« La peste à Rennes » : différence entre les versions

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[[Catégorie:Événement|Peste]]
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== La "mort noire", épidémie récurrente==
La peste, bubonique ou pulmonaire, la "mort noire", sévit plusieurs fois à Rennes au XVIe et au XVIIe siècle. Dès 1505 , [[Anne de Bretagne]], lors d'un Tro Breizh, avait évité Rennes par crainte d'une épidémie de peste. On la constate en 1563-1564. Dès 1632 on avait construit  à Rennes, au lieu-dit ''La Croix-Rocheraud'' , un établissement destiné exclusivement aux mendiants pestiférés, sous le nom d'hôpital de la Santé. Auparavant ils étaient reçus à Saint-Yves et les morts inhumés dans un terrain appartenant à l'hôpital, près d'une croix Rocheraud. <ref> ''Histoire de Rennes,'' p.244, Émile Ducrest de Villeneuve et D. Maillet. Edouard Morault, libraire. Rennes - 1845 </ref>  Pendant les décennies qui
suivirent 1563, la peste qui n'avait plus fait parler d'elle depuis l'épidémie
de 1507-1509 allait sévir à l'état endémique, avec des accalmies de quelques
années séparées par de mortelles recrudescences  en 1582-1585, de 1588 à 1602, en 1605, de 1607 à 1617, de 1622 à 1627, en 1628, de 1629 à 1634, en 1636-1637 et une dernière fois en 1640.
[[File:Black Death.jpg|right|thumb|300px|Illustration publiée sur une Bible allemande datant de 1411]]
[[File:Black Death.jpg|right|thumb|300px|Illustration publiée sur une Bible allemande datant de 1411]]
== La "mort noire", épidémie récurrente==
La peste, bubonique ou pulmonaire, la "mort noire", sévit plusieurs fois à Rennes au XVIe et au XVIIe siècle. On la constate en 1563-1564, en 1582-1585, de 1588 à 1602, en 1605, de 1607 à 1617, de 1622 à 1627, en 1628, de 1629 à 1634, en 1636-1637 et une dernière fois en 1640. Mais l'on donne alors ce nom à diverses maladies épidémiques.<ref>''La peste à Rennes de 1563 à 1640'', par L. Delourmel. Bulletin et mémoires de la Société archéologique d'Ille-et-Vilaine, vol. XXVI - 1897</ref> A l'emplacement de la [[rue de l'Arsenal]], dès 1546, François Thierry de Boisorcant avait donné une maison et un jardin destinés à accueillir les malades atteints de la peste que l'[[hôpital Saint-Yves]] ne pouvait recevoir. En [[1597]], à la suite de mauvaises récoltes, une grande famine s'installe dans la campagne rennaise. Les paysans viennent chercher aide et nourriture en ville. Le sergent général de la police, Regnard, publie un arrêté qui interdit l'entrée en ville des pauvres gens pour mendier et chercher l'aumône, car on craint les risques d'épidémies de peste ou autres maladies.


A chaque poussée, c'était la même
panique : "le Parlement quittait Rennes pour une ville moins atteinte dans
les environs, et on prenait quelques mesures d'hygiène qui devaient être
périodiquement renouvelées : curage des fossés, évacuation des prisons
encombrées, interdiction de laisser les pourceaux errer dans les rues sous
peine de confiscation au profit de l'Hôtel-Dieu, fermeture des écoles et des
tavernes, sanctions contre les malades s'échappant de leurs maisons cadenassées,
expulsion des marchands ambulants, on défend les rassemblements,
on défend de tirer le Papegaut, on défend les représentations des Mystères
à peine d'emprisonnement des comédiens, etc. Puis la mortalité diminuait,
le Parlement revenait, les Jésuites rouvraient leur collège de Toussaints,
jusqu'à la prochaine alerte". Lors de la peste de 1605, 500 personnes furent hospitalisées dans de
nouveaux bâtiments à la Croix-Rocheron mais dans l'intervalle des épidémies, le
Sanitat servait d'asile aux vieillards et aux mendiants. Des médecins et
chirurgiens supplémentaires durent être engagés.
Grâce à la générosité du prévôt Pierre Alleaume, le bâtiment sud
de l'Hôtel-Dieu Saint-Yves <ref>[[Hôpital Saint-Yves]]</ref> fut rénové en 1617-1620, et un autre
construit à l'est ; et les échevins suivant cet exemple firent édifier
d'autres salles à l'ouest, au long de la ''rue du Port-Saint-Yves''. L'ensemble
représentait, en 1636, un quadrilatère d'environ 40 m de côté, et
220 malades y trouvaient place.  <ref>''Histoire des hôpitaux de Rennes'' par le Professeur J.-C. Sournia. BIU Santé - 1969 </ref> Le 29 juillet 1624, on annula la distribution des prix au collège des jésuites.
Pendant huit ans, de 1624 à 1632, la peste ravage Rennes. Elle se manifestait par des "bosses", de gros bubons  qui noircissaient et pourrissaient, décomposant le sang. On éventait et on désinfectait les maisons par de grands feux pour chasser le "mauvais air". Toutes les classes de la société furent touchées par le mal. En 1626, le corps de  police des magistrats et bourgeois prend des arrêtés souvent draconiens pour  prévenir la contagion. On enjoint à une femme de chambre de sortir dans la journée en emportant les hardes de sa maîtresse morte de la peste, sous peine du fouet. On défend à la veuve d'un pelletier de toucher à ses vieilles hardes et de les éventer, sous peine de mort. On ferme de cadenas la maison d'un mort et, ceux-ci ayant été forcés par des voleurs qui se sont emparés d'objets infestés, on en rend responsables les voisins. On interdit aux habitants de paroisses infestées l'accès à la ville. Vitré accueillera la réunion des Etats de Bretagne, Rennes étant touchée par la peste.<ref> ''Rennes moderne'', par A. Marteville, vol. 2 - 1849</ref>  En 1627 une procession générale fut renouvelée pendant trois jours, la communauté en habits de cérémonies ainsi que tous les corps judiciaires et militaires.<ref> ''Histoire de Rennes,'' p.310, Émile Ducrest de Villeneuve et D. Maillet. Edouard Morault, libraire. Rennes - 1845 </ref> 
Mais l'on donne alors ce nom à diverses maladies épidémiques.<ref>''La peste à Rennes de 1563 à 1640'', par L. Delourmel. Bulletin et mémoires de la Société archéologique d'Ille-et-Vilaine, vol. XXVI - 1897</ref> A l'emplacement de la [[rue de l'Arsenal]], dès 1546, François Thierry de Boisorcant avait donné une maison et un jardin destinés à accueillir les malades atteints de la peste que l'hôpital Saint-Yves <ref> [[Clinique Saint-Yves]]</ref> ne pouvait recevoir. En [[1597]], à la suite de mauvaises récoltes, une grande famine s'installe dans la campagne rennaise. Les paysans viennent chercher aide et nourriture en ville. Le sergent général de la police, Regnard, publie un arrêté qui interdit l'entrée en ville des pauvres gens pour mendier et chercher l'aumône, car on craint les risques d'épidémies de peste ou autres maladies.


