Lycée Charles Tillon

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A l'origine il s'agit d'une école pratique d'industrie, qui dépend de la ville. Elle fut construite à l'angle de l'actuelle Avenue Sergent Maginot, alors rue du Gué de Baud, et du Boulevard Laënnec.

Après un avant-projet de 1898 les travaux furent réalisés de 1900 à 1904 par l'architecte de la ville Emmanuel Le Ray. Malgré la simplicité des moyens employés, la composition des façades sur le Boulevard, avec les deux pavillons encadrant le batîment central, témoigne d'un réel souci d'élégance. C'est un bel emploi du schiste violet de Pont Réan, très décoratif, avec des décors de briques rouges, l'ensemble complété par des rehauts de pierre blanche. Sur quatre médaillons encadrés de cabochons on peut lire : "Menuiserie – serrurerie – ajustage – mécanique".

Au centre un médaillon aux armes de la ville de Rennes. Vite devenue trop petite, « l'Indus » (ainsi appelait-on l'établissement réputé) a été agrandie, les travaux étant terminés en décembre 1937.

Après 1945 l'école connaît un grand développement comme tous les établissements scolaires. Première nouveauté, vers 1948, trois filles entrent à l'école d'Industrie pour y préparer un CAP comptabilité.

Il y a eu extension : un site boulevard Laënnec, l'autre rue Bertrand Robidou. L'enseignement se divise en six secteurs : deux tertiaires : comptabilité et secrétariat; quatre industriels: étude des définitions de la production industrielle (ex: dessin technique), les systèmes électroniques numériques avec deux options (audiovisuel, electro industrielle embarquée), micro technique : fabrication de pièces miniaturisées et techniques d'usinage.


Charles Tillon

(né à Rennes en 1897- mort le 13 Janvier 1993 à Marseille)

Il est né à Rennes rue de Saint Malo où ses parents tenaient un débit de boissons. C'était l'époque où il y avait en France un bistrot pour 80 habitants. Les faubourgs de Saint Malo, de Brest et Rennes respectaient largement ce nombre.

A Rennes il a été élève à l'école primaire de la Rue d'Echange puis de l'Ecole d'Industrie du Boulevard Laënnec. Il se plaisait à dire qu'il devait tout à la formation reçue dans ces deux écoles.

Vient l'époque de l'insurrection communiste en Russie. Il était matelot dans la marine nationale et en 1919 son bateau est envoyé en Mer Noire pour venir en aide aux « Blancs » et chasser les « Rouges ». Il est alors le meneur d'une mutinerie qui lui vaut une condamnation à cinq ans de bagne (Toulon puis le Maroc). Les terribles conditions de sa détention entrainent son rapatriement en France.

En 1920 à la suite de son action en Mer Noire, sur décision de Lénine, il est considéré comme membre de la IIIème Internationale communiste. Il adhère au P.C.F en 1921. De cette date à 1940 il gravit les échelons du Parti communiste, devient député d'Aubervilliers. A plusieurs reprises il est condamné à la prison pour organisation de grèves et rébellions aux forces de l'ordre.

De 1940 à 1944 c'est la Résistance. Le 17 Juin 1940 il est à Bordeaux quand Pétain dut cesser le combat. Ce même jour, Charles Tillon lance son appel « Le peuple français ne veut pas de l'esclavage, de la misère, du fascisme, pas plus qu'il n'a voulu la guerre des capitalistes. » Et il invite tous les français à « s'unir dans l'action ». Il est à la base de la création des F.T.P (Francs Tireurs et Partisans).

De 1944 à 1947 il est ministre : de l'Air, de l'Armement (novembre 1945), de la Reconstruction (Juin 1946). Il est l'auteur de la nationalisation de la SNECMA d'Air France et lance le projet de la Caravelle. Le 26 Janvier 1947 il pose la première pierre de la Reconstruction de Saint Malo.

Réunion clandestine du Parti Communiste Français à Longjumeau en 1943, Charles Tillon


De 1950 à 1952 il devient suspect aux yeux du Parti. Une enquête est instruite sur son compte et en 1951 il est écarté de la direction du PCF et « renvoyé à la base ». En 1957 quand le Parti veut le rétablir dans les « droits et devoirs » attachés à la qualité de membre du Parti, il refuse.

La normalisation en Tchécoslovaquie Wikipedia-logo-v2.svg envenime ses relations avec le PCF. Avec d'autres « écartés » en 1970 il écrit le manifeste Il n'est plus possible de se taire. Ils dénoncent la politique stalinienne qui continue à sévir au PC. Il est exclu du parti.

En 1975 il se retire à La Bouexière en Ille-et-Vilaine. Le 13 Janvier 1993 il décède à Marseille où il est honoré par des obsèques nationales. Il est enterré à La Bouexière.



Référence

Transcription du document Quartier Alphonse Guérin, histoire du quartier, des noms de rues, des établissements scolaires et l'Histoire réalisé par Mr Besselas, habitant du quartier Alphonse Guérin.