Le dernier train de résistants déportés et militaires prisonniers quitte Rennes juste avant la libération

De WikiRennes
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Le 3 août 1944, moins de vingt-quatre heures avant la libération de Rennes, les troupes américaines étant arrêtées depuis deux jours,tout près, à Maison-Blanche, un dernier train de déportés va quitter Rennes, suivant un convoi parti la veille.

Il s'agit d'environ 900 personnes, dont 250 femmes, surtout des prisonniers politiques résistants, mais aussi des prisonniers militaires alliés et des soldats allemands destinés à passer en conseil de guerre, assemblés de toute la Bretagne dans les prisons de Rennes, prison Jacques-Cartier et camp Margueritte. Ils ont bien cru à leur libération, dans leurs prisons sur lesquelles tombent des obus et que leurs gardiens semblent prêts aussi à abandonner. Mais le 3, aux premières heures, changement de programme, rassemblement et départ en rangs par cinq, sous escorte, vers la Prévalaye, pour embarquer dans les wagons à bestiaux d'un train stationné sur la voie ferrée reliant le dépôt de la Kriegsmarine de la route de Lorient à la ligne Redon-Rennes, à la Ville-en-Pierre, en Saint-Jacques de la Lande.

Le train, camouflé sous des branchages et bien gardé, se dirige vers le sud à petite vitesse, via Redon et Nantes, où il reste en gare quatre heures par une chaleur torride, le Lion d'Angers, et est mitraillé à Langeais les 6 août et 7 août, ce qui occasionna 19 décès et 70 blessés dus aussi à des tentatives d'évasions que réussirent d'ailleurs 91 prisonniers. La voie ferrée étant coupée au pont de Cinq-Mars-la-Pile, les prisonniers sont amenés à pied sur 30 km pour gagner Saint-Pierre-des-Corps, la gare proche de Tours, et ils furent embarqués, le 10 août, sur un autre train où les rejoignirent d'autres prisonniers de l'ouest. Plusieurs jours plus tard, de Belfort où ils étaient parvenus le 15 août, 154 purent s'évader grâce à un Alsacien Malgré-nous. Les autres furent acheminés vers les camps de la mort allemands : Natzweiller, Neuengamme, Dachau, Ravensbrück, dont 350 ne revinrent pas.

Rétrospectivement, on se demande pourquoi rien ne fut tenté sur place pour libérer les détenus des prisons rennaises, s'agissant principalement de résistants dignes de pareille tentative, qui ratèrent ainsi la liberté, dans le "train de Langeais", à quelques kilométres des libérateurs et à quelques heures de la libération de la ville.

Dès le 17 août, un premier récit d'évadé du train parti dans la nuit du 2 au 3 août parut sous le titre " Cent prisonniers politiques partis de Rennes pour l'Allemagne sont délivrés par une attaque des avions alliés".[1]

Lien externe

http://memoiredeguerre.pagesperso-orange.fr/convoi44/index.htm

Lien interne

Références

  1. Défense de la France. 17 août 1944 - nouvelle série n°8