Pendant huit ans, de 1624 à 1632, la peste ravage Rennes. Elle se manifestait par des "bosses", de gros bubons  qui noircissaient et pourrissaient, décomposant le sang. On éventait et on désinfectait les maisons par de grands feux pour chasser le "mauvais air". Toutes les classes de la société furent touchées par le mal. En 1626, le corps de  police des magistrats et bourgeois prend des arrêtés souvent draconiens pour  prévenir la contagion. On enjoint à une femme de chambre de sortir dans la journée en emportant les hardes de sa maîtresse morte de la peste, sous peine du fouet. On défend à la veuve d'un pelletier de toucher à ses vieilles hardes et de les éventer, sous peine de mort. On ferme de cadenas la maison d'un mort et, ceux-ci ayant été forcés par des voleurs qui se sont emparés d'objets infestés, on en rend responsables les voisins. On interdit aux habitants de paroisses infestées l'accès à la ville. Vitré accueillera la réunion des Etats de Bretagne, Rennes étant touchée par la peste.<ref> ''Rennes moderne'', par A. Marteville, vol. 2 - 1849</ref>


==Le voeu de 1632==
==Le de 1632==
[[Fichier:Voeu d argent - Basilique de Notre Dame de Bonne Nouvelle.png|right|250px|thumb|voeu à Notre-Dame de Bonne Nouvelle]]
[[Fichier:Voeu d argent - Basilique de Notre Dame de Bonne Nouvelle.png|right|250px|thumb|Vœu à Notre-Dame- de- Bonne- Nouvelle]]
La protection de la Vierge de Bonne-Nouvelle se manifeste notamment à l'occasion de cette épidémie de peste qui dévastait la ville de Rennes et ses environs. Le 12 octobre 1632, un membre notable du clergé suggère l'idée d'un voeu à Notre-Dame de Bonne Nouvelle. La municipalité et toute la ville promirent d'offrir à Marie en « ex voto » une maquette de la ville si Notre-Dame met un terme à l'épidémie. La contagion s'étant effectivement arrêtée le jour même, on confia la réalisation de cette pièce d'orfèvrerie au maître orfèvre parisien La Haye auquel il fallut deux ans pour mener l’œuvre à bien.<ref>''Saint-Aubin et Notre-Dame de Bonne-Nouvelle'', conférence d' Arthur de la Borderie. Plihon et hervé éd. - 1896</ref>  La pièce représentait "''la ville de Rennes, avec ses murs, tours, porteaux, églises et édifices notables; une image de Nostre-Dame, s'élevoit par-dessus, estendant la main sur le convent de Bonne-Nouvelle, son petit Jésus donnant la bénédiction à la ville, le tout du poids de cent dix neuf marcs,'' ( = 29,1 kg) ''provenus d'une cueillette générale qu'on fit par la ville à cette intention''" <ref> ''Vie des SS. de Bretagne'', par le R.P. Albert Legrand, - 1680</ref>  Le voeu fut porté le 8 septembre 1634, en grande procession, de l'[[hôtel de ville]] à la cathédrale puis à l'[[église Notre-Dame de Bonne-Nouvelle]]. Mgr de Cornulier, Évêque de Rennes, annonça en 1634 que la fête du voeu serait célébrée le 8 septembre, jour de la fête de la Nativité de Notre Dame, et ainsi chaque année. Cette maquette a été fondue vers 1794.
La protection de la Vierge de Bonne-Nouvelle se manifeste notamment à l'occasion de cette épidémie de peste qui dévastait la ville de Rennes et ses environs. Le 12 octobre 1632, un membre notable du clergé suggère l'idée d'un voeu à Notre-Dame de Bonne Nouvelle. La municipalité et toute la ville promirent d'offrir à Marie en « ex voto » une maquette de la ville si Notre-Dame met un terme à l'épidémie. La contagion s'étant effectivement arrêtée le jour même, on confia la réalisation de cette pièce d'orfèvrerie au maître orfèvre parisien La Haye auquel il fallut deux ans pour mener l’œuvre à bien.<ref>''Saint-Aubin et Notre-Dame de Bonne-Nouvelle'', deux conférences d' Arthur de la Borderie. Plihon et Hervé libraires-éditeurs. - 1896</ref>  La pièce représentait "''la ville de Rennes, avec ses murs, tours, porteaux, églises et édifices notables; une image de Nostre-Dame, s'élevoit par-dessus, estendant la main sur le convent de Bonne-Nouvelle, son petit Jésus donnant la bénédiction à la ville, le tout du poids de cent dix neuf marcs,'' ( = 29,1 kg) ''provenus d'une cueillette générale qu'on fit par la ville à cette intention''" <ref> ''Vie des SS. de Bretagne'', par le R.P. Albert Legrand, - 1680</ref>  Le voeu fut porté le 8 septembre 1634, en grande procession, de l'[[hôtel de ville]] à la cathédrale puis à l'[[église Notre-Dame de Bonne-Nouvelle]]. Mgr {{w|Pierre Cornulier}}, évêque de Rennes, annonça en 1634 que la fête du vœu serait célébrée le 8 septembre, jour de la fête de la Nativité de Notre Dame, et ainsi chaque année. Cette maquette, fondue vers 1794, fut reconstituée en 1861.
[[Fichier:Procession_du_voeu.png|300|left|thumb|La procession de la "rendition" du voeu au début du 20e siècle, descendant de la rue de la Monnaie]]
''La chapelle de la Sainte Vierge qui joint l'église est renommée dans la province par le grand concours de peuple qui s'y fait les jours de sa feste, l'autel fust beny par Pierre de Cornullier évesque de Rennes.L'image de la Sainte Vierge qui porte le nom de miraculeuse y fust placée en [[1623]]. Les représentations en cire et les voeux y sont en très grand nombre, mais le principal est celuy qui fust fait par la ville en [[1632]] pour remercier dieu de l'avoir délivrée de la peste qui la desoloit depuis huit ans, c'est une ville représentée en argent avec tant d'art que l'on y distingue les édifices publics et les maisons considérables. La protection singulière que la mère de dieu a accordé dans toutes les occasions aux habitans de la ville de Rennes et particulièrement en 1632 engagea cette ville à luy faire ce voeu qu'elle exécuta en [[1634]]. La ceremonie qui s'en fist le jour de la nativité fust très ecclatante, l'évesque tout le clergé, et le parlement en robe rouge s'y estant trouvés.'' <ref> Manuscrit anonyme conservé aux Archives d'llle-et-Vilaine cote : 1 F 292.</ref> <ref> [[La_paroisse_Saint-Germain_de_Rennes_en_1725]]</ref> Le 9 septembre, une nouvelle procession se dirigea vers l'hôpital de la santé où l'évêque célébra une messe pour les morts. les clés de l'hôpital et celles des maisons des morts pestiférés furent portées devant l'image de Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle. Pendant les quatre jours de solennités l'affluence d'étrangers à la ville fut si grande que le pain manqua. Histoire de Rennes, p.315, Émile Ducrest de Villeneuve et D. Maillet. Edouard Morault, libraire. Rennes - 1845


