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[[Fichier:Ordonnance_contre_les_juifs.jpeg|200px|center|thumb|Une 9e ordonnance de mesures contre les Juifs<ref>''Ouest-Eclair''du 18 juillet 1942</ref>]]
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Sur un total de [http://memoiredeguerre.pagesperso-orange.fr/ccmr/35-racial.htm#deb 119 juifs] arrêtés (dont 40 femmes et 26 enfants de moins de 15 ans) en Ille-et-Vilaine et déportés, une cinquantaine habitaient Rennes, auxquels il faut ajouter une quinzaine d'autres qui, ayant fui la ville, furent arrêtés ailleurs et subirent le même sort. Ils étaient artisans, commerçants, employé aux Tanneries de France, dentiste, habitaient [[rue Jean-Marie Duhamel]], [[quai Lamennais]], [[avenue Janvier]] et ont disparus un jour et ne sont pas revenus.
Sur un total de [http://memoiredeguerre.pagesperso-orange.fr/ccmr/35-racial.htm#deb 119 juifs] arrêtés (dont 40 femmes et 26 enfants de moins de 15 ans) en Ille-et-Vilaine et déportés, une cinquantaine habitaient Rennes, auxquels il faut ajouter une quinzaine d'autres qui, ayant fui la ville, furent arrêtés ailleurs et subirent le même sort. Ils étaient artisans, commerçants, employé aux Tanneries de France, dentiste, habitaient [[rue Jean-Marie Duhamel]], [[quai Lamennais]], [[avenue Janvier]] et ont disparus un jour et ne sont pas revenus. Les étudiants non juifs de Rennes ne se mobilisèrent pour dénoncer les mesures prises à l’encontre de leur quinzaine de camarades juifs. En effet, dans les rapports mensuels du rectorat des mois d’octobre, novembre et décembre 1941, mois succédant à la mise en application de la loi discriminatoire, aucune prise de position collective de solidarité des étudiants ne fut constatée dans les facultés.  


Toutefois, certains furent secourus par des gens compatissants et courageux, telle la Rennaise {{w|Marie-Louise Charpentier}}, 30 ans, qui cacha et sauva une partie d'une famille juive de la [[rue Saint-Louis]] en novembre 1943<ref>''Rennes pendant la guerre'', par Etienne Maignen, p.111, éditions Ouest-France - 2013</ref>.
Toutefois, certains furent secourus par des gens compatissants et courageux, telle la Rennaise {{w|Marie-Louise Charpentier}}, 30 ans, qui cacha et sauva une partie d'une famille juive de la [[rue Saint-Louis]] en novembre 1943<ref>''Rennes pendant la guerre'', par Etienne Maignen, p.111, éditions Ouest-France - 2013</ref>.

Version du 1 février 2020 à 16:56

Mesures contre les juifs201.jpg
Mise en place du contrôle des Juifs d'Ille-et-Vilaine. [1]
L'Heure bretonne, indépendantiste, avec un racisme anti-juif


Des Rennais d'origine étrangère et juifs, réfugiés à Rennes, des Rennais français d'origine juive - le recensement lancé le 20 octobre 1940 n'en trouva que 124 à Rennes et 372 pour l'ensemble de l'Ille-et-Vilaine - furent arrêtés à Rennes par la police française et y seront détenus peu de temps, leur destination finale, souvent via Drancy, étant Auschwitz ou Sobibor d'où ils ne revinrent pas. Peu échapperont au sort final que les Nazis leur prévoyaient, telle cette jeune femme mariée, mais née Rubinstein, employée aux Nouvelles Galeries, non déclarée au recensement à la préfecture (division 1) et passera à travers les mailles sans la mention rouge sur sa carte d’identité que les Juifs se voyaient apposer mais sur laquelle figure ce patronyme stigmatisant.

Publicité de l'Alliance Cinématographique Européenne UFA (film allemand) 1941[2]
L'Ouest-Eclair vante le film nazi antisémite "le juif Suss" qui sort à Rennes le 22 mai 1941

Lors d'une distribution de cartes d'alimentation au palais Saint-Georges, une employée lui remettra sa carte en faisant la sourde oreille à l'interrogation d'une collègue " Tu as vu ce nom ? "[3].

