Le prieuré de Saint-Cyr en 1787

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Le 23 juillet 1787, Guillaume De Roche, architecte, rue d'Estrées, à Rennes, s'attache à l'exécution de la sentence rendue par le présidial de Rennes le 27 juillet 1786 en vue de "constater les reparations qui peuvent se trouver manquantes" au prieuré de Saint-Cyr, sur le réquisitoire du prieur commandataire est Alexandre Bazille Rozy, prêtre chanoine, official et vicaire général de l'évêché de Saint Malo, la succession de l'abbé Castanier, précédent titulaire, étant vacante, "débitrice des réparations". Il y a urgence à lire les observations finales, du premier août : Le defaut de portails à la cour la rend publique, rien n'y peut etre en sureté ; le même vice tient la grange exposée au pillage. C'est pourquoi la refection des portails exige toute celerité. Le besoin urgent reclame une reparation provisoire à la couverture d'environ quatre Louis, pour empecher sur le champ l'eau de tomber dans les appartemens. Il faut aussi promptement lier les entraits de la grange ... ce deffaut n'a pas permis jusqu'à present d'etablir le double grenier qui doit etre en cette partie ; en outre le moindre retardement peut occasionner dans cette reparation ulterieure un travail immense dans la charpente.

Maison du prieur

Les observations commencent dès la porte d'entrée dans le "maison du prieur ou principal corps de logis" : une pierre doit être ajoutée pour "servir de baze à la quille en pierre de taille". Le sol du vestibule est "pavé de grande pierre platte", mais beaucoup sont brisées... Puis dans le petit celier qui donne en face sur le vestibule, il en faut reclouter les murailles avec eclats posés à chaux et sable, estimé trois livres quinze sols. ... le platfond de l'escalier qui forme le plancher superieur dudit celier, est porté sur de mauvaises lambourdes, mal placées et insuffisantes en force.... Il est précisé en fin de visite que le seul bois à employer dans toute réparation est le chêne.

Rentrés dans le vestibule, nous avons vu au couchant la porte d'une etable qu'on nous a designée etre l'ecurie aux vaches, dont la porte est à refaire, de même que la porte donnant sur la cour. Il est très prejudiciable au principal corps de logis qu'une de ses parties ait été mise en etable.

Fin de la première journée. Les opérations reprennent le lendemain, mardi 24 juillet, à huit heures. Elles se terminent toutes à 18 heures.

Dans le vestibule, à l'est, ouvre une porte sur un petit corridor communiquant à la cuisine" : enfin elle devra ouvrir puisqu'elle porte sur le pavé. Le corridor est à rénover entièrement, notamment les carreaux de terre cuite du sol, et les murs à rejointoyer et enduire de chaux couchée. Dans la cuisine, les carreaux de terre cuite, de six pouces, sont également à relever à neuf.

Voici comment l'évier devra être refait dans l'embrasure de la fenêtre : Il sera composé de trois pierres plattes encastrées les unes dans les autres en sorte qu'elles s'affleurent par dessus, et qu'elles soient bien jointes. Elles auront dans tous les sens deux pouces de pente vers l'ecoulement formé sous l'entrepied de la croisée. Elles seront posées sur une maçonnerie à chaux et sable de quatre pouces d'epaisseur, et le dessus de cet evier aura deux pouces d'elevation au dessus du pavé de la cuisine qui y sera exactement racordé par les joints.

Il est question ensuite de faire peindre les chassis à verre et volets à deux couches de couleur olive à l'huile (de même que deux portes du bâtiment dont il est question ensuite). A l'ouest de la cuisine, se trouve un cabinet dans lequel seront dépensées 34 livres 15 sols. Au sud, une porte conduit dans un petit bâtiment composé dans le bas d'une allée ou coridor, et d'un cabinet à côté separé par une cloison ; il a son issue par le chemin charetier au derrière de la maison vers le sud.". Ce cabinet appelé petit réduit possède une porte "à l'ouest qui communique ... sur le parterre clos du prieuré. Le mur de clôture du parterre du prieuré situé au midi et en retour à l'occident sera rejointoyé et reparé egalement que le chaperon et le larmier avec pierre et mortier de chaux et sable estimé trente six livres douze sols.