De 1555 à 1789, le [[Parlement de Bretagne]] a consacré à la peste 45 de ses 275 remontrances sur l'hygiène dans la province.
De 1555 à 1789, le [[Parlement de Bretagne]] a consacré à la peste 45 de ses 275 remontrances sur l'hygiène dans la province.
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==Les arrêts du Parlement==
==Les arrêts du Parlement==
De 1582 à 1640, le [[Parlement de Bretagne]] a pris un grand nombre de mesures de prévention et de lutte contre la peste à Rennes particulièrement. Elles ont des objets variés et sont d'une portée très variable ainsi que le montrent les notices suivantes extraites du répertoire des arrêts sur remontrance du procureur général du roi réalisé par Hervé Tigier en [[1990]] par l'analyse des arrêts conservés aux [[Archives départementales d'Ille-et-Vilaine]], sous-série 1B f.
De [[1582]] à [[1640]], le [[Parlement de Bretagne]] prend un grand nombre de mesures de prévention et de lutte contre la peste à Rennes particulièrement. Pas moins de 120 arrêtés sont pris à propos de sujets variés, d'une portée très variable ainsi que le montrent les notices suivantes extraites du répertoire des arrêts sur remontrance du procureur général du roi réalisé par Hervé Tigier en [[1990]] par l'analyse des arrêts conservés aux [[Archives départementales d'Ille-et-Vilaine]], sous-série 1B f, reproduites dans leur totalité sur l'article [[Arrêts du Parlement de Bretagne pour la prévention et la lutte contre la peste, 1582 - 1640]].  
 
=== 1580-1590 ===
* 5298 De la sortie de leur couvent des moines de l'abbaye Saint Georges de RENNES "soubz prétexte du danger de contagion". 19.10.1582, 1 p.
* 5299 Pour l'allocation d'une somme, à l'appréciation des juges de RENNES, provenant des deniers d'octroi et communs, pour la maison de la Santé et l'assistance des malades de contagion. 26.04.1583, 1 p.
* 5300 De la promesse des habitants de RENNES de supplier le roi de conserver leur charge aux héritiers ou serviteurs des officiers décédés en raison de la peste durant leur service au parlement, tel Guy DE QUERMENGUY. 27.04.1583, 2 p. (Remontrance de Louis COLLOBEL conseiller)
* 5301 Interdiction "pour cette année de tirer les joyaux du papegault" et attribution des deniers de la ville aux besoins des malades de la peste. 30.04.1583, 1 p.
* 5302 Requête des "nobles bourgeois manans et habitans de ceste ville de RENNES" pour le départ de tous les mendiants non originaires, et non inscription à l'avenir au rôle des pauvres des familles "étrangères". 15.09.1583, 2 p.
* 5303 "Touz les hostaiges quy sont à présant retenuz aux dictes prisons et conciergerye pour debtes civilles seront eslargiz" selon les requêtes que la pluspart d'entre eux ont présentées en raison de la peste qui y sévit. 13.03.1584, 1 p.
* 5304 Ordre au sénéchal de faire réunir trois fois par semaine des habitants de RENNES pour délibérer des mesures relatives "à la contagion". 28.09.1590, 1 p.
 
=== 1605 ===
* 5305 Mesures de prévention de la peste à RENNES, concernant principalement les immondices de la ville et les mendiants. "Sergent des paouvres" et "Contrôleur des oeuvres publicqz". 07.06.1605, 2 p.
 
