=== Suicide ou assassinat ?===
Le 21 avril dans la soirée,  son valet noir, Jean-Baptiste Bacquè, lui remit une lettre épaisse scellée, lettre dont la lecture le troubla puis il demanda du papier et écrivit une lettre à sa femme. "Au moment où tu recevras cette lettre, ton mari ne vivra plus" lira-t-elle. Le 22 avril en début de nuit, le valet le découvre étendu mort, un couteau dans le cœur, dans le petit cabinet de toilette attenant à sa chambre dont il a fallu travailler la serrure, la porte en étant fermée à clé de l'intérieur.  Ce serait donc un suicide, sauf que le rapport de police fait état de six coups de couteau mais le vice-amiral aurait lu le soir même un ouvrage anglais, intitulé ''The Heart''  (''Le cœur'') donnant toutes indications sur la façon d'atteindre l'organe.<ref> ''La mort de l'amiral de Villeneuve''. A. V.  La revue française. Vol. 4 - Hoskin & Snowden. New-York - 1835 </ref>  Divers écrits, contradictoires, voire de fabulation, font pencher vers le suicide ou l'assassinat car il st difficile d'admettre qu'un e personne voulant se sucider se donne six coups de couteau dans la poitrine. <ref>[http://www.histoire-empire.org/marine/la_mort_de_villeneuve.htm La mort de Villeneuve], sur le site Histoire Empire</ref>. Les obsèques de première classe eurent lieu à l'[[église Saint-Germain]] et la ville de Rennes lui fit des funérailles pompeuses : un somptueux catafalque reçut le cercueil escorté par la troupe en armes et par les corps constitués au son d'une musique funèbre et suivi d'une grande foule. On peut donc s'étonner qu'on n'ait jamais su  où il fut inhumé.
Le 21 avril dans la soirée,  son valet noir, Jean-Baptiste Bacquè, lui remit une lettre épaisse scellée, lettre dont la lecture le troubla puis il demanda du papier et écrivit une lettre à sa femme. "Au moment où tu recevras cette lettre, ton mari ne vivra plus" lira-t-elle. Le 22 avril en début de nuit, le valet le découvre étendu mort, un couteau dans le cœur, dans le petit cabinet de toilette attenant à sa chambre dont il a fallu travailler la serrure, la porte en étant fermée à clé de l'intérieur.  Ce serait donc un suicide, sauf que le rapport de police fait état de six coups de couteau mais le vice-amiral aurait lu le soir même un ouvrage anglais, intitulé ''The Heart''  (''Le cœur'') donnant toutes indications sur la façon d'atteindre l'organe.<ref> ''La mort de l'amiral de Villeneuve''. A. V.  La revue française. Vol. 4 - Hoskin & Snowden. New-York - 1835 </ref>  Divers écrits, contradictoires, voire de fabulation, font pencher vers le suicide ou l'assassinat car il st difficile d'admettre qu'un e personne voulant se sucider se donne six coups de couteau dans la poitrine. <ref>[http://www.histoire-empire.org/marine/la_mort_de_villeneuve.htm La mort de Villeneuve], sur le site Histoire Empire</ref>. Les obsèques de première classe eurent lieu à l'[[église Saint-Germain]] et la ville de Rennes lui fit des funérailles pompeuses : un somptueux catafalque reçut le cercueil escorté par la troupe en armes et par les corps constitués au son d'une musique funèbre et suivi d'une grande foule. On peut donc s'étonner qu'on n'ait jamais su  où il fut inhumé.
23 921

modifications