Retournés dans le vestibule, la réalisation d'un escalier neuf, à plusieurs volées, est estimée nécessaire, notamment parce que partie des marches et contremarches apparentes sont de differents rebuts de bois de sapin, d'ailleurs de dimentions insuffisantes, posées sans aucun principe de solidité ; dans des volées il n'y a point de contremarche, mais seulement des marches usées et mal posées. L'ensemble coûtera 254 livres. Il manque un carreau à la porte vitrée donnant sur le palier (pavé de terre cuite) de la première volée, et deux vitres au "vitrail posé en plomb" de la seconde volée. Le palier du première étage a une porte à l'ouest et une à l'opposé. donnant sur un petit corridor. La fin de journée arrive sur les défauts des contrevents d'une chambre.

Le lendemain, mercredi, est visitée la chambre où le coridor conduit en ligne directe par une porte vitrée, dont le sol est en carreaux de terre cuite comme les chambres et cabinets de cet etage, y compris le cabinet d'aisancz contigu. 460 livres sont à dépenser de ce côté, la toiture et les murs étant en très mauvais état. Finalement, la réalisation d'un cabinet d'aisance neuf est préconisée comme trois fois moins coûteuse que la rénovation de ce cabinet accolé au bâtiment du prieuré au côté du sud, sa partie inférieure jouxtant la cuisine et demandant aussi des dépenses.

Le grenier à l'ouest a trente pieds de longueur et est aussi pavé en terre cuite. Les deux-tiers des pannes sont à remplacer. La couverture periclite de vetusté et doit être degauchie dans tous les sens. Il y a un second grenier à l'est, de même superficie, réuni au premier par un pallier : son aire inferieure est en recoture de terre. Les travaux demandés par la couverture sont estimés 972 livres;

La journée se termine avec le détail des travaux demandés par la boulangerie qui communique avec la cuisine.

Le jeudi commence par le cabinet qui communique avec la boulangerie au sud, se poursuivant dans un cellier joignant la boulangerie à l'orient, puis dans l'écurie aux chevaux aussi à l'est. La porte sur la cour, de six pieds de hauteur, est à refaire.

La cour et la grange

Dans la cour, le portail qui ferme la grange du côté du nord, douze pieds de hauteur et autant de largeur, est jugé entièrement delabré. Il y aurait deux volets de ce côté. Le détail des travaux prend plusieurs pages.

Le vendredi commence par la baie du portail au sud de la grange, onze pieds de hauteur et autant de largeur, puis le refuge à porc de la cour est examiné, pour une évaluation de 127 livres. Ensuite, nous nous sommes rendus dans la petite etable à genisses qui est aussi en apentis, et joint la porte du grand jardin de la metairie... Nous nous sommes transportés à la baie du portail d'entrée au nord, joignant l'ancien grand chemin de Rennes à Vannes ; nous avons trouvé qu'elle a dix pieds de hauteur sous palastres, et neuf pieds six pouces de largeur ; il est indispensable d'y faire un portail neuf... 'ainsi pour le poser il faudra demolir quatre assises des pilastres de la baie.... Le portail nord de la grange sert de référence.

Le samedi 28 commence par les mesures de la baie du portail au sud qui sert d'issue à la cour ; elle a neuf pieds six pouces de largeur ; mais la hauteur n'en peut etre connue parce que les palastres n'existent plus.... Le portail d'entrée au nord sert cette fois de référence, étant précisé qu'un des pilastres [onze pieds de hauteur sous palastres] joindra l'encoignure de la maison, en sorte que pour donner le passage de neuf pieds six pouces de largeur, il faudra prendre ce qui sera necessaire pour l'elargissement du côté du mur des religieuses. Une page décrit ensuite l'association de pilastres et d'éperons, édifiée sur vingt mètres, pour une hauteur de onze pieds, sachant que parmi ces pilastres, le pilastre à l'orient du côté du mur des religieuses se liera en outre avec le [petit] mur lateral qui joint le jardin des religieuses. Il faudra pour cela au moins une toise et demie cube de pierres choisies du Pontrean. Il est dit ensuite : Il convient de donner un renformis avec moilon et mortier à chaux et sable à l'exterieur de tous les murs des edifices qui est degradé de vetusté et de relever à neuf le revers de pavé depuis la porte du grand jardin de la metairie jusqu'au portail nord de la grange sur trois pieds et demi de largeur. C'est la largeur du revers actuel qui, faute d'entretien, est entierement ruiné, estimé trois cent soixante livres.