===1620 - 1640 ===
* 5306 Injonctions concernant les "écoliers" et les marchands, en raison de l'épidémie sévissant à CAEN. 15.10.1621, 1 p.
* 5307 Injonction au sénéchal pour la propreté des rues de RENNES, et restriction des échanges avec Lamballe et Paramé. 01.12.1621, 1 p.
* 5308 Mesures de prévention à l'annonce de l'arrivée de la peste à GEVEZE, LA CHAPELLE CHAUSSEE et LANGAN, depuis les foyers de DINAN, DOL et SAINT MALO. 26.07.1622, 1 p. s.r.
* 5309 "Commandement à tous escolliers des parroisses voysines de dix lieues proches de cette ville (de) vider promptement icelle", etc. 28.07.1622, 1/2 p.
* 5310 Interdiction aux "écoliers" de DINAN, DOL, SAINT BRIEUC et SAINT MALO de venir à RENNES. 14.10.1622, 1 p.
* 5311 Dispositions précises pour empêcher l'entrée à RENNES d'habitants des paroisses de BROONS, CHATEAUBOURG et SAINT MELAINE affligées par la peste. 09.12.1624, 1 p.
* 5312 Fermeture du collège des Jésuites et déplacement des marchés hors de RENNES. 09.12.1624, 1/2 p. "chambres assemblées"
* 5313 Allocation de 109 livres par semaine pour l'assistance des malades, sur le droit de sol et liard pour pot. 14.12.1624, 1/2 p.
* 5314 Dispositions diverses relatives à l'épidémie à RENNES, après avoir entendu le sénéchal et le substitut du procureur général. 17.12.1624, 2 p.
* 5315 Recommandations à l'intention des médecins exerçant à RENNES et relatives à la "peste". 30.12.1624, 1 p.
* 5316 Injonction concernant les chirurgiens de RENNES et le paiement des personnes employées au "désairement". 10.02.1625, 1 p.
* 5317 Ordre à Pierre FOUCQUET chirurgien d'obéir aux ordonnances des commissaires de la police. 19.02.1625, 1/2 p.
* 5319 Désinfection des biens de Jan GEFFRARD et de Jacquette PATIER sa femme, poursuivis pour "rébellion à justice", et disposition générale d'expulsion des malades et établissement de leur quarantaine au fauxbourg de la Croix Rocheran. 27.02.1625, 1 p.
* 5321 Dispositions multiples concernant la mendicité et la peste à RENNES, confiées pour leur contrôle aux juges de la sénéchaussée et à deux conseillers du présidial. Hôpital Saint Louis au fauxbourg de la Croix Rocheran. 24.03.1625, 3 p.
* 5322 Suite "aux procès verbaux de visittes des quartiers et cinquantaines de cette ville de RENNES, faictes par les sénéchal, alloué, lieutenant du siège présidial de RENNES et MM. Sébastien RIAUD et Gilles LEZOT conseillers au dit siège". 09.04.1625, 2 p.
* 5323 Fermeture de la ville de RENNES, aux habitants des paroisses voisines le jour de la Fête Dieu. 24.05.1625, 1 p.
* 5324 "Sur le rapport faict en la cour par les commissaires d'icelle pour la police, que depuis le temps d'un an que la ville de RENNES est affligée du mal contagieux", prélèvement de 2400 livres "sur les deniers affectés au bastiment du pallais" pour le fonctionnement de la Maison de la Santé. 21.07.1625, 2 p.
* 5325 Des deniers destinés aux pauvres honteux. 09.08.1625, 1/2 p.
* 5326 Interdiction de se rendre à la foire de GUIBRAY, aux marchands de RENNES. 09.08.1625, 1/2 p.
* 5327 "Deffances aulx habitans de cette ville et forbourgs d'aller boire et manger aux hosteleryes tavernes et cabarets du dit lieu sur peine de six livres d'amande". 09.08.1625, 1/2 p.
* 5328 'Couvrefeu' "après les dix heures du soir sonnées" pour les habitants de RENNES. 16.08.1625, 1/2 p.
* 5330 Suite de l'arrêt du 09.04.1625, à propos des taxes des ecclésiastiques et les pauvres de RENNES. 09.09.1625, 1/2 p.
* 5331 Interdiction de la vente de biens et meubles dans RENNES et les "neuff parroisses de la chastellennye", notamment par les greffiers, huissiers et sergents. 17.05.1625, 1/2 p.
* 5332 Réitération de l'arrêt du 17 mai concernant la vente de biens et meubles, pour trois semaines. 09.08.1625, 1 p.
* 5333 Arrêt identique à celui du 9 août, applicable jusqu'à la fin du mois. 11.09.1625, 1 p.
* 5334 Plainte des commissaires de la police du refus de René PLESSIX fermier "du sou pour pot" de payer 500 livres pour les malades de la peste, leur destination prétendue étant l'église des Jésuites. 16.08.1625, 1 p.
* 5335 "Les condemnez aux gallères seront délivrez aux gomittes et iceux conduitz au village de la Goretaye" durant le "désairement" de la Conciergerie. 12.05.1626, 1 p. s.r. "chambres assemblées"
* 5336 Refus du geôlier de la Conciergerie d'aller garder les prisonniers à la Goretaye. 22.06.1626, "chambres assemblées"
* 5331 Mesures "sanitaires" concernant les prisonniers de la Conciergerie et l'ensemble des habitants de RENNES. 05.06.1626, 2 p.
* 5338 Défenses aux habitants des paroisses proches de RENNES de venir à RENNES pour la fête du Saint sacrement. 05.06.1626, 1/2 p.
* 5339 Habilitation de la maison du sénéchal pour le jugement des procès, pendant huit jours. 18.05.1626, 10 lignes.
* 5340 "Le palais recoit grande incommodité de la cessation des audiances du siège présidial de cette ville de RENNES" .... "à cause de la contagion qui est dans les prisons". 20.06.1626, 1 p.
* 5341 Désignation de la maison commune comme siège provisoire du présidial. 25.06.1626, 1/2 p.
* 5342 Paiement de 400 livres par trois marchands de vin, à Guillaume LAMBOT, hôtelier, en complément des 500 livres qui lui ont été remises pour la nourriture et le traitement des prisonniers de la Gauretaye. 04.07.1626, 1 p.
* 5343 Retour des prisonniers en la Conciergerie, à la charge de Mathurin DESLIN geôlier. 27.07.1626, 1 p.
* 5344 Elargissement pour six mois des prisonniers pour dettes, avec quarantaine au village du Gros Chesne. 14.05.1626, 1 p.