Trois entreprises juives, l’entreprise Reiner Strul, radiateurs d’automobiles, chaudronnerie, boulevard de Chézy à Rennes, l’entreprise Isaac Benbassa, tissus, Au très bon marché, rue de Toulouse, l’entreprise José de Tolédo, usine de chemiserie-lingerie de fourrure, de confection, de bonneterie, tissus, sont pourvues d’un commissaire-gérant, administrateur provisoire, mais vingt-six autres furent fermées. Le commandement militaire attira l’attention des préfets sur les risques d’éventuelles réactions d’hostilité contre les entreprises juives révélées au public: « Les mesures énergiques prises par le gouvernement français contre les Juifs peuvent peut-être amener des excès quand les magasins seront désignés comme juifs. La préfecture est priée d’étouffer dans l’œuf tout acte éventuel de ce genre de la part de la population".[4]

À une propagande anti-juive participe le film allemand "Le Juif Suss" dont l'Ouest-Eclair fait l'éloge dans ses numéros des 20 et 21 mai 1941.

C'est surtout à partir de 1942, avec le port de l'étoile jaune imposé en juin, que les arrestations sont opérées :le 16 juillet, 18 sont embarqués, puis le 9 octobre, une trentaine sont raflés par la police et parqués sur le Champ de Mars et les arrestations continueront en 1943. Mais ces personnes ne sont pas destinées à séjourner dans quelque prison ou camp rennais, leur destination étant Drancy.

Journal officiel des ordonnances du gouverneur militaire en France
Une 9e ordonnance de mesures contre les Juifs[5]

Sur un total de 119 juifs arrêtés (dont 40 femmes et 26 enfants de moins de 15 ans) en Ille-et-Vilaine et déportés, une cinquantaine habitaient Rennes, auxquels il faut ajouter une quinzaine d'autres qui, ayant fui la ville, furent arrêtés ailleurs et subirent le même sort. Ils étaient artisans, commerçants, employé aux Tanneries de France, dentiste, habitaient rue Jean-Marie Duhamel, quai Lamennais, avenue Janvier et ont disparus un jour et ne sont pas revenus. Les étudiants non juifs de Rennes ne se mobilisèrent pour dénoncer les mesures prises à l’encontre de leur quinzaine de camarades juifs. En effet, dans les rapports mensuels du rectorat des mois d’octobre, novembre et décembre 1941, mois succédant à la mise en application de la loi discriminatoire, aucune prise de position collective de solidarité des étudiants ne fut constatée dans les facultés.

Toutefois, certains furent secourus par des gens compatissants et courageux, telle la Rennaise Marie-Louise Charpentier Wikipedia-logo-v2.svg, 30 ans, qui cacha et sauva une partie d'une famille juive de la rue Saint-Louis en novembre 1943[6].

Et des Juifs étaient entrés dans la Résistance, tel Marcel Cordon, 26 ans, né à Saint-Brieuc, sergent aviateur en 1939, au réseau Maho-Praxitèle', agent de liaison entre la Bretagne et Paris, arrêté à Rennes au cours d'une rafle dans un restaurant le 30 avril, emprisonné à la caserne "le Colombier" pendant deux mois, puis de Compiègne déporté le 28 juillet à Neuengamme. À l'approche des Alliés, le camp est évacué et le 15 avril 1945, les prisonniers sont dirigés à pied vers Lübeck où ils furent embarqués sur le Cappacorna et deux autres bateaux que l'aviation britannique coula le 3 mai[7].

Références

  1. Ouest-Eclair du 16 octobre 1940
  2. Le Tout-Cinéma, annuaire 1942
  3. Rennes 1939-1944, Le Rennais, supplément au N° 245 - juin 1994
  4. Les Juifs en Bretagne Claude Toczé, Annie Lambert. PUR
  5. Ouest-Eclairdu 18 juillet 1942
  6. Rennes pendant la guerre, par Etienne Maignen, p.111, éditions Ouest-France - 2013
  7. Arrestations 1939-1945 : Rennes AJPN. org.