« Libération de Rennes » : différence entre les versions

De WikiRennes
Aller à la navigationAller à la recherche
Aucun résumé des modifications
Aucun résumé des modifications
Ligne 1 : Ligne 1 :
'''AUBE DU 4 AOÛT 1944 : LA 4è D.B  AMÉRICAINE EST À LA PORTE DE RENNES, LES RÉSISTANTS SONT DANS LA PLACE ET POURTANT LES PONTS SAUTENT'''
'''AUBE DU 4 AOÛT [[1944]] : LA 4è D.B  AMÉRICAINE EST À LA PORTE DE RENNES, LES RÉSISTANTS SONT DANS LA PLACE ET POURTANT LES PONTS SAUTENT'''
   
   
Depuis le 1er août, la 4ème D.B américaine, venue d’Avranches,  est arrêtée à Maison-Blanche, au nord de Rennes, où elle va perdre 18 chars touchés par l’artillerie allemande. Le 3 août au matin,  le docteur René Patay constate que l’aile sud de l’hôtel de ville, a été abandonnée par la Standhortkommandantur. Vers 16 h la police commence à arrêter des collaborateurs et des Rennais les conspuent rue Ferdinand Buisson. Vers 19h30, des agents casqués et quelques civils avec brassard tricolore au bras gauche  se dirigent vers la mairie. Le docteur René Patay, nommé maire le 14 juin, est contraint de se démettre de ses fonctions en  présence de M. Hemeric de Solminiac, représentant du commissaire de la République nommé par le Comité d’Alger, auquel il dit en franchissant la porte : «  Maintenant c’est à vous d’empêcher les ponts de sauter. » <ref>''Mémoires d’un Français moyen'' par [[René Patay]] – 1974</ref>
Depuis le 1er août, la 4ème D.B américaine, venue d’Avranches,  est arrêtée à Maison-Blanche, au nord de Rennes, où elle va perdre 18 chars touchés par l’artillerie allemande. Le 3 août au matin,  le docteur René Patay constate que l’aile sud de l’hôtel de ville, a été abandonnée par la Standhortkommandantur. Vers 16 h la police commence à arrêter des collaborateurs et des Rennais les conspuent rue Ferdinand Buisson. Vers 19h30, des agents casqués et quelques civils avec brassard tricolore au bras gauche  se dirigent vers la mairie. Le docteur René Patay, nommé maire le 14 juin, est contraint de se démettre de ses fonctions en  présence de M. Hemeric de Solminiac, représentant du commissaire de la République nommé par le Comité d’Alger, auquel il dit en franchissant la porte : «  Maintenant c’est à vous d’empêcher les ponts de sauter. » <ref>''Mémoires d’un Français moyen'' par [[René Patay]] – 1974</ref>

Version du 15 février 2011 à 14:51

AUBE DU 4 AOÛT 1944 : LA 4è D.B AMÉRICAINE EST À LA PORTE DE RENNES, LES RÉSISTANTS SONT DANS LA PLACE ET POURTANT LES PONTS SAUTENT

Depuis le 1er août, la 4ème D.B américaine, venue d’Avranches, est arrêtée à Maison-Blanche, au nord de Rennes, où elle va perdre 18 chars touchés par l’artillerie allemande. Le 3 août au matin, le docteur René Patay constate que l’aile sud de l’hôtel de ville, a été abandonnée par la Standhortkommandantur. Vers 16 h la police commence à arrêter des collaborateurs et des Rennais les conspuent rue Ferdinand Buisson. Vers 19h30, des agents casqués et quelques civils avec brassard tricolore au bras gauche se dirigent vers la mairie. Le docteur René Patay, nommé maire le 14 juin, est contraint de se démettre de ses fonctions en présence de M. Hemeric de Solminiac, représentant du commissaire de la République nommé par le Comité d’Alger, auquel il dit en franchissant la porte : «  Maintenant c’est à vous d’empêcher les ponts de sauter. » [1]

Le général Koenig, commandant les éléments allemands divers rassemblés à Rennes, reçoit du général Hauser l’ordre officiel de repli et la garnison quitte la ville à partir de 3 h du matin. De son domicile du 22 quai Lamennais, René Patay assiste, en compagnie du professeur Duffieux, à la retraite des Allemands sans combat. Au matin, un galop de cheval rompt le silence suivi d’une formidable explosion qui ébranle les murs, effondrent des cloisons de briques et brisent les vitres de l’appartement : le pont de la Mission s’est effondré dans la Vilaine. Alors qu’ils descendent au rez-de-chausssée pour prendre un petit déjeuner, le pont de Nemours saute. D’après Mme Ladam, il est 5h20, puis, d’ouest en est les ponts sautent tour à tour, à quelques minutes d’intervalle.

Un peu plus tard, le docteur Patay pourra franchir la Vilaine sans encombre en voiture malgré l’effondrement d’une partie de la couverture.. De nombreux immeubles riverains sont fortement endommagés et les rues jonchées de gravas et de verre brisé.

Seuls les ponts Legraverend et de Saint-Martin subsisteront grâce au sang-froid de quelques riverains qui ont jeté la dynamite dans le canal.

Mme Ladam écrit : « Peut-être aurait-il été relativement facile à des gens armés – et il y en avait –d’empêcher la sentinelle ( il n’y en avait qu’une sur chaque pont) de mettre à exécution les ordres qu’elle avait reçus. » [2]

Très vite, les soldats américains, dont beaucoup sont noirs, déblaient les rues et des ponts Bailey britanniques, composés d’éléments modulaires, vont suppléer les ponts détruits. Le journal Défense de la France, encore clandestin 8 jours avant, quotidien du soir du Mouvement de la Libération nationale, imprimé provisoirement 38 rue du Pré-Botté à Rennes sur une seule feuille, s'étonne dans son n° 8 du 17 août 1944, "de voir des soldats américains, avec leur matériel, occupés à déblayer les débris de mur et de vitres, balayer les trottoirs, replacer les pavés sans qu'un seul ouvrier français n'ait l'air de vouloir sans mêler. La foule admire les efforts de nos braves "boys" avec componction, les encourageant volontiers du geste et de la voix, mais reste rigoureusement passive."

--Stephanus 6 février 2011 à 21:15 (CET)

Notes et références

  1. Mémoires d’un Français moyen par René Patay – 1974
  2. Les Heures douloureuses de Rennes par V. Ladam - imp. Les Nouvelles