* 5345 Allocation nouvelle pour les besoins de la maison de Santé, par paiement du nommé PLESSIX. 06.08.1626, 1 p.
* 5346 "Désairement" de la maison du nommé LA TOUSCHE CODEBILLE. 19.08.1626, 1/2 p.
* 5347 Dispositions diverses pour la réduction des contacts avec les personnes ou lieux contaminés. 15.09.1626, 1 p.
* 5348 Injonctions aux bouchers vendant du mouton, et déplacement du marché des primeurs pour la fermeture d'une rue. 25.09.1626, 1/2 p.
* 5349 Apposition de cadenas sur la maison d'André DE LA PORTE conseiller, dont l'épouse est malade. 25.09.1626, 1/2 p.
* 5350 "DeffenSeS aux serviteurs et domestiques de Mr André DELAPORTE conseiller de sortir hors de la demeurance du dit DE LA PORTE". 05.10.1626, 1/2 p.
* 5351 Interdiction de toute foire à moins de trois lieues de RENNES, en particulier celle de CESSON. 07.10.1626, 1 p.
* 5352 Interdiction de la foire "appelée la foyre aux oygnons". 03.10.1626, 1/2 p.
* 5353 Suspension des audiences se tenant à RENNES, jusqu'à la Saint Martin. 06.10.1626, 1/2 p. "chambres assemblées"
* 5354 Suspension des audiences publiques du parlement jusqu'au premier décembre. 10.11.1626, 1 p. "chambres assemblées"
* 5355 Interdiction de la foire de Saint Denis se tenant près de SAINT SULPICE, "à cause du mal contagieux". 06.10.1626, 1 p.
* 5356 Arrestation des marchands contrevenant à l'interdiction de la foire aux Oignons. 07.10.1626, 1 p.
* 5357 Enquête concernant les infractions aux règlements concernant "le mal contagieux" à RENNES. 12.10.1626, 1 p.
* 5358 Paiement de 1500 livres par René PLESSIX sur l'argent destiné à l'église des pères Jésuites, pour les besoins des malades. 13.10.1626, 1/2 p.
* 5359 Interdiction des réunions de famille, à l'occasion des mariages ou pour toute autre raison, occasions de contacts avec les convalescents qui ne respectent pas la quarantaine. 18.11.1626, 1 p.
* 5360 Du respect des cadenas apposés sur les maisons touchées par l'épidémie, et de l'argent nécessaire aux malades. 09.12.1626, 1 p. "chambres assemblées"
* 5361 "Deffenses à tous précepteurs et habitants de cette ville de prandre ny loger aulcuns escolliers" que ceux demeurant déjà à RENNES. 26.02.1627, 1 p.
* 5362 Le prévôt de la Santé "fera bailler lieu commode au nommé DESPORTES chirurgien vissiteur des malades de contagion". 10.05.1627, 1/2 p.
* 5363 Publication de monitoires concernant les "malversations commises sur les habitans de ceste ville" durant le mal contagieux. 10.05.1627, 1/2 p.
* 5364 Suspension de la revente des habits et meubles d'occasion, en raison de l'épidémie qui existe en particulier en la maison de la Regueraye. 03.08.1627, 1 p.
* 5365 Disposition comptable concernant les deniers destinés à l'église des Jésuites de RENNES. 13.08.1627, 1/2 p. s.r.
5366 Fermeture du collège des Jésuites. Déplacement du "marché au bled". Suspension de la fabrication et commerce de la bière. 13.08.1627, 1/2 p.
* 5367 Rappel au sénéchal de RENNES de ses obligations de police, et commission pour trois mois, de "Luc LEDUC lieutenant et de cinq des plus anciens conseillers du siège de RENNES" pour l'assister dans sa tâche compliquée par l'épidémie. 21.08.1627, 1 p.
* 5368 "Permet aux pères Jésuistes de cette ville d'ouvrir leur colège" à la Toussaint. 23.10.1627, 1 p.
* 5369 Fermeture et "désairement" de la maison de la Santé de RENNES. 03.04.1628, 1 p.
* 5370 "Nicolas DE BOURGNEUF, René DE KERMENO et Mathurin GUISCHART conseillers seront avertiz de venir rendre le service qu'ils doivent en icelle à cause de leur charge". 20.09.1628, 1/2 p. "chambres assemblées"
* 5371 Dispositions pour la bonne exécution de l'arrêt du 21.08.1627, et la police durant "le mal contagieux" à RENNES. 22.09.1628, 1 p.
* 5372 Ordre aux religieux de l'abbaye Saint Melaine pour l'interdiction de la foire aux oignons. 28.09.1628, 1 p.
* 5373 Injonction aux personnes ayant fréquenté les lieux infectés de "commercer avec le public". 30.09.1628, 1 p.
* 5374 Suspension pour quinze jours des audiences du parlement, présidial et prévôté à RENNES. 23.09.1628, 1/2 p. "chambres assemblées"
* 5375 Rétablissement des audiences habituelles des juridictions siégeant à RENNES. 17.11.1628, 1 p.
* 5376 Interdiction aux "écoliers" des paroisses "où a esté en cette année le mal contagieux" de venir à RENNES et en particulier de se rendre au collège des Jésuites. 09.12.1628, 1/2 p.
* 5377 Ouverture du collège des Jésuites le 2 janvier prochain, suite à "la requête des nobles bourgeois de cette ville de RENNES". 09.12.1628, 1 p.
* 5378 Pour le licenciement des gardes établis aux portes de RENNES pour éviter l'entrée de vagabonds, durant la peste. 17.07.1629, 1/2 p. "chambres assemblées"
* 5379 "Deffenses à Pierre ANDRE et à Guillaume MARTIN désaireurs ou à tous aultres désaireurs ou à touttes personnes qui auraient esté dans l'air infecté de contagion, de venir en ceste ville". 17.09.1629, 1 p.
* 5380 "Le mal contagieux" et l'existence de "plus de mil à douze centz bariques de bons vins de GASCOGNE et grande cantité de vins d'ANJOU", autorisent à différer la vente au détail de vin nouveau. 25.09.1629, 1 p.
* 5381 De l'ouverture du collège des Jésuites, sauf aux élèves venant des paroisses touchées par l'épidémie. 23.11.1629, 1/2 p.
* 5382 Ordre aux "écoliers" indésirables de quitter RENNES. 23.11.1629, 1/2 p.
* 5383 Ouverture d'une information concernant Thomas BOURDAN? marchand, pour être entré en contact avec les habitants de RENNES après "s'estre trouvé en l'air contagieux". 26.08.1631, 1/2 p. "chambres assemblées".