Le four et la fuie

L'attention se porte ensuite sur le four et les travaux dont il a besoin. Celui-ci est incorporé dans les murs de cloture du grand jardin, à côté de la porte à refaire entièrement, comme le mur latéral depuis la petite etable des genisses jusqu'au four, de même que la loge à chien liée dans le mur de cloture dont il ne reste que des vestiges. Tout cela demandera 520 livres, y compris les travaux sur la cloture du jardin qui est de fossés par intervalle, mais il n'est question que d'employer des gazons à queue de dix pouces à quatorze pouces de longueur, sept à huit pouces de largeur ... elevés du côté des terres de quatre à cinq pieds de hauteur.

Après la pause dominicale, la visite reprend par la fuie, bien entendu en très mauvais état, par exemple le donjon qui est entre le larmier exterieur de la masse et la lanterne [qui] est de maçonerie, mais deterioré dans toutes ses parties. Tout l'interieur sera reblanchi à deux laitances, comme ceci a été recommandé à plusieurs reprises pour d'autres murs intérieurs du prieuré. Cela coûtera 293 livres, une échelle neuve comprise.

Il y a ensuite près de 80 livres à dépenser pour les fossés dont partie sont garnis de haie. Ils joignant la grange à l'orient, ferment de ce côté et en retournant au midi la portion des terrains au même orient des batimens et la grange, comprenant le petit jardin du prieuré [dont les épines vives manquantes seront remplacées], aïant au nord un chemin pour le service de la metairie. Là aussi des gazons sont à employer jusqu'à ce que les fossés n'aïent quatre à cinq pieds de hauteur en dedans.

Les prés et champs

Les pages suivantes sont consacrées à l'examen des fossés et cloture des pièces de terre. Il en est tiré ci-dessous ce qui permet de les situer. On remarque cependant : Le bon gazon est rare dans ce païs, le sol etant de tuf. On n'en pourait trouver que très peu, encore ce serait dans les meilleures parties des prairies... ; ... la douve qui aura cinq pieds de largeur en haut.

  • la prairie du Mur : atteinte par le portail au sud de la cour ; le chemin chartier qui desert les prairies, et en partie les carrieres de pierre sert à l'examen des fossés, ainsi que ceux de la prairie de la Fosse. Des fossés ont neuf à dix pieds de hauteur !
  • le chemin chartier se prolonge en sentier au nord de la prairie du Guerouas même cloture que les deux autres prairies jusqu'à la rencontre du fossé du champ de la Butte qui s'étend vers le nord.
  • la prairie du Moulin : à côté de la prairie ou pré du Guérouas, dans la même direction du fossé qui separe les champs des prairies ; un petit fossé allant vers la rivière.
  • le Grand Champ : il suit celui de la Butte ; la partie mise en pré qu'on nomme le pré Neuf ; au nord de la prairie du Moulin ; le pré Neuf voisin du champ des Cinq Jours ; "est au joignant l'ancien grand chemin".
  • le champ des Cinq Jours : voisin du grand chemin ; séparé de la prairie du Moulin toujours par le même fossé, qui séparerait aussi le champ des Cinq Jours du champ du Moulin (ayant le grand chemin [neuf] au nord au moins à un angle). Nous avons circuité, mesuré dans tout son developpement, le fossé du champ du Moulin du côté du sud où se termine la metairie du prieuré, joignant le chemin public qui conduit du moulin vers le grand chemin...
  • le champ des Petites Buttes : voisin des Cinq Jours ; à l'ouest du "champ qu'on nomme la Butte".
  • le champ de la Butte : son fossé nord n'appartient pas à la métairie.
  • le champ de la Justice : au nord du grand chemin neuf.
  • le petit pré de la Justice : séparé par un fossé du champ de la Justice ; le fossé à l'est n'est pas des possessions de Saint-Cyr.

Voir aussi

Notes et références

  • Source : Archives départementales d'Ille-et-Vilaine - 2B 512.