* 5384 Prévention de la contagion depuis la ville d'ANGERS, dispositions concernant les messagers et les hôteliers de RENNES. 26.08.1631, 1 p. "chambres assemblées".
* 5385 Ouverture d'une information concernant la fracture des cadenas placés sur les maisons contaminées de RENNES, et leurs occupations. 26.08.1631, 1 p. "chambres assemblées".
* 5386 Rappel à la nommée LA ROYNE "tenant maison sous les porches de cette ville de RENNES" de l'interdiction de recevoir aucune personne venant "de l'air infecté". 09.09.1631, 1 p.
* 5387 "Le marché au bled et légumes sera transporté en lieu propre et commode suivant qu'il sera vu appartenir par les commissaires de la police". 01.09.1631, 1/2 p.
* 5388 Rappel de l'arrêt interdisant aux habitants de RENNES la fréquentation des cabarets. 01.09.1631, 1 p.
* 5389 Suspension des audiences publiques du parlement, présidial et prévôté pendant 15 jours en raison de l'épidémie. 26.09.1631, 1 p.
* 5390 Réouverture des audiences publiques du parlement et autres juridictions siégeant à RENNES. 22.11.1631, 1 p. "chambres assemblées".
* 5391 Des cadenas apposés sur les maisons contaminées, et des horaires propres au tranport des malades à l'hôpital, ou à l'aération des maisons. 01.10.1631, 2 p.
* 5392 Allocation de 3000 livres pour le service des malades de la peste, sur la ferme de l'abbaye Saint Melaine tenue par Georges HENRY. 02.10.1631, 2 p.
* 5394 Suspension des saisies de meubles et biens, et toutes autres ventes de biens, en particulier des vêtements, en raison de la contagion. 02.10.1631, 1 p.
* 5395 Interdiction des foires à RENNES, en particulier celle des "oignons". Fermeture des cabarets. 06.10.1631, 1 p.
* 5396 Les mauvaises drogues fournies par l'apothicaire de l'hôpital de la Santé semblent même contribuer au décès des malades "du mal contagieux". 11.10.1632, 1 p.
* 5397 Ouverture du collège de RENNES par les Jésuites le lundi suivant. 26.11.1632, 1/2 p. "chambres assemblées".
* 5398 Ensemble de dispositions à l'intention des officiers des juridictions pour apporter du secours aux habitants des paroisses autour de RENNES et à CHATEAUGIRON atteints du "mal contagieux". 17.07.1636, 2 p.
* 5401 Dix mesures de lutte contre la peste et d'assistance des malades, à RENNES. 07.08.1636, 2 p.
* 5402 Pour le procès de Jan PASQUER du village de Coquais paroisse de NOYAL SUR SEICHE, et de Pierre OLLIVAULT, venus au marché et en différents endroits de RENNES après avoir enterré des corps morts de la peste et "aiant la peste fluente". 26.08.1636, 1/2 p.
* 5403 Suite de l'arrêt du 10.11.1631, autres dispositions concernant la mobilisation des paroisses contre la peste. 06.09.1636, 1 p.
* 5404 Attribution de 405 livres prélevées sur les deniers destinés au bâtiment des pères Jésuites, pour les "malades de contagion". 17.09.1636, 1 p.
* 5405 Nouvelle attribution d'argent pour la nourriture des malades de la peste, aux bons soins de Jan LOUVEL procureursyndic de RENNES et D'André PATIER. 11.10.1636, 1 p.
* 5406 "Deffenses aux habitants de cette ville (...) d'aller en la maison de la Santé de cette ville fréquenter et boire avec les officiers d'icelle (...) sur peine d'estre penduz et estranglez sans autre forme ny figure de procès". 08.10.1636, 1 p.
* 5407 Défenses aux recteurs des paroisses de RENNES d'enterrer les corps "pendant que le mal contagieux durera que au préalable les dits corps n'ayent été visités par ordonnance des commissaires de la pollice...". 08.10.1636, 1 p.
* 5408 Permission donnée "aux officiers de la Santé" d'emprunter le passage du Puits Mauger contre l'interdiction faite par les propriétaires ou autres. 09.10.1636. 1/2 p.
* 5410 "Enjoint aux juges présidiaux de RENNES de demeurer et résider actuellement en cette ville en nombre suffisant pour rendre la justice aux subjetz du roy". 14.10.1636, 10 lignes.
* 5411 Mesures diverses contre l'extension de la contagion principalement à RENNES. 18.08.1637, 2 p.
* 5412 Commission pour les contraventions aux arrêts relatifs à la contagion, "mesme contre le nommé JOUAULT boullanger demeurant au forbourg de la Magdelaine qui a receler le dit mal, ou contre ceulx qui ont enterré ung enfant décédé sans le faire visiter". 02.09.1637, 1/2 p.
* 5413 "Après avoir ouy les commissaires de la police", report de l'ouverture du collège des Jésuites à la Toussaint. 08.10.1637, 1/2 p.
* 5414 Pour l'ouverture du collège des Jésuites de RENNES "au premier jour après la feste de la Toussaint" et "aux enfants de qualité seullement". 30.10.1637. 1/2 p.
* 5415 Levée des défenses faites aux huissiers et sergents de "procéder à aucune exécution" dans la ville de RENNES, par l'arrêt du 18.08.1637. 15.01.1638. 1/2 p.
* 5416 Mesures d'isolement de la ville de RENNES des contacts avec les paroisses touchées par la peste. 07.08.1638, 2 p. "chambres assemblées"
* 5417 Commission pour les contraventions à l'arrêt du 7 août en ce qu'il interdit le transport de marchandises de RENNES à la foire de GUIBRAY. (Faubourg de FALAISE lieu d'une foire de 15 jours au mois d'août). 13.08.1638, 1/2 p.
* 5418 "Après avoir ouy les commissaires de police", interdiction de l'introduction de marchandises dans RENNES venant de Normandie sans en aviser les commissaires de police. 17.08.1638, 1/2 p. "chambres assemblées".
* 5419 Renvoi des habitants accueillis durant la peste à l'hôpital de RENNES, devant le sénéchal de RENNES pour que soit diminuées les contributions demandées par les commissaires de police. 21.03.1639, 1 p.


Parmi ces arrêtés, on trouve en [[1583]], la requête des "''nobles bourgeois manans et habitans de ceste ville de Rennes" pour le départ de tous les mendiants non originaires, et non inscription à l'avenir au rôle des pauvres des familles "étrangères''" ; en [[1622]], "''l'interdiction aux "écoliers" de Dinan, Dol, Saint-Brieuc et Saint-Malo de venir à Rennes''" ; en [[1625]], la "''Deffances aulx habitans de cette ville et forbourgs d'aller boire et manger aux hosteleryes tavernes et cabarets du dit lieu sur peine de six livres d'amande''", etc.


==Références==
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==Lien interne==
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*[[Notre-Dame de Boulogne à Rennes le 6 avril 1945]]
*[[Notre-Dame de Boulogne à Rennes le 6 avril 1945]]
 
*[[Arrêts du Parlement de Bretagne pour la prévention et la lutte contre la peste, 1582 - 1640]]
*[[Rennes d'histoire et de souvenirs]] quatrain 13
*[[Rennes d'histoire et de souvenirs]] quatrain 13

Version du 26 avril 2019 à 16:50


La "mort noire", épidémie récurrente

La peste, bubonique ou pulmonaire, la "mort noire", sévit plusieurs fois à Rennes au XVIe et au XVIIe siècle. Dès 1505 , Anne de Bretagne, lors d'un Tro Breizh, avait évité Rennes par crainte d'une épidémie de peste. On la constate en 1563-1564. Dès 1632 on avait construit à Rennes, au lieu-dit La Croix-Rocheraud , un établissement destiné exclusivement aux mendiants pestiférés, sous le nom d'hôpital de la Santé. Auparavant ils étaient reçus à Saint-Yves et les morts inhumés dans un terrain appartenant à l'hôpital, près d'une croix Rocheraud. [1] Pendant les décennies qui suivirent 1563, la peste qui n'avait plus fait parler d'elle depuis l'épidémie de 1507-1509 allait sévir à l'état endémique, avec des accalmies de quelques années séparées par de mortelles recrudescences en 1582-1585, de 1588 à 1602, en 1605, de 1607 à 1617, de 1622 à 1627, en 1628, de 1629 à 1634, en 1636-1637 et une dernière fois en 1640.

Illustration publiée sur une Bible allemande datant de 1411

A chaque poussée, c'était la même panique : "le Parlement quittait Rennes pour une ville moins atteinte dans les environs, et on prenait quelques mesures d'hygiène qui devaient être périodiquement renouvelées : curage des fossés, évacuation des prisons encombrées, interdiction de laisser les pourceaux errer dans les rues sous peine de confiscation au profit de l'Hôtel-Dieu, fermeture des écoles et des tavernes, sanctions contre les malades s'échappant de leurs maisons cadenassées, expulsion des marchands ambulants, on défend les rassemblements, on défend de tirer le Papegaut, on défend les représentations des Mystères à peine d'emprisonnement des comédiens, etc. Puis la mortalité diminuait, le Parlement revenait, les Jésuites rouvraient leur collège de Toussaints, jusqu'à la prochaine alerte". Lors de la peste de 1605, 500 personnes furent hospitalisées dans de nouveaux bâtiments à la Croix-Rocheron mais dans l'intervalle des épidémies, le Sanitat servait d'asile aux vieillards et aux mendiants. Des médecins et chirurgiens supplémentaires durent être engagés. Grâce à la générosité du prévôt Pierre Alleaume, le bâtiment sud de l'Hôtel-Dieu Saint-Yves [2] fut rénové en 1617-1620, et un autre construit à l'est ; et les échevins suivant cet exemple firent édifier d'autres salles à l'ouest, au long de la rue du Port-Saint-Yves. L'ensemble représentait, en 1636, un quadrilatère d'environ 40 m de côté, et 220 malades y trouvaient place. [3] Le 29 juillet 1624, on annula la distribution des prix au collège des jésuites.

Pendant huit ans, de 1624 à 1632, la peste ravage Rennes. Elle se manifestait par des "bosses", de gros bubons qui noircissaient et pourrissaient, décomposant le sang. On éventait et on désinfectait les maisons par de grands feux pour chasser le "mauvais air". Toutes les classes de la société furent touchées par le mal. En 1626, le corps de police des magistrats et bourgeois prend des arrêtés souvent draconiens pour prévenir la contagion. On enjoint à une femme de chambre de sortir dans la journée en emportant les hardes de sa maîtresse morte de la peste, sous peine du fouet. On défend à la veuve d'un pelletier de toucher à ses vieilles hardes et de les éventer, sous peine de mort. On ferme de cadenas la maison d'un mort et, ceux-ci ayant été forcés par des voleurs qui se sont emparés d'objets infestés, on en rend responsables les voisins. On interdit aux habitants de paroisses infestées l'accès à la ville. Vitré accueillera la réunion des Etats de Bretagne, Rennes étant touchée par la peste.[4] En 1627 une procession générale fut renouvelée pendant trois jours, la communauté en habits de cérémonies ainsi que tous les corps judiciaires et militaires.[5]

Mais l'on donne alors ce nom à diverses maladies épidémiques.[6] A l'emplacement de la rue de l'Arsenal, dès 1546, François Thierry de Boisorcant avait donné une maison et un jardin destinés à accueillir les malades atteints de la peste que l'hôpital Saint-Yves [7] ne pouvait recevoir. En 1597, à la suite de mauvaises récoltes, une grande famine s'installe dans la campagne rennaise. Les paysans viennent chercher aide et nourriture en ville. Le sergent général de la police, Regnard, publie un arrêté qui interdit l'entrée en ville des pauvres gens pour mendier et chercher l'aumône, car on craint les risques d'épidémies de peste ou autres maladies.


Le de 1632

Vœu à Notre-Dame- de- Bonne- Nouvelle

La protection de la Vierge de Bonne-Nouvelle se manifeste notamment à l'occasion de cette épidémie de peste qui dévastait la ville de Rennes et ses environs. Le 12 octobre 1632, un membre notable du clergé suggère l'idée d'un voeu à Notre-Dame de Bonne Nouvelle. La municipalité et toute la ville promirent d'offrir à Marie en « ex voto » une maquette de la ville si Notre-Dame met un terme à l'épidémie. La contagion s'étant effectivement arrêtée le jour même, on confia la réalisation de cette pièce d'orfèvrerie au maître orfèvre parisien La Haye auquel il fallut deux ans pour mener l’œuvre à bien.[8] La pièce représentait "la ville de Rennes, avec ses murs, tours, porteaux, églises et édifices notables; une image de Nostre-Dame, s'élevoit par-dessus, estendant la main sur le convent de Bonne-Nouvelle, son petit Jésus donnant la bénédiction à la ville, le tout du poids de cent dix neuf marcs, ( = 29,1 kg) provenus d'une cueillette générale qu'on fit par la ville à cette intention" [9] Le voeu fut porté le 8 septembre 1634, en grande procession, de l'hôtel de ville à la cathédrale puis à l'église Notre-Dame de Bonne-Nouvelle. Mgr Pierre Cornulier Wikipedia-logo-v2.svg, évêque de Rennes, annonça en 1634 que la fête du vœu serait célébrée le 8 septembre, jour de la fête de la Nativité de Notre Dame, et ainsi chaque année. Cette maquette, fondue vers 1794, fut reconstituée en 1861.

La procession de la "rendition" du voeu au début du 20e siècle, descendant de la rue de la Monnaie

La chapelle de la Sainte Vierge qui joint l'église est renommée dans la province par le grand concours de peuple qui s'y fait les jours de sa feste, l'autel fust beny par Pierre de Cornullier évesque de Rennes.L'image de la Sainte Vierge qui porte le nom de miraculeuse y fust placée en 1623. Les représentations en cire et les voeux y sont en très grand nombre, mais le principal est celuy qui fust fait par la ville en 1632 pour remercier dieu de l'avoir délivrée de la peste qui la desoloit depuis huit ans, c'est une ville représentée en argent avec tant d'art que l'on y distingue les édifices publics et les maisons considérables. La protection singulière que la mère de dieu a accordé dans toutes les occasions aux habitans de la ville de Rennes et particulièrement en 1632 engagea cette ville à luy faire ce voeu qu'elle exécuta en 1634. La ceremonie qui s'en fist le jour de la nativité fust très ecclatante, l'évesque tout le clergé, et le parlement en robe rouge s'y estant trouvés. [10] [11] Le 9 septembre, une nouvelle procession se dirigea vers l'hôpital de la santé où l'évêque célébra une messe pour les morts. les clés de l'hôpital et celles des maisons des morts pestiférés furent portées devant l'image de Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle. Pendant les quatre jours de solennités l'affluence d'étrangers à la ville fut si grande que le pain manqua. Histoire de Rennes, p.315, Émile Ducrest de Villeneuve et D. Maillet. Edouard Morault, libraire. Rennes - 1845

De 1555 à 1789, le Parlement de Bretagne a consacré à la peste 45 de ses 275 remontrances sur l'hygiène dans la province. [12].

Les arrêts du Parlement

De 1582 à 1640, le Parlement de Bretagne prend un grand nombre de mesures de prévention et de lutte contre la peste à Rennes particulièrement. Pas moins de 120 arrêtés sont pris à propos de sujets variés, d'une portée très variable ainsi que le montrent les notices suivantes extraites du répertoire des arrêts sur remontrance du procureur général du roi réalisé par Hervé Tigier en 1990 par l'analyse des arrêts conservés aux Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, sous-série 1B f, reproduites dans leur totalité sur l'article Arrêts du Parlement de Bretagne pour la prévention et la lutte contre la peste, 1582 - 1640.

Parmi ces arrêtés, on trouve en 1583, la requête des "nobles bourgeois manans et habitans de ceste ville de Rennes" pour le départ de tous les mendiants non originaires, et non inscription à l'avenir au rôle des pauvres des familles "étrangères" ; en 1622, "l'interdiction aux "écoliers" de Dinan, Dol, Saint-Brieuc et Saint-Malo de venir à Rennes" ; en 1625, la "Deffances aulx habitans de cette ville et forbourgs d'aller boire et manger aux hosteleryes tavernes et cabarets du dit lieu sur peine de six livres d'amande", etc.

Références

  1. Histoire de Rennes, p.244, Émile Ducrest de Villeneuve et D. Maillet. Edouard Morault, libraire. Rennes - 1845
  2. Hôpital Saint-Yves
  3. Histoire des hôpitaux de Rennes par le Professeur J.-C. Sournia. BIU Santé - 1969
  4. Rennes moderne, par A. Marteville, vol. 2 - 1849
  5. Histoire de Rennes, p.310, Émile Ducrest de Villeneuve et D. Maillet. Edouard Morault, libraire. Rennes - 1845
  6. La peste à Rennes de 1563 à 1640, par L. Delourmel. Bulletin et mémoires de la Société archéologique d'Ille-et-Vilaine, vol. XXVI - 1897
  7. Clinique Saint-Yves
  8. Saint-Aubin et Notre-Dame de Bonne-Nouvelle, deux conférences d' Arthur de la Borderie. Plihon et Hervé libraires-éditeurs. - 1896
  9. Vie des SS. de Bretagne, par le R.P. Albert Legrand, - 1680
  10. Manuscrit anonyme conservé aux Archives d'llle-et-Vilaine cote : 1 F 292.
  11. La_paroisse_Saint-Germain_de_Rennes_en_1725
  12. L'hygiène à travers les remontrances du Parlement de Bretagne, par Xavier Delhate, SFHAD, vol. 2 Université Paris 5.
    Étude reposant sur les notices résumant environ 6000 remontrances et publiées par Hervé Tigier dans La Bretagne de Bon aloi - répertoire des arrêts du parlement de Bretagne sur remontrance du procureur général du roi de 1554 à 1789, Rennes, 1990.

Lien interne